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L'or touche les 1 000 $ ; le brut s'effondre ; les bears sont de retour

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  • L'or touche les 1 000 $ ; le brut s'effondre ; les bears sont de retour

    par Isabelle Mouilleseaux
    Lundi 07 septembre 2009
    Nous y sommes. Après des semaines d'euphorie estivale, les investisseurs ont douté la semaine dernière. Les marchés actions se sont alors inscrits en repli.
    Qu'est-ce qui a changé ?
    The Mood... A savoir l'ambiance, le sentiment du marché. Les bears reviennent taquiner les bulls qui ont depuis longtemps pris le contrôle des marchés... Les vestes commencent à se retourner.
    Cette semaine, les indicateurs économiques ont été mitigés. Les bonnes nouvelles n'ont plus l'impact exagéré qu'elles avaient il y a quelques jours encore sur les marchés. En revanche, les mauvaises, dont on tenait à peine compte ces derniers temps, laissent à nouveau des stigmates.
    Ainsi, ni l'indice d'activité de Chicago, ni l'indice ISM qui mesure la santé du secteur manufacturier américain -- sortis meilleurs qu'attendu -- n'ont réussi à faire bondir les marchés.
    En revanche, les mauvaises nouvelles sont prises à coeur et font virer les marchés. A commencer par les chiffres décevants des destructions d'emplois aux Etats-Unis et du chômage en Europe.
    Côté matières, c'est "haut en couleur" ! Le pétrole dérape carrément, l'or et le plomb flambent violemment et les métaux doutent...
    1. Energie : le brut au bord de l'implosion ?
    Le brut dérape. Carrément. Retour sous les 70 $...
    Il n'y a pas que sur les marchés actions que le doute revient en force. Il semblerait que les bears reprennent du poil de la bête avec encore plus de vivacité sur ce marché.
    Cours du WTI depuis trois mois en US $ le baril
    Suivez l'indice de Shanghai. Vous verrez, le cours du brut y est de plus en plus corrélé. L'indice bondit, le brut sourit. L'indice plonge, le brut dérape. Quoi de plus normal lorsqu'on sait que la Chine est le deuxième plus gros consommateur de brut et que l'essentiel du récent redémarrage de la demande de pétrole est de son fait.
    Jeudi, le brut a fini par rebondir, les stocks américains hebdomadaires de pétrole s'affichant en repli de 372 000 barils.
    Mais les mauvais chiffres de l'emploi aux Etats-Unis ont à nouveau tiré les cours du brut vers le sud. Vendredi, celui-ci revenait en cours de séance à 67,25 $ avant de finir la journée autour de 68,16 $ sur le NYMEX, livraison octobre.
    Ma conviction quant à la tendance du brut à court terme reste baissière, comme j'ai eu l'occasion de vous l'expliquer récemment dans un Edito consacré au pétrole.
    Le Brent terminait la semaine à 66,85 $ le baril sur l'ICE.
    2. Métaux précieux : l'or explose, l'argent est emporté par la tornade haussière
    Revoilà l'once sur le devant de la scène. L'or a frisé les 1 000 $ cette semaine, à 999,50 $ jeudi.
    Demain, je ferai un point très détaillé sur l'or, pour vous expliquer pourquoi nous assistons à une hausse aussi soudaine que violente.
    [NDLR : N'attendez pas pour en savoir plus sur les fondamentaux exceptionnels de l'or ! Les 1 000 $ ne sont plus très loin désormais et le dépassement de ce seuil pourrait bien mettre le métal jaune sur la voie de son record absolu : pour en profiter dans les meilleures conditions possibles cliquez ici...]
    Evolution de l'once d'or en US $
    Si la spéculation a amorcé le mouvement, la demande des investisseurs semblent prendre le relais. Pour vous donner un ordre de grandeur, le plus grand fonds d'or physique, le Golf ETF Trust, a dû accroître son dépôt d'or de 15 tonnes alors que celui-ci s'inscrivait en recul depuis des semaines.
    La faiblesse du dollar et les hésitations fortes des marchés actions ont également soutenu la tendance haussière de l'or.
    Autre facteur de hausse : la saisonnalité. Statistiquement, le mois de septembre est un excellent mois pour l'or. En effet, la demande est plus importante côté bijouterie, du fait de fêtes indiennes et chinoises -- dans ces cultures, l'or joue un rôle prépondérant -- et de la fin du Ramadan.
    Enfin, si l'aversion au risque devait se confirmer sur le marché actions, nul doute que l'or serait le premier à en profiter.
    Vendredi, l'or cotait 992 $ l'once.
    Bien entendu l'argent a suivi l'or, en amplifiant le mouvement et en revenant à un plus haut depuis un an. A 16,30 $. Notez qu'il a gagné plus de 30% depuis le début de l'année.
    Vendredi, l'argent terminait juste sous les 16 $ l'once.
    L'or a également tiré à la hausse les platinoïdes, qui sont également soutenus par les grèves des mineurs en Afrique du Sud. La négociation bloque sur les salaires. Du coup, la production est interrompue. L'offre faiblit.
    Cours à
    3 mois
    Vendredi
    28/08/2009
    Vendredi
    04/09/2009
    Variation / semaine Aluminium* 1 912 1 816 -5,02% Cuivre* 6 499 6 275 -3,45% Plomb* 2 125 2 305 8,47% Nickel* 19 550 17 600 -9,97% Etain 14 000 14 275 1,96% Zinc* 1 880 1 925 2,39% Acier (Méditerranéen) 400 400 0,00% Or (spot) 955,30 994,90 4,15% Argent (spot) 14,69 16,26 10,69% Platine (spot) 1 244,00 1 257,00 1,05%
    * cours en $ sur le LME à trois mois
    3. Métaux de base : le doute s'installe...
    Les doutes qui sévissent sur les marchés actions n'ont pas épargné les métaux. Beaucoup d'investisseurs commencent à parler de "surchauffe" du marché des métaux.
    En effet, la tendance de fond reste à la vigilance. Car il est plus que probable que les importations chinoises qui ont soutenu la hausse fléchissent.
    Parallèlement, les stocks à Shanghai et sur le LME repartent à la hausse. C'est le cas notamment du cuivre, qui en a pâti.
    Les prises de bénéfices s'accélèrent, la plupart des métaux ayant atteint ces derniers jours des sommets. Les plus touchés étant le nickel, l'aluminium et le cuivre.
    A noter aussi, le repli de l'indice du fret maritime, le Baltic Dry Index, habituellement indicateur avancé de la tendance du marché des commodités.
    Un seul métal fait exception toutefois : le plomb. Il s'envole de presque 10% sur la semaine et touche un plus haut de 16 mois, à 2 300 $.
    L'objectif que notre analyste Marc Dagher avait donné (2 160 $) dans nos colonnes courant janvier alors que le plomb cotait 875 $, a été pulvérisé. Une hausse époustouflante de 160% en huit mois.
    Hausse du cours du plomb depuis début janvier – en US $ la tonne
    Pourquoi cette hausse de 10% sur la semaine ? La contamination d'une partie de la population chinoise au plomb a fait réagir fortement les autorités qui ont exigé la fermeture des fonderies polluantes. Un quart de la capacité de production du pays aurait ainsi été arrêtée. Sachant que le marché du plomb est étroit, l'offre "juste", les marchés ont violemment réagi.
    4. Soft commodities : le sucre au septième ciel ; les grains à la cave
    Cette semaine, les grains sont en repli. Le blé : parce que la moisson est terminée et qu'elle a été abondante. Le maïs et le soja : parce que la récolte est pour très bientôt, et que les conditions climatiques sont idéales. Pas une ombre au tableau, les rendements devraient être excellents. Forcément, les prix en pâtissent.
    Les exportations américaines se sont repliées sur la semaine, amplifiant d'autant le phénomène de baisse des cours.
    Du coup, le maïs atteint son point bas de l'année, flirtant avec les trois dollars le boisseau, livraison septembre, sur le CBOT.
    Le cabinet Informa Economics anticipe une production de 13,01 milliards de boisseaux de maïs pour la saison qui se termine. C'est bien plus que les dernières prévisions de l'USDA qui ressortaient à 12,76 milliards de boisseaux.
    Même constat pour le soja. Le cabinet anticipe une production de 3,305 milliards de boisseaux contre 3,199 milliards pour l'USDA.
    Livraison décembre, le maïs cotait vendredi 3,06 $ le boisseau sur le CBOT. Quant au soja et au blé, respectivement 9,22 $ et 4,74 $ livraison novembre, toujours sur le CBOT.
    Notez que le sucre a testé un nouveau record !!! Grimpant jusqu'à 24,85 cents la livre sur le NYBOT avant de se replier à nouveau. Et ceci alors même qu'il est fortement corrélé au prix du brut qui lui se repli fortement. C'est vous dire la puissance du mouvement et de ses fondamentaux. Fondamentaux dont je vous ai largement parlé dans l'Edito de la semaine dernière.
    Cours du sucre en cents la livre sur le NYBOT US
    Ainsi, le sucre a pulvérisé son record d'il y a 28 ans. Comme l'expliquait récemment Nicolas Rémy dans son analyse technique sur le sucre, la tendance est techniquement haussière. Son objectif se situait il y a 10 jours à 25,6 cents. Nous n'en sommes plus très loin....Attention au prochain test des 25 cents !
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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