EXCLUSIF
Par lounes guemache , le 07/09/2009 Dans cet entretien accordé à TSA, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) revient pour la première fois sur les dernières mesures contenues dans la loi de finances complémentaire. M. Hamiani évoque également d'autres dossiers économiques : la tripartite, la hausse des salaires, la place de l'entreprise privée dans le plan de relance économique...INTREVIEW
Un mois après l'entrée en vigueur de la loi de finances complémentaire 2009, avez-vous des indications concernant l'impact des nouvelles mesures sur l'économie et les entreprises algériennes?
Les chefs d'entreprise ont été surpris par la soudaineté de la correction économique engagée par la loi de finances complémentaire 2009 ; ils ont réagi de façon spontanée et unanime pour exprimer leur incompréhension, déplorant surtout l'absence de concertation qui a caractérisé la préparation des mesures décidées, car certaines d'entre elles représentaient des contraintes nouvelles qui allaient peser assez lourdement sur la gestion de leurs entreprises.
Nous avons réagi en soulignant toutefois que nous comprenions la philosophie générale de cette loi, puisque les équilibres de la balance des paiements algérienne étaient menacés ; nous avons néanmoins déploré l'absence de concertation car deux mesures au moins, qui ont fait l'objet depuis de certaines corrections, auraient dû être discutées préalablement avec les chefs d'entreprise ; cela aurait sans doute évité le tollé général qui a suivi la parution de cette loi.
Quant à l'impact de cette loi, il est quelque peu prématuré de vouloir l'apprécier pour ce qui est de l'évolution des importations ; nous constatons cependant que, selon les chiffres du Centre National des Statistiques des Douanes (CNIS), l'Algérie a enregistré, en comparant les données du mois de juillet 2008 à celles de juillet 2009, une diminution de plus de 50 % (en valeur) du montant des importations agro-alimentaires (lait, huile, sucre, ...) ; il en est de même pour les médicaments et d'autres produits. La même tendance a été observée pour ce qui est de l'importation de véhicules : les concessionnaires sont obligés de pratiquer des promotions importantes afin de tenir leurs résultats de ventes annuelles.
En outre, et cela est plus révélateur, le prix de la devise sur le marché parallèle s'est déprécié traduisant une faiblesse de la demande en provenance des importateurs qui sont actuellement en position d'attente.
Quel impact auront ces mesures sur le climat des affaires en Algérie, notamment concernant les investissements étrangers?
Pour ce qui concerne les investissements étrangers, les nouvelles règles sont considérées par les partenaires potentiels comme inopportunes parce qu'elles réduisent l'attractivité de notre économie en introduisant une certaine instabilité juridique.
Le climat des affaires s'en est trouvé très contrasté, partagé entre les nationaux qui ont salué le renouveau d'un patriotisme économique exprimé à travers les règles économiques affichées par cette nouvelle vision et « les étrangers » désappointés par cette nouvelle logique.
Des banques ont proposé des mesures d'accompagnement aux entreprises pour réduire l'impact de l'instauration du crédit documentaire comme unique moyen de payement des importations. Quel est votre avis?
L'accompagnement des banques est effectivement une bonne chose. Reste à connaître quelles en seront la nature, l'ampleur et la portée ; nous nous préoccupons également des conditions d'éligibilité à ces concours bancaires et de leurs coûts.
Les nouvelles mesures contenues dans cette loi ont donné lieu à de multiples interprétations, voire à des divergences parmi les patrons. Quelle est la position officielle du FCE sur ce dossier?
La position officielle du FCE est celle qui a été exprimée dans un communiqué dont le contenu a été diffusé par la presse écrite le 9 août 2009. Ce communiqué a été le résultat d'une réunion du Conseil exécutif du FCE ; il faut souligner ici qu'à cette période un grand nombre de nos membres étaient en congé, ce qui a pu effectivement conduire à ce que quelques voix discordantes soient apparues, des voix qui ont fait une lecture qui s'est limitée aux aspects positifs de la loi de finances complémentaires. Le Forum ne nie pas d'ailleurs que cette loi contient des mesures positives pour l'entreprise, telles que la création de fonds de garantie régionaux, l'augmentation des montants de garantie à l'investissement qui passent de 50 à 250 millions de dinars, la bonification du taux d'intérêt des crédits aux jeunes promoteurs, la défiscalisation de la recherche et de l'innovation, etc.
Nous saluons bien évidemment toutes les mesures prises pour encourager la création d'entreprises. Cependant, il nous fallait réagir pour ce qui est des mesures qui présentent de sérieuses contraintes nouvelles pour l'entreprise comme l'obligation de l'utilisation du crédit documentaire et la suppression des procurations.
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Par lounes guemache , le 07/09/2009 Dans cet entretien accordé à TSA, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) revient pour la première fois sur les dernières mesures contenues dans la loi de finances complémentaire. M. Hamiani évoque également d'autres dossiers économiques : la tripartite, la hausse des salaires, la place de l'entreprise privée dans le plan de relance économique...INTREVIEW
Un mois après l'entrée en vigueur de la loi de finances complémentaire 2009, avez-vous des indications concernant l'impact des nouvelles mesures sur l'économie et les entreprises algériennes?
Les chefs d'entreprise ont été surpris par la soudaineté de la correction économique engagée par la loi de finances complémentaire 2009 ; ils ont réagi de façon spontanée et unanime pour exprimer leur incompréhension, déplorant surtout l'absence de concertation qui a caractérisé la préparation des mesures décidées, car certaines d'entre elles représentaient des contraintes nouvelles qui allaient peser assez lourdement sur la gestion de leurs entreprises.
Nous avons réagi en soulignant toutefois que nous comprenions la philosophie générale de cette loi, puisque les équilibres de la balance des paiements algérienne étaient menacés ; nous avons néanmoins déploré l'absence de concertation car deux mesures au moins, qui ont fait l'objet depuis de certaines corrections, auraient dû être discutées préalablement avec les chefs d'entreprise ; cela aurait sans doute évité le tollé général qui a suivi la parution de cette loi.
Quant à l'impact de cette loi, il est quelque peu prématuré de vouloir l'apprécier pour ce qui est de l'évolution des importations ; nous constatons cependant que, selon les chiffres du Centre National des Statistiques des Douanes (CNIS), l'Algérie a enregistré, en comparant les données du mois de juillet 2008 à celles de juillet 2009, une diminution de plus de 50 % (en valeur) du montant des importations agro-alimentaires (lait, huile, sucre, ...) ; il en est de même pour les médicaments et d'autres produits. La même tendance a été observée pour ce qui est de l'importation de véhicules : les concessionnaires sont obligés de pratiquer des promotions importantes afin de tenir leurs résultats de ventes annuelles.
En outre, et cela est plus révélateur, le prix de la devise sur le marché parallèle s'est déprécié traduisant une faiblesse de la demande en provenance des importateurs qui sont actuellement en position d'attente.
Quel impact auront ces mesures sur le climat des affaires en Algérie, notamment concernant les investissements étrangers?
Pour ce qui concerne les investissements étrangers, les nouvelles règles sont considérées par les partenaires potentiels comme inopportunes parce qu'elles réduisent l'attractivité de notre économie en introduisant une certaine instabilité juridique.
Le climat des affaires s'en est trouvé très contrasté, partagé entre les nationaux qui ont salué le renouveau d'un patriotisme économique exprimé à travers les règles économiques affichées par cette nouvelle vision et « les étrangers » désappointés par cette nouvelle logique.
Des banques ont proposé des mesures d'accompagnement aux entreprises pour réduire l'impact de l'instauration du crédit documentaire comme unique moyen de payement des importations. Quel est votre avis?
L'accompagnement des banques est effectivement une bonne chose. Reste à connaître quelles en seront la nature, l'ampleur et la portée ; nous nous préoccupons également des conditions d'éligibilité à ces concours bancaires et de leurs coûts.
Les nouvelles mesures contenues dans cette loi ont donné lieu à de multiples interprétations, voire à des divergences parmi les patrons. Quelle est la position officielle du FCE sur ce dossier?
La position officielle du FCE est celle qui a été exprimée dans un communiqué dont le contenu a été diffusé par la presse écrite le 9 août 2009. Ce communiqué a été le résultat d'une réunion du Conseil exécutif du FCE ; il faut souligner ici qu'à cette période un grand nombre de nos membres étaient en congé, ce qui a pu effectivement conduire à ce que quelques voix discordantes soient apparues, des voix qui ont fait une lecture qui s'est limitée aux aspects positifs de la loi de finances complémentaires. Le Forum ne nie pas d'ailleurs que cette loi contient des mesures positives pour l'entreprise, telles que la création de fonds de garantie régionaux, l'augmentation des montants de garantie à l'investissement qui passent de 50 à 250 millions de dinars, la bonification du taux d'intérêt des crédits aux jeunes promoteurs, la défiscalisation de la recherche et de l'innovation, etc.
Nous saluons bien évidemment toutes les mesures prises pour encourager la création d'entreprises. Cependant, il nous fallait réagir pour ce qui est des mesures qui présentent de sérieuses contraintes nouvelles pour l'entreprise comme l'obligation de l'utilisation du crédit documentaire et la suppression des procurations.
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