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    Le football comme projet national

    L’équipe nationale de football a battu celle de la Zambie et fait un pas vers le Mondial d’Afrique du Sud. Partout sur le territoire, la nuit durant, nous avons dansé, manifesté, chanté et crié tout notre soûl. Avec tous les débordements qui, paraît-il, conviennent à ce genre de jubilation.
    Et ce n’est peut-être pas fini, avant que la tension ne redescende, rabaissée par la réalité qui nous pressure. Passé le temps de l’allégresse, comme la presse appelle ces exultations qui, par leur intensité, ne devraient pas être dues au seul triomphe sportif, nous sommes rappelés à nos banales occupations et à nos ordinaires difficultés.
    En attendant la suite des évènements et de souhaitables autres moments de récréation sportive.
    Partout dans le monde, et surtout dans les pays à tradition footballistique, les grandes compétitions constituent des prétextes à la fête. Mais le bonheur y est souvent soutenu par d’autres raisons qui ont trait au contexte général du pays. Dans l’Algérie d’aujourd’hui, les résultats du “onze” national semblent bien tomber dans le désert national de développement et de progrès. Le niveau de vie bascule vertigineusement et, en plein Ramadhan, la précarité sociale de larges couches de la population se fait criante.
    Un déficit qui ne se compense pas à coups de millions de couffins de solidarité à usage plus médiatique qu’alimentaire. Cette incertitude sociale n’est même pas tempérée par des promesses qui nous font patienter depuis trop longtemps. Les millions de logements, les millions d’emplois, plus visibles dans le discours que dans la qualité de vie des Algériens.
    Les projections symboliques connaissent leurs coutumières pannes qui figent toujours nos projets à l’état d’éternels chantiers, comme s’ils avaient été conçus pour n’avoir qu’une vie de projets.
    Cela fait plus d’un demi-siècle que l’arrivée du métro nous tient en haleine et une décennie que nous rêvons de prendre l’autoroute d’un bout à l’autre du pays sans avoir à passer et repasser, entre deux tançons inaugurés, des gués à peine carrossables.
    Il ne restait que l’autoroute et l’EN de football pour notre bonheur ; et depuis les retards annoncés de la première, il ne nous reste que le foot. Avec apparemment bien plus de chance d’arriver à Johannesburg balle au pied que de traverser le pays par autoroute. Alors, il faut se délecter par anticipation de cette réalisation nationale qui, elle, risque d’être vraie.
    Cela est possible parce qu’il est plus aisé de rassembler l’élite de la diaspora sportive que de rappeler le potentiel scientifique et technique exilé ! Et plus pratique ; les premiers font le spectacle, se font payer, puis refont leurs valises ; les seconds risquent de s’incruster jusqu’à revendiquer la décision.
    Puisque le football peut, à lui seul, amuser la galerie, comme c’est sa vocation, pourquoi s’encombrer de probables subversifs revenants ?
    Politiquement exalté, le sport roi est financièrement choyé. Nedjma, Cevital, Coca-Cola, Puma… un cortège de sponsors s’empresse autour d’une FAF de tous les espoirs dans un pays presque réduit à son équipe de football.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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