On a deja eu l'occasion de parler de traitement reserve aux medecins etangers en France. Inutile de rappeler qu'un grande partie des medecins etrangers en France sont du maghreb et Algeriens en particulier.
"Ils sont las d'être considérés "comme des bouche-trous", fatigués "de jouer les variables d'ajustement" dans les hôpitaux. Les médecins étrangers ou d'origine étrangère devraient observer, de vendredi 23 à dimanche 25 décembre, un mouvement de grève pour dénoncer l'absence de reconnaissance officielle de leur travail.
Réunis dans l'Intersyndicale nationale des praticiens à diplôme hors Union européenne (InpadhUe), ces médecins sont soumis à un statut contractuel renouvelable d'année en année et sont payés entre 30 % et 50 % de moins que les titulaires d'un diplôme français. Bien qu'ils dispensent des soins dans les hôpitaux depuis plusieurs années, ils n'ont en réalité pas l'autorisation officielle d'exercer, faute de reconnaissance de leur diplôme par l'ordre national des médecins.
"Je suis psychiatre, je suis Français, j'ai un diplôme depuis six ans, mais quand je sors de l'hôpital, je ne suis plus médecin", s'indigne le docteur Kourosh Abdollahi, d'origine iranienne, qui exerce à l'hôpital de Saint-Denis. "Nous sommes sur des sièges éjectables tant que nous ne sommes pas inscrits à l'ordre, poursuit-il. On veut nous garder dans la précarité pour combler les postes vacants."
L'absence de reconnaissance officielle empêche souvent ces praticiens de progresser dans leur carrière. "Je gère depuis 2001 l'unique service de rééducation fonctionnelle pour adolescents de la région grenobloise, explique le docteur Brahim Anajjar, d'origine marocaine. Si j'avais été inscrit à l'ordre, j'aurais pu prétendre à remplacer mon chef de service quand il est parti à la retraite."
Pour régulariser la situation des 6 000 médecins à diplôme étranger recensés en France, le ministère de la santé a lancé, en 2005, un concours annuel, également ouvert aux étrangers nouvellement arrivants. Ce concours, très sélectif, est dénoncé par l'Intersyndicale, en ce qu'il ne reconnaît pas les années d'exercice en France. "Nous revendiquons une voie spéciale spécifique pour les praticiens en poste depuis plusieurs années, qui sont presque 2 000, explique Salem Ould Zein, de l'InpadhUE. Le ministère de la santé s'y était engagé avant de se rétracter."
Considérant que le dialogue avec le ministère de la santé est rompu, les médecins étrangers ont été reçus, mercredi 21 décembre, par le cabinet d'Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances. Une nouvelle réunion devrait être organisée en janvier 2006, avec un représentant du ministère de la santé. "Il est toujours question d'accorder à ces médecins une validation spécifique, mais nous nous heurtons à des problèmes juridiques, assure-t-on dans l'entourage de Xavier Bertrand. Nous n'avons pas renoncé à assurer un avenir et un statut à ces diplômés."
Cécile Prieur, Article du monde paru dans l'édition du 23.12.05.
"Ils sont las d'être considérés "comme des bouche-trous", fatigués "de jouer les variables d'ajustement" dans les hôpitaux. Les médecins étrangers ou d'origine étrangère devraient observer, de vendredi 23 à dimanche 25 décembre, un mouvement de grève pour dénoncer l'absence de reconnaissance officielle de leur travail.
Réunis dans l'Intersyndicale nationale des praticiens à diplôme hors Union européenne (InpadhUe), ces médecins sont soumis à un statut contractuel renouvelable d'année en année et sont payés entre 30 % et 50 % de moins que les titulaires d'un diplôme français. Bien qu'ils dispensent des soins dans les hôpitaux depuis plusieurs années, ils n'ont en réalité pas l'autorisation officielle d'exercer, faute de reconnaissance de leur diplôme par l'ordre national des médecins.
"Je suis psychiatre, je suis Français, j'ai un diplôme depuis six ans, mais quand je sors de l'hôpital, je ne suis plus médecin", s'indigne le docteur Kourosh Abdollahi, d'origine iranienne, qui exerce à l'hôpital de Saint-Denis. "Nous sommes sur des sièges éjectables tant que nous ne sommes pas inscrits à l'ordre, poursuit-il. On veut nous garder dans la précarité pour combler les postes vacants."
L'absence de reconnaissance officielle empêche souvent ces praticiens de progresser dans leur carrière. "Je gère depuis 2001 l'unique service de rééducation fonctionnelle pour adolescents de la région grenobloise, explique le docteur Brahim Anajjar, d'origine marocaine. Si j'avais été inscrit à l'ordre, j'aurais pu prétendre à remplacer mon chef de service quand il est parti à la retraite."
Pour régulariser la situation des 6 000 médecins à diplôme étranger recensés en France, le ministère de la santé a lancé, en 2005, un concours annuel, également ouvert aux étrangers nouvellement arrivants. Ce concours, très sélectif, est dénoncé par l'Intersyndicale, en ce qu'il ne reconnaît pas les années d'exercice en France. "Nous revendiquons une voie spéciale spécifique pour les praticiens en poste depuis plusieurs années, qui sont presque 2 000, explique Salem Ould Zein, de l'InpadhUE. Le ministère de la santé s'y était engagé avant de se rétracter."
Considérant que le dialogue avec le ministère de la santé est rompu, les médecins étrangers ont été reçus, mercredi 21 décembre, par le cabinet d'Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances. Une nouvelle réunion devrait être organisée en janvier 2006, avec un représentant du ministère de la santé. "Il est toujours question d'accorder à ces médecins une validation spécifique, mais nous nous heurtons à des problèmes juridiques, assure-t-on dans l'entourage de Xavier Bertrand. Nous n'avons pas renoncé à assurer un avenir et un statut à ces diplômés."
Cécile Prieur, Article du monde paru dans l'édition du 23.12.05.
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