Valérie de Graffenried
Micheline Calmy-Rey et Hans-Rudolf Merz (Keystone)
Des PV de séances de commission ont été publiés. Et l’hypothèse qu’un deux otages ait pu quitter Tripoli pour se rendre en Tunisie a circulé. Grande nervosité à Berne
LES LIENS
L’accueil du terroriste de Lockerbie évoqué à Berne
L’affaire des deux Suisses retenus depuis le 19 juillet 2008 à Tripoli se complique. Dernier épisode en date: 24 heures affirme que Rachid H., ingénieur suisso-tunisien de 68 ans, a des contacts étroits avec la famille du premier ministre libyen. Et, surtout, qu’il aurait effectué un voyage en Tunisie il y a quelques semaines. Contactée par le Temps, sa femme dément cette information. Du côté du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), où règne une certaine nervosité, pas de démenti officiel quant à ce supposé voyage qui laisserait beaucoup de questions ouvertes. Mais un simple «on ne peut pas s’exprimer à l’heure actuelle sur cet élément». Le département confirme en revanche que Rachid H. a bien des contacts privilégiés avec la famille du premier ministre.
Le Tages-Anzeiger lui, avait publié dans la journée, sur son site internet, des PV de séances des commissions de politique extérieure. Micheline Calmy a déclaré, en février dernier, qu’un des deux Suisses «se trouve régulièrement à la table du premier ministre libyen et joue au tennis», y apprend-t-on. Rachid H. connaît effectivement bien le pays pour y avoir vécu. Il habite «dans un domicile privé à environ 200 kilomètres de Tripoli», affirme le DFAE. Depuis quelques jours, il se trouverait en revanche dans les locaux de l’ambassade. Max G., 54 ans et directeur de la filiale d’ABB à Tripoli, a lui trouvé refuge dès le début de l’affaire à l’ambassade de Suisse alors qu’il résidait depuis 1 an et demi en Libye au moment de son arrestation. Il serait, dit-on, très marqué par sa situation.
Plus troublant, Micheline Calmy-Rey a, toujours selon le Tages-Anzeiger, déclaré en juin, en séance de commission, que le DFAE a nommé les deux Suisses «deuxième et troisième secrétaire d’ambassade» lorsque l’ambassadeur Daniel von Muralt a quitté fin avril son poste quelques mois avant l’âge de sa retraite. Un diplomate confirme qu’elle a bien tenu ces propos, qui relèveraient d’une certaine «maladresse». S’agit-il d’un titre officiel qui leur assurerait une certaine immunité? Pas du tout. Dans la soirée de mercredi, le DFAE a clarifié les choses. Le département a proposé aux deux Suisses d’exercer de petites activités administratives à l’ambassade histoire de s’occuper. L’un deux, en l’occurrence Max G., a accepté. Mais il ne le fait pas avec une fonction officielle de secrétaire d’ambassade car cela aurait nécessité une sorte d’accréditation auprès des autorités libyennes.
Ces derniers éléments, ainsi que le mystère qui entoure les activités de Rachid H. en Libye, donneront du grain à moudre aux commissions de gestion et de politique extérieure du parlement. La commission de politique extérieure du National a d’ailleurs l’intention d’auditionner les autorités genevoises de même que Daniel von Muralt, l’ancien ambassadeur de Suisse en Libye.
Micheline Calmy-Rey et Hans-Rudolf Merz (Keystone)
Des PV de séances de commission ont été publiés. Et l’hypothèse qu’un deux otages ait pu quitter Tripoli pour se rendre en Tunisie a circulé. Grande nervosité à Berne
LES LIENS
L’accueil du terroriste de Lockerbie évoqué à Berne
L’affaire des deux Suisses retenus depuis le 19 juillet 2008 à Tripoli se complique. Dernier épisode en date: 24 heures affirme que Rachid H., ingénieur suisso-tunisien de 68 ans, a des contacts étroits avec la famille du premier ministre libyen. Et, surtout, qu’il aurait effectué un voyage en Tunisie il y a quelques semaines. Contactée par le Temps, sa femme dément cette information. Du côté du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE), où règne une certaine nervosité, pas de démenti officiel quant à ce supposé voyage qui laisserait beaucoup de questions ouvertes. Mais un simple «on ne peut pas s’exprimer à l’heure actuelle sur cet élément». Le département confirme en revanche que Rachid H. a bien des contacts privilégiés avec la famille du premier ministre.
Le Tages-Anzeiger lui, avait publié dans la journée, sur son site internet, des PV de séances des commissions de politique extérieure. Micheline Calmy a déclaré, en février dernier, qu’un des deux Suisses «se trouve régulièrement à la table du premier ministre libyen et joue au tennis», y apprend-t-on. Rachid H. connaît effectivement bien le pays pour y avoir vécu. Il habite «dans un domicile privé à environ 200 kilomètres de Tripoli», affirme le DFAE. Depuis quelques jours, il se trouverait en revanche dans les locaux de l’ambassade. Max G., 54 ans et directeur de la filiale d’ABB à Tripoli, a lui trouvé refuge dès le début de l’affaire à l’ambassade de Suisse alors qu’il résidait depuis 1 an et demi en Libye au moment de son arrestation. Il serait, dit-on, très marqué par sa situation.
Plus troublant, Micheline Calmy-Rey a, toujours selon le Tages-Anzeiger, déclaré en juin, en séance de commission, que le DFAE a nommé les deux Suisses «deuxième et troisième secrétaire d’ambassade» lorsque l’ambassadeur Daniel von Muralt a quitté fin avril son poste quelques mois avant l’âge de sa retraite. Un diplomate confirme qu’elle a bien tenu ces propos, qui relèveraient d’une certaine «maladresse». S’agit-il d’un titre officiel qui leur assurerait une certaine immunité? Pas du tout. Dans la soirée de mercredi, le DFAE a clarifié les choses. Le département a proposé aux deux Suisses d’exercer de petites activités administratives à l’ambassade histoire de s’occuper. L’un deux, en l’occurrence Max G., a accepté. Mais il ne le fait pas avec une fonction officielle de secrétaire d’ambassade car cela aurait nécessité une sorte d’accréditation auprès des autorités libyennes.
Ces derniers éléments, ainsi que le mystère qui entoure les activités de Rachid H. en Libye, donneront du grain à moudre aux commissions de gestion et de politique extérieure du parlement. La commission de politique extérieure du National a d’ailleurs l’intention d’auditionner les autorités genevoises de même que Daniel von Muralt, l’ancien ambassadeur de Suisse en Libye.
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