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M. Obama déterminé sur son projet de réforme de la santé

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    M. Obama déterminé sur son projet de réforme de la santé

    LE MONDE | 10.09.09 | 10h37 e

    REUTERS/JASON REED
    "Le temps des petits jeux est terminé. Le moment est venu d'agir", a déclaré Barack Obama, le 9 septembre devant le Congrès à propos de sa réforme de la santé.
    Washington, correspondante
    Ceux qui doutaient de sa détermination, de sa passion, de son engagement pour la justice auront été rassurés. Barack Obama a tenu bon. Son discours sur la réforme du système de santé, mercredi 9 septembre dans le grand apparat d'une session conjointe des deux Chambres du Congrès, était attendu par une presse sceptique. Il était donné comme le début de la retraite par les républicains, qui croyaient " l'option publique", l'assurance fédérale détestée par le secteur privé, enterrée.

    Le résultat a été tout autre. Le président a développé ses objectifs, tenté de rassurer les personnes âgées, tendu la main une nouvelle fois aux républicains, mais maintenu sa détermination. A la déception de la gauche, il n'a pas fait une condition sine qua non de " l'option publique"; il a repris une idée de John McCain, son adversaire à l'élection présidentielle, mais n'a rien cédé sur ce qu'il juge essentiel : l'assurance-maladie sera obligatoire.
    "TACTIQUE DE LA PEUR"
    Les compagnies ne pourront plus refuser une assurance aux patients sous prétexte qu'ils ont une maladie "préexistante". Elles ne pourront plus limiter les remboursements au motif que les soins nécessaires dépassent un certain montant. Et la réforme – d'un coût estimé à 900 milliards en dix ans – devra être financée "sans ajouter 1 centime au déficit".
    Dans un contraste notable avec le climat de guerre civile qui s'est emparé du paysage politique, M. Obama a parlé sans agressivité mais en disant leur fait aux républicains: 900 milliards, c'est trop à leurs yeux, mais moins que la guerre en Iran et en Afghanistan, et moins que les réductions d'impôt consenties par l'administration Bush aux classes aisées.
    Il a dénoncé la "tactique de la peur" utilisée par les adversaires de la réforme, le "blizzard d'accusations" infondées et les "mensonges" colportés par l'opposition, allant jusqu'à affirmer que le gouvernement va mettre en place des "commissions de bureaucrates disposant du pouvoir de tuer nos personnes âgées" : "Ce serait risible si ce n'était aussi cynique et irresponsable. C'est un mensonge tout simplement." Alors que M. Obama répétait que rien dans son plan ne prévoit que les immigrés clandestins bénéficieront d'une couverture, le représentant de Caroline du Sud, Joe Wilson, s'est permis une interruption très inhabituelle dans cette enceinte. "Vous mentez !" Il s'est aussitôt excusé.
    LETTRE POSTHUME DE TED KENNEDY
    Sur la question de l'option publique, il a répondu aussi bien à la droite qu'à la gauche, qui en ont fait un test politique, et les a renvoyées dos à dos, ce qui lui a permis de se positionner au centre, loin de l'image dressée par les conservateurs. "A mes amis progressistes, je rappellerais que l'option publique n'est pas une fin et que nous devrions rester ouverts à d'autres idées qui répondent au même objectif" de mettre un terme aux abus des compagnies d'assurances.
    "A mes amis républicains, a-t-il poursuivi, je dirais qu'au lieu de lancer des accusations farfelues de prise de contrôle du gouvernement, nous devrions examiner ensemble les inquiétudes légitimes que vous pouvez avoir." Le président a laissé de nombreuses idées en suspens, comme celle de coopératives ou d'organisations à but non lucratif. Les républicains sont restés de glace et ostensiblement assis quand le président a noté que son équipe avait quand même tiré l'économie "du bord du gouffre".
    A la fin de son discours, M. Obama a cité la lettre que lui a fait remettre le sénateur Ted Kennedy après sa mort. Datée du 12 mai, elle dit que l'assurance-santé est une question "de principe" et de "justice sociale". Sous le regard de Vicki, la veuve du sénateur décédé fin août, assise à côté de Michelle Obama, il a rappelé aux républicains que nombre d'entre eux avaient coopéré avec "Ted" sur des questions sociales.
    Ne désespérant pas de parvenir à un consensus – alors qu'il n'a jusqu'à présent réussi à attirer qu'une républicaine, la sénatrice du Maine, Olympia Snowe, dans le camp de la réforme –, il a replacé le rôle du gouvernement dans la tradition américaine. Certes, les Américains professent un "scepticisme sain" à l'égard du gouvernement et sont des "individualistes forcenés". Mais ils comprennent aussi que le "danger de trop de gouvernement est égalé par les périls de n'en avoir pas assez".
    APPEL À LA MOBILISATION
    M. Obama a mis en garde contre les dangers d'un populisme que les chefs républicains n'ont guère découragé. "Quand toute mesure gouvernementale, quels que soient ses bénéfices ou le soin avec lequel elle a été conçue, est objet de mépris; quand les efforts, quels qu'ils soient, pour aider les gens dans le besoin sont attaqués comme non américains; quand les faits ou la raison sont jetés par-dessus bord et que seule la timidité passe pour de la sagesse et que nous ne pouvons même plus avoir une conversation courtoise les uns avec les autres sur les sujets qui comptent vraiment, à ce stade, non seulement nous perdons notre habilité à résoudre les grands défis, mais nous perdons quelque chose d'essentiel à propos de nous-mêmes." Il serait plus facile de laisser la réforme s'enliser tranquillement, a dit M. Obama. "Mais nous ne sommes pas là pour craindre l'avenir."
    Dès la fin du discours, la Maison Blanche a annoncé que le président partait "vendre" son plan dans les Etats, à commencer dimanche par le Minnesota, terre de l'un des possibles prétendants républicains pour 2012, le gouverneur Tim Pawlenty. L'association Organizing for America, prolongement de sa campagne présidentielle, a fait circuler un appel à la mobilisation reprenant une ligne du discours. "Je ne suis pas le premier président à me saisir de cette cause mais je suis déterminé à être le dernier."
    Corine Lesnes
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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