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Les enfants et le Ramadhan

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  • Les enfants et le Ramadhan

    Généralement, c’est vers la fin du Ramadhan, à la 3e dizaine de jours comme cela est couramment dit pour le plaisir de se faire admirer et d’apporter les preuves de ses capacités à résister à la faim que l’enfant jeûne. Lorsqu’ils sont convaincus de la beauté de cet acte de foi, les parents ne peuvent qu’être consentants.Si les enfants manifestent la volonté de supporter la faim et la soif, pendant une journée de Ramadhan, c’est pour eux un bon signe pour l’avenir.Nul n’a à obliger son fils ou sa fille, dans leur prime enfance, à jeûner.

    Un gage de maîtrise de soi

    Les parents, conscients de leurs devoirs, font suivre le jeûne d’une récompense. «Ils la méritent vraiment», ont ils coutume de dire, surtout en période estivale. Du point de vue éducationnel, un enfant qui jeûne a pour ses parents beaucoup de mérite.

    Par l’épreuve difficile d’une longue abstinence de la faim et de la soif, de l’heure du shour à celle du ftour, cet enfant entre dans le monde des adultes.

    On ne doit surtout pas le priver du plaisir de la récompense au moment du ftour et de son obstination à vouloir gérer à tout prix l’abstinence avec tout cela comporte comme frustrations et émotions.

    Et les efforts déployés pour résister à la faim, preuve d’une capacité à différer un plaisir, est un gage de maîtrise de soi.

    Quelqu’un de féru de sagesse populaire nous a rapporté une belle anecdote qui remonte au début du 20e siècle et a pour acteur principal un petit garçon de 8 ans qui a jeûné pendant tout un mois pour avoir droit chaque soir à un petit morceau de viande. Nous vous la racontons en guise d’illustration.

    Il paraît qu’à l’époque la viande était une denrée réservée aux familles aisées. Et dans la famille du petit enfant n’avaient droit à manger de la viande que les hommes. Les femmes n’étaient là que pour trimer, cuisiner, apprêter les plats aux hommes à l’heure du ftour.

    En sa qualité de mâle, le garçonnet avait été intégré au cercle de ses semblables. Et le plaisir de recevoir un morceau de viande méritait bien pour lui un mois de Ramadhan.

    Une récompense des parents pour encourager les enfants à jeûner


    Les parents considèrent comme une honte de la famille un garçon qui ne jeûne au-delà d’incertain âge et ce, d’autant plus que le contexte social devient plus intolérant.

    Nous n’avons nulle intention de critiquer qui que ce soit dans son comportement, chacun étant libre de faire ce que bon lui semble. Et nous sommes arrivés à un degré d’intolérance tel que quiconque ose manger en public par un jour de Ramadhan, peut risquer de se faire lyncher.

    Il y a des gens dont on ne connaît pas le nombre qui ne font pas le Ramadhan, mais en cachette.L’habitude de ne pas le faire s’est bien installée en eux de sorte qu’ils sont devenus incapables de jeûner. Et pour peu qu’un enfant manifeste le désir d’imiter les adultes dans leurs pratiques religieuses, c’est la fierté et l’honneur de la famille qui sont saufs.

    Tout d’abord, le 1er jour de Ramadhan pour un enfant est vécu comme un grand événement par tous dans la famille. Pour cela, il existe tout un rituel mis en œuvre depuis les plus lointains ancêtres afin que cela ne passe pas inaperçu. En fonction des moyens, l’enfant est gâté : on lui procure ce qu’il aime le plus. Chacun fait l’effort de répondre au plaisir de son fils ou fille, s’il connaît bien leurs caprices.

    Même les voisins prennent part à cet heureux événement. Chacun d’eux reçoit à titre symbolique ne serait-ce que quelques amandes, noix si la famille est capable de les payer ou de les trouver, sinon des beignets, makroutes, œufs.

    Il fut un temps où les denrées ne s’étant jamais vendues au poids, existaient en abondance et pouvaient s’obtenir à moindre prix. De plus, la solidarité entre tous les cousins et voisins fut telle que chacun, s’il en avait les moyens, venait en aide à l’enfant qui jeûnait pour la première fois en lui apportant qui, des œufs, qui, de la viande ou des fruits de saison.

    N’oublions pas de rappeler que le Ramadhan n’a de charme que si les pratiquants d’un quartier d’un village qui, au lieu de se regarder de travers comme les animaux de la jungle, entretiennent d’excellentes relations fondées sur les mêmes croyances, une bonne moralité, une meilleure conformité avec le Coran et le Sunna.


    Par Boumediene Abed, La Nouvelle République
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