Baltasar Garzón, le célèbre juge espagnol à l'origine de l'arrestation de Pinochet en 1998, s'est rendu hier midi au Tribunal suprême, à Madrid, pour s'asseoir sur le banc des accusés !
Garzón est mis en cause par un syndicat judiciaire d'extrême droite, Manos Limpias («Mains propres»), pour avoir ouvert une enquête, au printemps, contre le régime franquiste. Le magistrat avait notamment exigé, en vain, que toute la lumière soit faite sur la répression menée par le Caudillo à partir de 1939. Le chef d'accusation ? Le «juge étoile» serait coupable de prévarication dans cette affaire, c'est-à-dire qu'il aurait agi de mauvaise foi. Il est toutefois peu probable que Garzón, fustigé par la presse conservatrice, soit suspendu de ses fonctions, comme le réclame le syndicat Manos Limpias. Celui qui s'est attaqué à des dictatures latino-américaines (Argentine, Chili, Guatemala) pour crimes contre l'humanité paie le prix d'en avoir fait autant dans son propre pays, où aucun responsable franquiste n'a jamais été inquiété par la justice.
La prestigieuse Commission internationale des juristes, à Genève, a apporté son soutien à Baltasar Garzón. L'Association pour la récupération de la mémoire historique (l'ARMH), qui se bat pour l'ouverture des fosses communes de la guerre civile, s'est aussi solidarisée avec le magistrat de l'Audience nationale : «Il est incompréhensible que le fait d'essayer de rendre justice aux milliers de gens victimes de violations de leurs droits pendant la dictature puisse constituer un délit.»
Jusqu'alors, Baltasar Garzón est le seul magistrat espagnol à avoir brisé le tabou franquiste en rompant le «pacte du silence», un accord tacite en vigueur depuis le retour de la démocratie en 1978, selon lequel les tenants du franquisme ne sont pas inquiétés pour leurs actes, en échange de quoi ceux-ci respectent pleinement le jeu démocratique
liberation.fr
Garzón est mis en cause par un syndicat judiciaire d'extrême droite, Manos Limpias («Mains propres»), pour avoir ouvert une enquête, au printemps, contre le régime franquiste. Le magistrat avait notamment exigé, en vain, que toute la lumière soit faite sur la répression menée par le Caudillo à partir de 1939. Le chef d'accusation ? Le «juge étoile» serait coupable de prévarication dans cette affaire, c'est-à-dire qu'il aurait agi de mauvaise foi. Il est toutefois peu probable que Garzón, fustigé par la presse conservatrice, soit suspendu de ses fonctions, comme le réclame le syndicat Manos Limpias. Celui qui s'est attaqué à des dictatures latino-américaines (Argentine, Chili, Guatemala) pour crimes contre l'humanité paie le prix d'en avoir fait autant dans son propre pays, où aucun responsable franquiste n'a jamais été inquiété par la justice.
La prestigieuse Commission internationale des juristes, à Genève, a apporté son soutien à Baltasar Garzón. L'Association pour la récupération de la mémoire historique (l'ARMH), qui se bat pour l'ouverture des fosses communes de la guerre civile, s'est aussi solidarisée avec le magistrat de l'Audience nationale : «Il est incompréhensible que le fait d'essayer de rendre justice aux milliers de gens victimes de violations de leurs droits pendant la dictature puisse constituer un délit.»
Jusqu'alors, Baltasar Garzón est le seul magistrat espagnol à avoir brisé le tabou franquiste en rompant le «pacte du silence», un accord tacite en vigueur depuis le retour de la démocratie en 1978, selon lequel les tenants du franquisme ne sont pas inquiétés pour leurs actes, en échange de quoi ceux-ci respectent pleinement le jeu démocratique
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