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Les risques des acides gras trans (AGT) pour la santé

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  • Les risques des acides gras trans (AGT) pour la santé

    «Il va bien falloir un jour éradiquer les gras trans industriels dans l'alimentation humaine. Ce sont les seules graisses qui n'apportent rien en terme de nutrition et qui ont des effets délétères sur la santé», affirme Jean-Michel Chardigny, chercheur au département de nutrition humaine à l'Inra. Les huiles végétales hydrogénées constituent le plus gros bataillon des acides gras trans (AGT) industriels.

    Peu coûteuses, elles sont utilisées dans l'industrie alimentaire pour améliorer la texture et prolonger la durée de conservation de très nombreux produits . Depuis le 1er septembre, ils sont limités en Autriche. D'autres pays européens y réfléchissent.

    Depuis le début des années 1990 toute une série d'études ont montré que les AGT sont très mauvais pour les artères. Ils sont pourtant encore largement utilisés dans de nombreuses régions du monde. En France, la majorité des grandes firmes les remplacent peu à peu par d'autres procédés ou d'autres ingrédients. L'an dernier, l'Institut français de la nutrition (IFN) qui regroupe les industriels de l'alimentation, a analysé 600 articles commercialisés dans les grandes surfaces et a trouvé que «la quantité de trans s'avère négligeable dans 96 % de ces produits». Depuis 2002, par exemple, Nestlé a réduit l'adjonction des acides gras trans de plus de 43 000 tonnes dans ses produits.

    Ces données rassurantes ne doivent toutefois pas cacher le fait qu'en l'absence de toute réglementation (ni étiquetage, ni limitation), la situation reste très floue en France. «On manque de données sur les produits vendus dans les hard-discount, souligne Jean-Michel Chardigny. On ne sait pas non plus ce que le boulanger du coin met dans sa pâte.» C'est pourtant là que les enfants vont s'approvisionner en gâteaux. Et ce n'est pas la composition figurant sur les emballages des produits susceptibles de contenir des AGT qui risque d'éclairer le consommateur. La plupart du temps, les qualificatifs concernant les huiles végétales ne sont pas interprétables par les spécialistes eux-mêmes.

    En 2005, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a tiré la sonnette d'alarme, soulignant que les adolescents - les garçons en particulier - consommaient trop de gras trans. Quatre ans plus tard, en février 2009, l'Afssa relevait une forte diminution des AGT. Selon ses calculs, les apports moyens en gras trans pour 95 % de la population française ne dépassent pas 2 % des apports énergétiques totaux.

    «Cette étude a des biais et elle est incomplète» , reconnaît toutefois Irène Margaritis, chef du département nutrition à l'Afssa. Elle a surtout le gros défaut de laisser de côté les 3 millions de personnes plus exposées, parmi lesquelles se trouvent sans doute beaucoup de jeunes enfants. Les gras trans ne présentant aucun intérêt nutritionnel, le mieux serait de les interdire purement et simplement, admet sans peine Irène Margaritis. Une décision que l'Efsa (Agence européenne de sécurité des aliments) ne semble pas envisager. Dans un projet d'avis sur les valeurs de référence des graisses dans l'alimentation, l'agence ne fait même pas de différences entre les gras trans naturels et artificiels.

    La France table donc aujourd'hui sur le bon vouloir des industriels et la vigilance des consommateurs alors que les AGT sont de plus en plus réglementés en Europe et en Amérique du Nord.

    Interdiction dans les restaurants new-yorkais

    Le Danemark en 2003 avait été le premier pays dans le monde à prendre ce type de mesures. Il aura fallu dix ans de combat au Comité danois de nutrition pour arracher cette décision. Arne Astrup, son directeur, rapporte toutes les difficultés qu'il a eues pour que les politiques échappent aux pressions des industriels (Atherosclerosis Supplements 7, 2006). Il rappelle que les cardiologues ont mis longtemps avant d'admettre que la margarine hydrogénée était dangereuse pour le cœur. Dans les années 1970, on croyait en effet qu'elle était moins nocive que les graisses animales.

    Aux États-Unis, depuis 2006, la FDA (l'agence qui contrôle l'alimentation et la santé) a imposé l'étiquetage des AGT. Une pétition a été lancée en août dernier pour demander leur interdiction. Depuis 2008, les AGT sont interdits à New York dans tous les restaurants et fast-food de la ville. La Californie prendra une mesure identique dès l'année prochaine.

    Par le Figaro
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