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    Cette économie qui tourne autour de l’équipe nationale.

    Une économie se développe fortement autour de l’équipe nationale de football qui engrange actuellement des succès. Outre le sponsoring de grands groupes nationaux et étrangers, le team officiel n’échappe pas à certaines pratiques informelles.
    Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - En quelques mois, l’équipe nationale de football a bénéficié d’une importante manne financière et de nombreuses actions de sponsoring. Plusieurs groupes nationaux et étrangers, encouragés par les succès successifs du team national, de plus en plus attractif, ont rempli l’escarcelle de la Fédération nationale de football (FAF).
    Des centaines de millions de dinars ou des centaines de milliers d’euros viennent d’être données par des opérateurs nationaux privés, exerçant dans l’agroalimentaire et la téléphonie mobile, mais aussi des titres de la presse arabophone et des équipementiers étrangers. Faisant partie d’une liste de plus en large de sponsors, les sociétés Cevital, Coca-Cola et Nedjma mettent à la disposition de la FAF des sommes qui varient entre 40 millions de dinars pour le groupe d’Issad Rebrab et 300 millions de dinars pour l’opérateur étoilé. Même le producteur de boissons gazeuses Coca- Cola s’implique avec plus de 1,4 million d’euros, devançant de peu l’équipementier allemand Puma avec 1,1 million d’euros. Ces sponsors, qui apportent leur appui à l’équipe nationale et à la promotion du football national, s’engagent à fournir les équipements en contrepartie de l’utilisation des droits d’image.
    Logos des sponsors sur les tenues sportives, sur les panneaux publicitaires, mise en avant de vedettes sportives ou culturelles étrangères, spots audiovisuels en milliards de centimes, une forte créativité marketing… C’est la nouvelle image de la scène footballistique nationale, sujette à l’argent privé roi, mais aussi à l’argent public, avec les 500 millions de dinars de subventions gouvernementales octroyées cette année.
    Même l’informel, l’illicite se met de la partie. Des sociétés ayant pignon sur rue tentent d’utiliser l’image de l’équipe nationale, l’affichant sur des panneaux publicitaires, sans autorisation de la FAF. Mais celle-ci avertit : des actions de justice ont été lancées contre ces «sponsors» indélicats, les obligeant à rectifier le coup. L’on galvaude aussi l’image de l’équipe nationale, de ses joueurs, sans respect de la réglementation et des us. Un véritable marché informel, une industrie des dérivés, se développe autour de l’équipe nationale, à l’occasion des matchs qu’elle joue et même avant.
    Dans les artères marchandes, décorées et transformées en lieux de kermesse, dans les magasins de tout acabit, dans toutes les villes du pays, des bandeaux, des casquettes, des tee-shirts portant les noms et numéros de jeu des vedettes du ballon et autres gadgets et produits dérivés sont vendus, à des prix voulus accessibles, à la criée. Sans que les joueurs en récupèrent les droits, sans aucun contrôle.
    Des centaines, des millions de centimes et plus sont brassés quotidiennement par des commerçants d’un genre nouveau. Au vu et au su de tous, sans que les recettes rentrent dans les caisses de l’Etat, le laxisme des uns et des autres aidant. Voire le drapeau national, pourtant sacré, n’échappe pas à la boulimie mercantile, puisque il est même vendu au mètre, par coupons, dans certains quartiers fort courus.
    L’on assiste ainsi à l’émergence d’une société algérienne parallèle, où des aficionado dépensent sans compter pour l’équipe nationale, en carburants, en boissons, en tags et en maquillage. Une société où les rapports entre pratique sportive et «tbezniss» sont reconfigurés au bénéfice du second, où la recherche du gain facile corrompt la noble quête de fair-play et de performances, autorisant toutes les dérives et dévoiements sociaux et politiques.
    C. B.
    Le Soir d'Algérie
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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