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Retrait des crèches de Besançon des biberons contenant du bisphénol

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  • Retrait des crèches de Besançon des biberons contenant du bisphénol

    Les 350 bébés accueillis dans les quinze crèches municipales de Besançon - parmi 1 200 autres enfants de moins de 3 ans - ont eu droit à un cadeau surprise, fin août : un stock de biberons neufs. Pas question pour les élus de risquer que l'un de ces enfants développe plus tard d'éventuels troubles hormonaux dus au bisphénol A, une substance chimique entrant dans la composition de certaines matières plastiques, et notamment dans celles des biberons en polycarbonate.

    A la suite de la polémique scientifique sur les effets sanitaires de ce perturbateur endocrinien, tous les biberons concernés ont été mis au rebut.

    A l'origine de cette décision : la conseillère municipale déléguée à la petite enfance, Marie-Odile Crabbe-Diawara, et l'adjoint au maire chargé de l'environnement, Benoît Cypriani. Ils ont convaincu leurs collègues d'appliquer de façon radicale le principe de précaution, alors que d'autres villes, comme Paris, Nantes et Toulouse, ont choisi de ne plus acheter de biberons contenant du bisphénol A, mais n'ont pas retiré les anciens modèles des crèches.

    "En tout, nous avons acheté 300 nouveaux biberons pour un montant de 2 000 euros, précise Sylvie Scheubel, chargée de mission au service de la petite enfance. En parallèle, nous avons, bien entendu, conservé les modèles en verre qui ne sont pas concernés."

    Les parents, eux, ont reçu une note explicative. On y lit que le bisphénol A "peut être libéré dans les aliments au cours des multiples usages, surtout les chauffages". Il est "suspecté" d'avoir des conséquences nocives pour "la santé des plus jeunes à long terme", en raison d'un "effet cumulatif avec d'autres substances", selon une étude canadienne de 2008.

    "Préoccupation collective"


    "Le Réseau environnement santé a demandé à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de reconsidérer sa position, jugée trop modérée par rapport à la dangerosité du bisphénol A, qui a été interdit dans les biberons au Canada et par plusieurs Etats américains, mais pas dans notre pays, précise Eric Durand, chargé du développement durable à la ville de Besançon. Une proposition de loi visant à l'interdiction a été déposée au Sénat, et Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à l'écologie, a saisi l'Afssa. Ce qu'ont décidé nos élus en juin, et que nous avons appliqué dès l'été, s'inscrit dans le cadre de cette préoccupation collective."

    Encore faut-il, pour que la mesure soit réellement efficace, que les familles renoncent également à utiliser ces biberons "suspects" à leur domicile. Ce qui n'est pas toujours le cas. A l'intention des parents des bébés qui fréquentent les crèches et ne sont pas encore entrés dans un processus de diversification alimentaire, le service de la petite enfance de la ville de Besançon a donc rédigé quelques conseils pratiques : ne plus se servir des biberons "abîmés ou vieillis", nettoyer les biberons en plastique à la main "plutôt qu'en lave-vaisselle", ne pas les surchauffer et, en tout cas, "pas plus de trente secondes au micro-ondes".

    par le Monde
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