Brice Hortefeux n'a pas «dérapé». Il a enfoncé le clou, mû par une peur panique de l'Arabe, qui hante la Ve République, née précisément du tohu-bohu de la décolonisation. La reconquête menée par les «musulmans» contre les «Européens», sur le territoire de ces derniers, a toujours été le fantasme inavoué de la politique française depuis l'indépendance de 1962. L'immigré est perçu comme une cinquième colonne. Les blagues les plus épaisses ne protègent pas de cette peur au ventre, qu'incarne le ministre à la langue pendue. Sa galéjade est lourde comme le symptôme national qu'elle recèle et révèle: l'Algérien, voilà l'ennemi ! Démonstration, vidéos à l'appui...
Par Antoine Perraud
Le patron de Public Sénat a voulu enterrer la vidéo montrant Hortefeux
Alors que Public Sénat possédait depuis le 5 septembre les images de la discussions de Seignosse (Landes) au cours de laquelle Brice Hortefeux a tenu des propos indignes, le patron de la chaîne, Gilles Leclerc – nommé en avril par le bureau de la chambre haute du Parlement, contrôlé par la majorité –, a refusé toute la semaine de les programmer à l'antenne, malgré les demandes de sa rédaction. La séquence, bloquée en salle de montage, n'a été diffusée qu'un six jours plus tard, vendredi 11, dans le journal de 18 heures. «La prise en compte des conséquences politiques d'une information devient-elle un critère de diffusion?», se demande la société des journalistes de Public Sénat.
Par
Mathilde Mathieu
Le ministre, votre démission est attendue
On aurait envie d'écrire « Casse-toi, pauvre con!», en réponse aux propos du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux tenus lors des Universités d'été de l'UMP à Seignosse (Landes). Mais puisque la vulgaire banalité raciste s'est installée au sommet de l'Etat, il faut aller au-delà de la «beauferie» ordinaire pour bien comprendre la portée de cette sinistre conversation. Et donc dire pourquoi ce propos n'est pas un dérapage mais un résumé saisissant d'une culture et d'un projet politique.
http://www.*************/journal/fra...n-est-attendue
Par
François Bonnet / Michel Dalloni
Comment Brice Hortefeux a menti
Brice Hortefeux, le 11 septembre 2009© Robert Pratta / Reuters
Le visionnage détaillé de la vidéo de Brice Hortefeux et l'expertise de la bande-son ne laissent aucun doute. Depuis jeudi 10 septembre, et la mise en ligne sur lemonde.fr de cette vidéo, le ministre de l'intérieur s'enferre dans le mensonge. Il a évoqué les «Auvergnats» pour se défendre des accusations de racisme en livrant sa version des faits. Le premier ministre, François Fillon, des membres du gouvernement et l'UMP ont immédiatement volé à son secours de même qu'Amine Benalia-Brouch, le militant concerné. Mais le verbatim complet de ses propos et de ceux des militants UMP qui l'entourent dit le contraire. C'est bien en réponse à cette remarque d'une militante UMP – «C'est notre petit Arabe» – que le ministre répond: «Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes». Enquête et verbatim.
Par
Michel Dalloni
© Copyright Mediapart
Par Antoine Perraud
Le patron de Public Sénat a voulu enterrer la vidéo montrant Hortefeux
Alors que Public Sénat possédait depuis le 5 septembre les images de la discussions de Seignosse (Landes) au cours de laquelle Brice Hortefeux a tenu des propos indignes, le patron de la chaîne, Gilles Leclerc – nommé en avril par le bureau de la chambre haute du Parlement, contrôlé par la majorité –, a refusé toute la semaine de les programmer à l'antenne, malgré les demandes de sa rédaction. La séquence, bloquée en salle de montage, n'a été diffusée qu'un six jours plus tard, vendredi 11, dans le journal de 18 heures. «La prise en compte des conséquences politiques d'une information devient-elle un critère de diffusion?», se demande la société des journalistes de Public Sénat.
Par
Mathilde Mathieu
Le ministre, votre démission est attendue
On aurait envie d'écrire « Casse-toi, pauvre con!», en réponse aux propos du ministre de l'intérieur Brice Hortefeux tenus lors des Universités d'été de l'UMP à Seignosse (Landes). Mais puisque la vulgaire banalité raciste s'est installée au sommet de l'Etat, il faut aller au-delà de la «beauferie» ordinaire pour bien comprendre la portée de cette sinistre conversation. Et donc dire pourquoi ce propos n'est pas un dérapage mais un résumé saisissant d'une culture et d'un projet politique.
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François Bonnet / Michel Dalloni
Comment Brice Hortefeux a menti
Brice Hortefeux, le 11 septembre 2009© Robert Pratta / Reuters
Le visionnage détaillé de la vidéo de Brice Hortefeux et l'expertise de la bande-son ne laissent aucun doute. Depuis jeudi 10 septembre, et la mise en ligne sur lemonde.fr de cette vidéo, le ministre de l'intérieur s'enferre dans le mensonge. Il a évoqué les «Auvergnats» pour se défendre des accusations de racisme en livrant sa version des faits. Le premier ministre, François Fillon, des membres du gouvernement et l'UMP ont immédiatement volé à son secours de même qu'Amine Benalia-Brouch, le militant concerné. Mais le verbatim complet de ses propos et de ceux des militants UMP qui l'entourent dit le contraire. C'est bien en réponse à cette remarque d'une militante UMP – «C'est notre petit Arabe» – que le ministre répond: «Bon, tant mieux. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes». Enquête et verbatim.
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Michel Dalloni
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