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Madagascar : Une crise sur fond de 16 milliards de barils de pétrole

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  • Madagascar : Une crise sur fond de 16 milliards de barils de pétrole

    CLICANOO.COM | Publié le 15 septembre 2009
    L’hôtel de France à Antananarivo et la société Sicam filiale du groupe Caillé étaient les cibles de jets de galets ce week-end, à l’occasion d’une manifestation anti-TGV. Une grenade a également été lancée contre une station-service de Total. Pourquoi les intérêts français sont-ils attaqués aujourd’hui ?

    Il y a un an, presque jour pour jour, a eu lieu la signature d’un accord concernant l’acquisition par le groupe Total de 60% du bloc onshore de pétrole lourd de Bemolanga. Le géant français met ainsi la main, "mais pas totalement", sur un des gisements inexploités de pétrole lourd les plus importants au monde avec une capacité de 16 milliards de barils. Ça représente une capacité de production de 180.000 barils de pétrole par jour pendant 30 ans. Selon Africa Energy Intelligence, le président malgache évincé Marc Ravalomanana n’a jamais soutenu le projet de Total. Il militait plutôt pour les Chinois de la China National Petroleum Corp, un des plus gros groupes pétroliers au monde.
    MISE EN CONCURRENCE
    Le 12 avril 2008, il aurait fait clairement savoir ses intentions lors d’une rencontre avec Nicolas Sarkozy. Ravalomanana n’aurait même pas prévu le détour dans la capitale française et encore moins à l’Élysée, lors de ce déplacement, mais c’est la chancellière Angela Merkel qui aurait "joué le rôle d’intermédiaire entre les deux présidents". Le climat n’a cessé de se détériorer entre Paris et Antananarivo : les entreprises françaises habituées au monopole, ont vu leur marge de manœuvre diminuer, en raison de leur mise en concurrence avec les Américains, les Chinois, les Canadiens, les Sud Africains et d’autres pays européens... À cette situation s’ajoute l’épisode de l’ambassadeur "indésirable" qui n’a jamais pu présenter sa lettre de créance à Ravalomanana. Renversé en mars, ce dernier a perdu son sang froid en accusant publiquement la France de "vouloir recoloniser Madagascar, en orchestrant le coup d’État".
    DÉNONCER LA FRANÇAFRIQUE
    De son côté, à plusieurs reprises, la France ne cachait plus sa préférence pour Andry TGV, "refugié" à la résidence de l’ambassade à la veille de son arrestation en mars 2009. Sans oublier l’arrivée d’un nouvel ambassadeur au lendemain même du coup d’État condamné par la communauté internationale et bien d’autres signes qui, visiblement, refont surface aujourd’hui dans la rue de Tanà et de Fianarantsoa, dans les mémoires des partisans de Ravalomanana. Celui-ci a fermement condamné les actes de violence qui ont éclaté ce week-end mais les faits sont là : l’hôtel de France a été "caillassé", le concessionnaire automobile Sicam filiale du groupe Caillé attaqué, une station service de Total à Bel’Air au centre de Tanà était la cible d’un jet de grenade. Les intérêts français sont sérieusement menacés. Ce n’est pas fini : à Paris, des manifestants hostiles au régime de la HAT rebaptisée "Honte autorité de la transition" ont aussi organisé une grande marche le week-end dernier pour dénoncer le réseau "françafrique qui sévit dans la Grande Île ainsi qu’au Gabon". Jusqu’où ira ce sentiment "francophobe" qui commence à gagner du terrain ces derniers jours ?
    Pana Reeve
    Une sénatrice frappée au visage par les sbires de TGV
    Bilan de nouveaux affrontements à Madagascar, le week-end dernier à l’occasion de manifestations hostiles au régime de TGV réprimées à coups de gaz lacrymogène et de tirs par des militaires : 2 morts à Fianarantsoa, un blessé grave à Tanà. Et une quinzaine d’arrestations dont celle d’une sénatrice du camp Ravalomanana. "L’élue du Menabe Eliane Naïka a été brutalisée et aurait même reçu des coups sur le visage" racontent des témoins oculaires de l’arrestation musclée, dans les colonnes de Madagascar Tribune. L’auteur de cet acte n’est autre que le tristement célèbre Charles Be, récemment promu lieutenant-colonel par Rajoelina et qui, a procédé en avril à la violente arrestation du premier ministre Manandafy Rakotonirina, 76 ans, sous les regards des journalistes et des caméras. Les images ont fait le tour du monde sur dailymotion (taper Rajoelinandry). Pour revenir à la sénatrice Éliane Naïka, âgée de 54 ans, elle a été présentée devant le Parquet hier après avoir été retenue dans une caserne de Gendarmerie. À noter que les manifestations font suite à la volonté de Rajoelina de maintenir à tout prix son pouvoir de facto, malgré les accords dits de Maputo. Sa démarche unilatérale de former un gouvernement a été vivement condamnée par les mouvances des trois anciens présidents élus - Ratsiraka, Zafy et Ravalomanana - qui ont annoncé leur fusion en une seule entité depuis dimanche. Le mouvement "tous contre TGV" est en marche.
    P.R.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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