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Les hémodialysés en Algérie :«Mourir pour en finir !»

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  • Les hémodialysés en Algérie :«Mourir pour en finir !»

    Si le Tout Puissant a voulu que le mois de Ramadhan soit synonyme de piété et de miséricorde, chez certaines cliniques privées d’hémodialyse en Algérie, il en est tout autre.

    Les dépassements énumérés par la Fédération nationale des insuffisants rénaux (FNIR) dans des communiqués, rendus publics récemment, sont, entre autres, la réduction du temps d’une séance d’hémodialyse, le non-respect de certains articles de la convention signée entre la CNAS et ces cliniques ainsi que l’absence du médecin dont la présence est obligatoire, et sont parmi les plus graves.

    «Toutes les études et expériences ont démontré qu’une dialyse très courte de 3 heures ou 3 heures trente entraîne, à court ou moyen terme, une morbidité et une mortalité très importantes, ce qui donne aux patients des conditions de vie inhumaines, en terme de contraintes (régime, médicaments, etc.) et de complications (neuropathie, artériopathie, coronaropathie, etc.) avec pour résultat, des dépenses supplémentaires dues à des hospitalisations répétées, à la nécessité d’une surveillance accrue en dialyse et à une augmentation de l’handicap de ces personnes», déclare Rahni Hammou Aziz, secrétaire général de la FNIR dans un autre communiqué adressé aux insuffisants rénaux et greffés en date du 29 août dernier et dont nous détenons une copie.

    Certaines cliniques privées installées à travers le territoire national, et notamment dans les wilayas d’Alger, Blida, Tipasa et Aïn Defla, profitent apparemment du mois sacré pour diminuer le temps réglementaire d’une séance de dialyse dans le but de permettre à leur personnel de quitter, plus tôt que prévu, les lieux de travail.

    Et pourtant, selon la circulaire n°1388/DGCNAS/2006 du 27 août 2006 et l’article 5 de la convention CNAS/centre d’hémodialyse, la durée d’une séance d’hémodialyse est de quatre heures minimum sauf contre-indication médicale justifiée, écrite par le médecin traitant et autorisée par l’agence Cnas ou Casnos auquel appartient le malade.

    Contacté, un néphrologue désirant garder l’anonymat était catégorique. «Une bonne dialyse se situe entre 12 et 15 heures par semaine ! Seul le spécialiste peut décider de réduire ce temps. Ceci demeure individuel, au cas par cas et pas seulement durant le Ramadhan.» Cependant, un petit calcul s’impose.

    La séance de dialyse est remboursée par la CNAS à 5 600 DA par malade à raison de 1 400 DA l’heure. Pour une clinique possédant 15 générateurs, l’heure sera remboursée de 21 000 DA. On multiplie encore ce résultat par trois, nombre de rotations par jour, on aura le montant de 63 000 DA.

    Encore une dernière multiplication des 63 000 DA en 26 jours par mois, on aura un chiffre total de 1 638 000 DA perçus par ces cliniques ! D’après l’absurde, les hémodialysés devront saisir le ministre du Commerce et solliciter la sortie sur terrain des agents de contrôle de qualité et des prix dans l’unique but de mettre fin à des pratiques typiquement «commerciales» et qui font avaler régulièrement des couleuvres aux malades en croissance permanente.

    Pourtant, l’article 11 de la convention sus citée est clair : «Aucun appoint n’est demandé au malade». «Malgré cela, les dites cliniques ne voient aucun mal à faire payer au malade 2 000 DA et sa fistule 20 000 DA», déclare Mohamed Boukhors, porte-parole de la fédération. «Le ministère du Travail a toujours été à l’écoute des doléances de la fédération dans l’amélioration du protocole de traitement de l’insuffisant rénal.

    A savoir que la CNAS prend totalement en charge les malades dont nous sommes l’unique interlocuteur collectif, mais ces cliniques trouvent toujours le moyen de se remplir davantage les poches», déplore-t-il. Notre néphrologue ajoutera, de son côté, un petit détail à cette question. «Toutes les cliniques sont conventionnées avec le CTS et ce dernier nous livre la poche de sang pour un prix symbolique de 1 000 DA vu tous les examens par lesquels doit passer ce sang avant d’être transfusé. Si on paye cette somme, ce n’est pas pour gagner de l’argent et se faire rembourser par le malade totalement pris en charge par la sécurité sociale».

    A cela, s’ajoute l’absence presque régulière du médecin spécialiste ou le médecin généraliste. La présence de ces derniers est obligatoire du moins pendant le branchement du générateur et son débranchement. «Durant le mois de Ramadhan, j’ai rarement croisé un médecin ici !», s’exclame
    Mme Zahia, hémodialysée orientée de la wilaya de Médéa, que nous avons croisée à l’entrée de l’une des cliniques de la wilaya de Blida choisie comme terrain d’enquête, au vu du nombre des cliniques déjà en service qui est de neuf. A noter qu’une dizaine d’autres est en attente d’agrément.

    Cette malade nous affirme en chuchotant que les malades voient leur temps de séance écourté. Malheureusement, notre identité dévoilée, on nous refuse l’accès à la clinique prétexte que la personne habilitée à répondre à nos questions est tout simplement «absente» !Ces malades, arrivés au point ad nauseam en appellent aux pouvoirs publics.

    D’ailleurs, le vœu de Hakim, âgé de 46 ans et hémodialysé depuis 21 ans déjà, ne s’est que trop amèrement exprimé : «Nous espérons avoir voix au chapitre. Dans le cas contraire, je préfère, comme tant d’autres malades en Algérie, mourir pour en finir !»

    Par la Nouvelle République

  • #2
    Vraiment triste.. pauvres patients ils ne meritent pas un tel sort- c'est pas leur faute a eux si les reins sont en defaillance!!
    " Le bonheur n' est pas une recompense mais une consequence, La souffrance n' est pas une punition mais un resultat...."
    NULLA DI NUOVO SOTTO IL SOLE.."

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    • #3
      Pauvre médecine algérienne...Médecine de misère, pour le peuple...Il faut voir dans quelle condition sont soignés nos frères et soeurs pour comprendre la véritable médecine algerienne, il faut voir les draps noirs de saleté sur lesquels virevoltent des nuées de mouchent, il faut voir la saleté des oreillers, la saleté des couloirs pleins de mégots, de boulettes vertes de tabac à chiquer...Il faut entendre les cris de la douleur des femmes , des enfants, il faut voir les regards perdus dans la tristesse et l'impuissance des vieillards agonisants...Il faut faire un tour en été à l'hôpital de MAYO d'Alger pour voir tout cela plus précisément le service des urgences et le service de la radio-nucléaire pour les maladies rénales..Vous avez dit médecine algérienne!
      Quelle médecine!...Pour l'état, ce n'est et ne sera jamais un problème car les hôpitaux parisiens seront toujours prêts à les accueillir...!!!
      Depuis toujours l'amour hante la plume des écrivains. Gourmandise amoureuse par excellence, il ne nous laisse pas de marbre et n'a pas fini de faire parler de lui...

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