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Navarin (1827) et le siège de Khartoum (1884)

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  • Navarin (1827) et le siège de Khartoum (1884)

    Au début du XIXe siècle, l’Empire ottoman – «l’homme malade de l’Europe», selon les propos devenus célèbres du chancelier autrichien Metternich -- avait perdu beaucoup de sa puissance et était confronté à de multiples difficultés de toutes natures (économique, politique, militaire etc.).

    De plus, des territoires avaient déclaré leur indépendance ou étaient convoités par les puissances européennes. Les défaites militaires se succédaient à l’exemple de la défaite cinglante subie lors de la bataille de Navarin (1827).

    La défaite musulmane à la bataille de Navarin (1827)

    La défaite de la flotte musulmane dans la bataille de Navarin (20 octobre 1827) fut une étape décisive vers l'indépendance de la Grèce.
    La France, la Grande-Bretagne et la Russie étaient les puissance européennes garantes de l'autonomie grecque dans le cadre de l'Empire ottoman. Battus, les insurgés grecs avaient accepté l'armistice imposé par les Européens, mais les Ottomans l’avaient refusé.

    Les Etats européens convinrent alors d'envoyer une flotte conjointe pour intimider les troupes égyptiennes et les obliger à évacuer la presqu’île de Morée. Cette flotte était commandée conjointement par le contre-amiral anglais Edward Codrington, le Français Henri de Rigny et le Russe Login Petrovich Geiden. Leurs équipages étaient prêts, ayant passé les mois précédents à multiplier les exercices de tirs en prévision de la bataille.
    La flotte turco-égyptienne renforcée par des navires algériens, tunisiens était ancrée dans la baie de Navarin et tergiversait en cherchant à gagner du temps. L'amiral Codrington décida, alors, la démonstration de force contre les forces musulmanes.

    Le 20 octobre 1827, une flotte composée de 11 navires britanniques, 8 russes et 7 français, forte de 1 270 canons, entra dans la baie de Navarin où se trouvait la flotte musulmane, composée de 82 navires
    (2 438 bouches à feu et 16 000 hommes).

    Les navires des Puissances européennes se trouvaient pris dans une nasse de navires ottomans qui ne demandaient qu'à refermer le piège sur eux. La bataille avait commencé alors que les navires amiraux n'avaient pas encore échangé un seul coup de feu, comme le voulait la tradition.
    La quantité de navires de guerre contenue dans une aussi petite baie était impressionnante.

    Les marins et artilleurs ottomans semblaient inexpérimentés et manquaient visiblement de coordination. Leurs brûlots étaient tous détruits avant d'atteindre leur cible au tout début de la confrontation. A la tombée de la nuit, après quatre heures de combats, la bataille cessa finalement. La plupart des navires ottomans avaient explosé, avaient coulé, s'étaient échoués, avaient été capturés ou étaient très endommagés. Quelques-uns s'enfuirent vers leur port d'attache d’origine (Alexandrie, en Egypte). Donc, à la fin du jour, la flotte ottomane avait perdu au combat 29 navires et 6 000 hommes.

    Quant à elles, les Puissances chrétiennes ne déploraient que 174 morts et 475 blessés tant leur suprématie militaire et tactique était évidente.
    La victoire européenne fut accueillie avec joie par toutes les nations en Europe comme on l’imagine car c’était un coup sévère porté aux musulmans à travers l’Empire ottoman qui continua de survivre, malgré tout, environ un siècle.

    Le siège de Khartoum (1884-1885)

    Bien des années après, l'Egypte, bien que faisant officiellement partie de l'Empire ottoman en 1882 (car les Britanniques y avaient imposé leur protectorat de fait), fut organisée en véritable colonie anglaise mais elle continuait à administrer la partie sud constitué par le Soudan.

    Quelques années auparavant, plus précisément à la fin des années 1870, dans cette région, un leader religieux charismatique du nom de Mohammed Ahmed s'autoproclama Mahdi et prêcha le Djihad contre les Britanniques, et il fut rapidement rejoint par de nombreux partisans.

    En 1881, l’Angleterre échoua, malgré des efforts continus, dans sa capture (comme à la bataille d’El Obeid), mais, lui, concentré dans les régions du Kordofan et du Darfour, avait, en 1883, près de 200 000 partisans fidèles.
    Les Britanniques déléguèrent, alors, plusieurs de leurs officiers pour constituer une force valable et quittant Khartoum, la capitale soudanaise, les troupes anglaises se heurtèrent, en avril 1883, à une petite force mahdiste le long du Nil qu’ils battirent difficilement.

    Six mois plus tard (en novembre), l’armée britannique fut encerclée de nouveau par l'armée mahdiste et subit une grande défaite.
    Victorieux, le Mahdi fit d'El Obeid sa principale base d'opérations contre les britanniques et le succès poussa de nombreuses tribus dans son camp. Ces défaites consécutives attirèrent l'attention du gouvernement et de l'opinion publique britanniques qui s’en offusquaient.

    Le Premier Ministre, Gladstone, envoya le renommé général Gordon, ex-gouverneur du Soudan en 1876, sur place afin de mener les opérations militaires contre les troupes du Mahdi.

    Gordon voulait écraser la révolte mahdiste et il se vit octroyer un important crédit financier arriver à ses fins.

    Ayant quitté Le Caire, la capitale égyptienne, il entra triomphalement dans Khartoum en février 1884 et reprit en main l'administration locale. Puis, il réclama l'envoi de nouveaux renforts afin de parfaire les défenses de la ville. En effet, ceinte d'une solide muraille, Khartoum était protégée au nord, par le Nil bleu et, à l'ouest, par le Nil blanc. Afin de défendre les approches fluviales, Gordon récupéra neuf vapeurs qui furent armés de pièces d'artillerie dirigées contre les rives du grand fleuve africain. Quelques-uns de ces navires furent utilisés afin de maintenir le contact avec l'Egypte via le Nil.
    Au sud, face au désert, Gordon mit en place un réseau de tranchées, de goulots d'étranglement et d'espaces minés pour ralentir toute approche de ses adversaires.

    En avril 1884, les tribus contrôlant les régions situées au nord de Khartoum prirent le parti du Mahdi et coupèrent les liaisons fluviales et télégraphiques vers Le Caire. Le siège avait débuté et le général anglais, Gordon, ne pouvait plus compter que sur ses seules ressources alimentaires censées durer de cinq à six mois.

    En juillet 1884, il reçut des renforts mais sa situation se dégrada rapidement. Suite à l'épuisement des Anglais, le Mahdi ordonna la prise de la ville et 50 000 Mahdistes se ruèrent vers les murailles de Khartoum. Le siège avait duré 10 mois, mais la ville fut occupée quartier par quartier et Gordon tué alors qu'il tentait de rejoindre le consulat d'Autriche.

    Ainsi, le siège de Khartoum fut une grande victoire contre les agresseurs anglais qui parvinrent, néanmoins, à occuper le pays quelques années plus tard et à en faire une colonie à part entière…

    Par la Nouvelle République

  • #2
    Vue , lu , mais comme pour mon article sur la piraterie Barbaresque je réserve des doutes sur des détails un peu trop simpliste toujours à l'avantage des innocents et zentil européens .

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    • #3
      Triste fin pour une province ottomane d'Algérie qui au XIXe siècle était désormais dépassée par l'avancée scientifique, technique et philosophique de l'Europe.

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