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Suicides à France Telecom: Témoignage d'un employé

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  • Suicides à France Telecom: Témoignage d'un employé

    Alors qu'une vague de suicides secoue France Télécom, lepoint a pu s'entretenir avec un salarié de l'entreprise en Ardèche. Sous couvert d'anonymat, cet homme raconte les reconversions incessantes qui ont jalonné sa carrière, et les conséquences désastreuses qu'elles ont eues.

    Voici son témoignage.

    "J'ai 53 ans. Je suis chez France Télécom depuis que j'ai commencé à travailler, en 1974. À l'époque, ça s'appelait encore les PTT. J'étais alors dans les Ardennes, mais en 1987, j'ai choisi de m'installer en Ardèche, pour rejoindre ma compagne. J'étais alors affecté aux renseignements, le célèbre 12. En 1991, je décide de passer un concours interne, pour devenir agent de maîtrise. Dans la foulée, je suis promu responsable d'une agence locale."

    "En 1993, la série noire commence. Suite à un plan de reclassement, je perds mon titre de responsable : je redeviens un simple exécutant. Honnêtement, mon ego en a un peu souffert. Je réintègre le 12. L'ouverture à la concurrence des renseignements téléphoniques, début 2006, chamboule tout. On nous prédit un trafic divisé par deux. La direction décide donc la reconversion du plateau. Certaines personnes travaillaient là depuis 25 ans !"

    "Notre quotidien va alors radicalement se transformer. Dès l'été 2006, on nous demande d'appeler des professionnels pour les démarcher et leur vendre du matériel. Un métier de commercial pour lequel on nous forme, mais qui suppose une montée en compétences énormes. Pour moi, ça va, j'avais déjà une parenthèse d'activité commerciale dans mon parcours, mais pour beaucoup de collègues, c'est très dur. Peu à peu, les congés maladie se sont multipliés. Je me souviens qu'à ce moment-là, un tiers du personnel est arrêté pour plus d'un mois. Résultat, les syndicats déposent un droit d'alerte. Une expertise est menée par une société indépendante. Sur 33 personnes, il en ressort que 13 ont des 'pensées mortifères'... La direction nous a alors juré que ça n'avait rien à voir avec les reconversions."

    "Ils ont recommencé. En 2008, on nous demande à nouveau de changer de métier. Le plateau sur lequel j'exerce doit se transformer en back-office, c'est-à-dire le lieu où sont traitées certaines demandes de clients. Là encore, on doit se reformer, se réadapter à de nouvelles conditions de travail. Pour la troisième fois en trois ans ! Et impossible de refuser. Si on refuse ces nouvelles conditions de travail, on nous répond qu'il faut nous adapter au bassin d'emploi, et qu'il n'y a aucune autre alternative. Comme sur mon plateau, la moyenne d'âge est de 50 ans, il est impossible d'envisager de trouver un autre emploi. Donc on accepte. Et c'est toujours le même discours qu'on entend : 'Vous avez obtenu le maintien de l'activité, maintenant c'est à vous de la pérenniser !' Un chantage très pervers. D'autant qu'après, la pression est constante. On nous compare avec les autres sites, chaque semaine un classement des performances est établi. On sait que deux ou trois sites vont fermer dans un avenir proche. Résultat, il règne une concurrence permanente entre nous."

    "Mais le plus angoissant, ce n'est même pas ça. En 1987, le directeur de mon site était physiquement présent. Et puis tous les trois ans environ, il s'est éloigné. Privas, Montélimar, Valence, Avignon, Marseille... Et maintenant, mon supérieur hiérarchique immédiat se trouve à Paris ! On se sent lâchés. On n'est plus rien. Moi, j'ai été forgé en tant que fonctionnaire, dans le sens noble du terme. J'ai toujours voulu rendre service. Mais plus le temps passe, plus je me sens dépouillé de mon rôle, de ma mission. On est devenus des artisans du Cac 40."

    Par le Point

  • #2
    Suicides à France Telecom: Témoignage d'un employé

    lepoint a pu s'entretenir avec un salarié de l'entreprise
    quelle prouesse!

    bonne nouvelle le journaliste ne va pas perdre son job...
    There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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    • #3
      Plus de 23 salariés qui se donnent la mort, implique un grand malaise chez FTélécom, ils devraient ouvrir une cellule de crise et que les syndicats déposent plainte aupès du conseil de Prud'hommes.
      Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
      Hemingway

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      • #4
        le malaise est general inata.

        le salarié est deshumanisé. il est perçu dans le monde du management comme un carré percé par des dizaines de fleches
        There's nothing wrong with being shallow as long as you're insightful about it.

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        • #5
          Born,

          Je ne te contredirai pas, seulement à ce stade il est urgent que FT fasse le bilan de son management. Des têtes doivent tomber car les salariés qui souffrent de pression ou harcèlement ne vont pas continuer à se donner la mort à tour de rôle sans que les responsables ne payent.
          Des crise de ce genre risquent de se reproduire en France, notons que ce pays ne connait la privatisation des groupes étatiques que depuis très peu ceci dit la plupart des salariés sont habitués au rythme "Farniente" difficile pour eux de se retrouver à travailler sans relâche.
          Il n’y a rien de noble à être supérieur à vos semblables. La vraie noblesse, c'est être supérieur à votre moi antérieur.
          Hemingway

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          • #6
            les techniciens travaillaient 20 ou 30 ans sur le cuivre (téléphone).....après stagnation ,l'entreprise a changé le cap vers d'autres technologies(fibre optique par ex)......
            les gens n'ont pas pu supporter le fait d'être muté dans un domaine qui n'est pas le leur.

            les managers on des objectifs a atteindre.....les techniciens ne peuvent pas supporter la cadence surtout qu'ils ont de l'age.

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