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Le torchon brûle entre Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini

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  • Le torchon brûle entre Silvio Berlusconi et Gianfranco Fini

    La querelle entre Silvio Berlusconi et son principal allié, Gianfranco Fini, s'est aggravée mardi, le président de la chambre des députés ayant décidé de poursuivre en justice Il Giornale, journal de Paolo Berlusconi, frère du chef du gouvernement.

    Lundi, Il Giornale menaçait de sortir des révélations sur de prétendues affaires de moeurs auxquelles l'ancien ministre des Affaires étrangères, 57 ans, aurait été mêlé dans le passé.

    Fini, issu du Mouvement social italien (MSI) néo-fasciste, a renoncé dans les années 1990 à l'extrémisme et, devenu leader de l'Alliance nationale, s'est allié à Berlusconi au point d'apparaître un moment comme son probable successeur. Mais cette complicité s'est peu à peu transformée en rivalité.

    Ces dernières semaines, Gianfranco Fini a été la cible des attaques du Giornale, apparemment pour tenter de détourner l'attention de la campagne menée contre Silvio Berlusconi à propos de sa vie privée.

    "Il Cavaliere" dispose d'une confortable majorité au parlement grâce aux élus de l'Alliance nationale - qui a fusionné avec Forza Italia de Berlusconi pour former le parti du Peuple de la liberté (PdL) - et à ceux de la Ligue du Nord.

    Mais cette coalition n'est pas de tout repos pour le président du Conseil, en butte aux exigences de la Ligue, qui rappelle qu'elle avait fait chuter le premier gouvernement Berlusconi en 1994, et aux critiques de Fini qui souhaiterait que le chef du gouvernement respecte un peu plus les travaux parlementaires.

    RÈGLEMENT DE COMPTES

    Gianfranco Fini a également dénoncé les positions extrémistes de la Ligue du Nord sur l'immigration.

    Silvio Berlusconi a affirmé qu'il n'avait aucun contrôle sur la ligne éditoriale du Giornale, qui reproche à Fini son glissement vers le centre gauche.

    L'avocate de Fini, Giulia Bongiorno, a annoncé mardi qu'elle portait plainte pour diffamation contre le rédacteur en chef du quotidien, Vittorio Feltri.

    Les amis de Fini au parlement ont écrit à Silvio Berlusconi en lui demandant d'"intervenir aussi vite que possible (...) pour éviter les courts-circuits" au sein du PdL.

    Dans l'article incriminé, Il Giornale demandait à Fini de "changer de direction ou de quitter le PdL", ajoutant qu'il pouvait facilement être, lui aussi, la victime d'allégations semblables à celles qui visent depuis plusieurs mois le chef du gouvernement. L'article faisait allusion à des affaires de moeurs, sans autres précisions.

    Toute cette affaire prend un air de règlement de comptes car c'est l'entourage de Fini qui, en dénonçant l'imposition par le Cavaliere de belles jeunes femmes sur les listes des candidats du PdL aux élections européennes de juin, avait déclenché la campagne sur les "affaires sexuelles" prêtées à Berlusconi.

    Au début du mois, Dino Boffo, directeur du journal catholique Avvenire, qui avait critiqué le mode de vie de Silvio Berlusconi, avait démissionné après avoir été victime à son tour d'une campagne de presse orchestrée par Il Giornale.

    Le quotidien de Paolo Berlusconi s'était notamment fait l'écho d'une affaire dans laquelle Dino Boffo aurait harcelé l'épouse d'un homme avec lequel il aurait eu une relation homosexuelle il y a quelques années.

    source : Reuters
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