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Le couac des tabliers bleus et roses en Algérie

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  • Le couac des tabliers bleus et roses en Algérie

    En Algérie, le ministère de l’Education exige des élèves, notamment ceux des cycles primaire et moyen, des produits non disponibles sur le marché national. Est-ce sérieux ? Les élèves qui ne portent pas de blouse rose et bleue ne sont pas admis dans les établissements scolaires.

    Quand les pouvoirs publics imposent des normes, ce qui est normal, ils sont les mieux placés pour savoir si ces normes sont opérationnelles ou pas. Manifestement, ce n’est pas le cas du ministère de l’Education qui ne semble pas avoir fait une étude de faisabilité de cette exigence.

    Aucune concertation n’a vraisemblablement été faite entre le ministère de l’Education et les secteurs concernés, en l’occurrence le commerce et la PMI-PME. Ould Abbes, qui a signé en été des conventions avec certaines PME pour, d’une part, la confection des blouses bleues et roses et, d’autre part, pour aider les jeunes promoteurs, semble avoir agi tardivement puisque la demande dépasse de loin l’offre, ce qui a favorisé une spéculation sur ces blouses, dont le prix est passé en l’espace de quelques jours de 250 à plus de 1 000 DA.

    Ainsi, le manque de blouses roses et bleues, au-delà des nuances de couleurs, devient une affaire sociale et révèle les improvisations et les contradictions d’une tutelle qui ne semble pas connaître la réalité du marché et surtout la réalité du secteur du textile algérien en souffrance et en dépérissement depuis des années.

    Faut-il donc importer ces produits pour que tous les élèves puissent rejoindre les bancs des classes sans risque d’être renvoyés.

    Cet autre problème, créé de toutes pièces, s’ajoute à la surcharge des classes et à l’emploi du temps anti-pédagogique imposé par des choix insensés juste pour sacraliser une journée qui n’a rien de sacré.

    Remettre de l’ordre dans le secteur de l’Education et rendre à l’école ses lettres de noblesse nécessitent une réflexion globale sur une politique nationale de l’enseignement qui revalorise les connaissances et les cadres du secteur avant d’aller vers des détails secondaires comme celui de la couleur du tablier.

    Que l’on exige un tablier pour tous les élèves en Algérie , c’est une mesure juste, mais que l’on impose des couleurs qu’on est incapable de fournir, c’est le comble de l’ironie.

  • #2
    L’Union des commerçants algériens trouve «précoce» la décision de Benbouzid

    Les élèves peinent à se vêtir en rose et en bleu en Algérie. L’Union des commerçants et artisans algériens trouve «précoce» l’application de la décision de Benbouzid. «Où est-ce que je vais acheter une blouse rose pour ma fille ? J’ai pratiquement sillonné tous les points de vente, en vain. Je pense que M. Benbouzid n’a pas jaugé le marché et s’est engagé dans un marketing qui le dépasse. En plus, le coût d’un tablier de piètre qualité est passé de 450 à 850 DA», devait marteler une femme aux alentours des magasins.

    C’est ainsi que la rentrée scolaire, promise en port obligatoire de tabliers, rose pour les filles et bleu pour les garçons, aura été compromise. C’est un constat. Il fallait être au rendez-vous pour apercevoir la disparité «pêle-mêle» ayant caractérisé la palette édictée par le ministère de l’Education nationale.

    Au préalable, devrions-nous dire, que le pari n’a pas réussi au secteur de l’Education, notamment dans cette directive intervenant à quelques mois seulement du coup d’envoi des cours.

    Les parents d’élèves ne savent plus où donner de la tête pour se procurer ces couleurs absentes sur les étals. Pour l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCA), cette décision relève de l’impossible dans la mesure où les fabricants et autres fournisseurs ne peuvent, en l’espace de deux mois, réaliser plus de 8 millions de blouses !

    Du moins, c’est une disculpation modérée envers des commerçants défendus par leur union quant à l’éventuel spectre de la spéculation. «La tutelle aurait dû prendre attache avec l’UGCAA pour entrevoir un marché en commun qui associe grossistes et fournisseurs affiliés à notre organisme», déclare le porte-parole de l’union M. Hadj Tahar Boulanouar et de poursuivre : «Dans ce cas, une feuille de route est engagée et répond aux besoins de chaque wilaya avec, bien évidemment, le concours des directions de l’éducation réparties à travers le territoire. Chacune d’entre elles devait accoucher d’une liste prévisionnelle».

    Sur un autre plan, notre interlocuteur n’écarte pas, à travers ce rush vers les blouses imposées, une occasion donnée à des spéculateurs. En d’autres termes, la directive, se voulant être engagée à la hâte, aura déplumé au passage le consommateur en raison de la rareté du produit.

    Un manque qui est imputé non seulement à la forte demande, mais aussi en raison de l’indisponibilité du tissu dans ces deux couleurs. «Pour acquérir de telles quantités il faut faire activer la machine de la commande en temps opportun. Que ce soit auprès des industriels locaux ou étrangers», explique Boulanouar, «critiquant» dans la foulée cette mesure, laquelle a, selon lui, lésé les grossistes activant dans le domaine des effets vestimentaires scolaires. «Nous avons reçu beaucoup de plaignants. La plupart d’entre eux, habitués à l’approvisionnement des mois avant la rentrée scolaire, verront désormais gelés leurs tabliers non conformes aux couleurs.»

    Allant plus loin dans sa vision, l’UGCAA propose la mise vigueur de cette mesure au 2e trimestre afin de permettre aux opérateurs qui seraient intéressés par cette fabrication deconfectionner des quantités suffisantes. Qu’en dira la direction du commerce ? En somme, les établissements à Constantine ne parviennent pas à s’adapter avec la palette «bi color» initiée par Benbouzid. Ils cherchent des solutions simples, quitte à voir les blouses «maculées» de rose et de bleu juste pour ne pas congédier les élèves… La tutelle qui aurait réussi son pari dans le manuel scolaire et les bourses devrait enclencher une réflexion sur le marketing des blouses. Il suffit de choisir le bon confectionneur ou importateur !

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    • #3
      Les blouses roses et bleues indisponibles à Aïn Defla

      Si la rentrée scolaire a inquiété la plupart des parents d’élèves à cause de sa coïncidence avec le mois de Ramadhan au cours duquel les dépenses ont dépassé les limites, l’achat de blouses dont les couleurs ont été décidées par le ministère de l’Education nationale continue de susciter la colère de nombreux parents d’élèves, lesquels trouvent que cette décision n’a pas pris en considération la disponibilité sur le marché des deux couleurs imposées, à savoir le bleu et le rose. En effet, au 3e jour de la rentrée des classes, de nombreux élèves à Aïn Defla continuent de porter des blouses de couleur blanche et autres.

      Ce qui signifie que les parents n’ont pas pu acheter de nouvelles blouses, sachant que des citoyens évoquent le problème de leur indisponibilité dans les commerces.

      Par ailleurs, certains parents ont pris leurs dispositions en les achetant à des prix variant entre 500 et 800 DA l’unité. Celle de bonne qualité peut facilement dépasser 800 DA. Interrogé sur la difficulté à dénicher ces deux couleurs, de nombreux citoyens et commerçants disent que l’approvisionnement s’est déroulé bien avant que le ministère de l’Education nationale annonce sa décision, laquelle n’a pas pris en compte le volet économique.

      «Il n’est pas normal qu’on prenne une décision de ce genre sans impliquer les unités de textiles et les opérateurs concernés», dira un parent d’élève qui n’a pas encore trouvé de blouses pour ses enfants au niveau des magasins du chef-lieu de wilaya. «Il paraît qu’ils sont disponibles à Blida, je dois donc faire le déplacement pour les acheter», dira un autre parent d’élève avant d’ajouter : «Ils font toujours leur possible pour nous rendre la vie difficile avec ces décisions prises souvent sans réflexion.»
      En somme, de nombreux commerçants disent qu’ils disposent déjà de stock, de couleurs différentes et ils ne peuvent pas s’approvisionner encore plus avec ces deux nouvelles couleurs, car pour eux la priorité est accordée pour l’instant aux vêtements de l’Aïd.

      Le rose et l’azur se font rares à Béjaïa

      Le tablier bleu ou rose est devenu subitement très rare dans les magasins de prêt-à-porter. La décision du ministère de l’Education nationale concernant l’uniformisation de la couleur des blouses portées par les élèves (bleu pour les garçons, rose pour les filles) a sûrement suscité une certaine pression sur ce type d’article.

      A Béjaïa, de nombreux parents posent déjà le problème de l’indisponibilité de ce vêtement dans les couleurs indiquées. Ayant fait, en vain, le tour de plusieurs boutiques, Abdellah, retraité de son état, s’est finalement résigné à l’achat d’un bout de tissu pour coudre à domicile un tablier rose à sa lycéenne de fille. «L’idée de l’uniforme à l’école est vraiment une bonne chose. Mais, il faut cependant laisser un peu de temps aux gens pour s’en équiper», laissera-t-il entendre. Le tablier de couleur bleu avec manches manque également sur les étals. «Je me suis rendu dans plusieurs échoppes et centres commerciaux, je n’en ai pas trouvé encore», confirme Ali, lycéen. Les boutiquiers et les libraires justifient cette pénurie par la forte demande enregistrée exclusivement sur ces deux couleurs.

      «Sous d’autres nuances, notamment le blanc, le tablier est disponible en grande quantité, mais ce sont les stocks des deux couleurs choisies par le ministère qui se trouvent épuisés», expliquent Loucif, vendeur dans un marché couvert de la vieille ville.Les ateliers de confection, nombreux à Béjaïa, ne devraient pas tarder à se saisir de la bonne affaire.

      par la tribune

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