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Ramadhan à Iferhounène

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  • Ramadhan à Iferhounène

    Le mois de Ramadhan revêt toujours un moment particulier en Kabylie. À Iferhounène, notamment dans la commune d’Illiltène, entre les soirées au café et aux cybercafés, les lieux préférés où l’on se retrouve en attendant le shor, l’animation est de mise autour de toutes sortes de jeux de détente, de discussions et de scènes où l’humour populaire puise sa sève et sa matière.

    Selon l’humeur du jour, certains partagent leur temps dans les cafés maures du chef-lieu ou dans les villages où l’on joue au loto, le jeu favori de beaucoup de gens pendant ces soirées où le thé, le café et les pâtisseries accompagnent les veilleurs. “On joue juste pour le plaisir. De l’argent, on ne gagne jamais au loto. Tantôt on perd, tantôt on gagne une modeste somme ne dépassant pas les 400 DA. C’est, en fait, juste une manière de se prendre la tête !”

    D’autres s’attablent pour la traditionnelle partie de dominos, de belote ou de jeux de dames sous l’œil de spectateurs qui se transforment vite en supporters !

    Si les nuits de chaâbi et d’autres activités culturelles viennent à manquer, c’est à cause de l’absence de structures appropriées, foyer de culture, salles des fêtes, cinéma et autres lieux de spectacles, dans ces localités éloignées des centres urbains, plus favorisés en l’occurrence.

    L’on se retrouve aussi à la mosquée du village pour la salat, les taraouih, les fetwas et autre khotba du Ramadhan. L’Islam rappelle ses pratiquants autour de soirées pieuses où les explications des chouyoukh et leurs anecdotes sur le geste du Prophète et des Souhaba ne laissent sûrement pas indifférent. L’on découvre le sens du vrai djihad et de l’ijtihad, quand l’on ne s’égare pas dans l’époque révolue et les considérations insolites de certains talebs. Après El Adhan et le f’tour, les cybercafés affichent complet. Il faudrait bien faire la chaîne, comme dans un aéroport, pour un voyage dans le virtuel, une fenêtre ouverte vers les quatre coins de l’imaginaire et du monde. Tchatche, téléchargement, recherche d’informations…, chacun vit sa sphère selon son humeur et ses dispositions.

    La route du chef-lieu grouille de véhicules : les gens qui descendent des villages vers les salons de thé, les cafés maures et les places animées, le temps de prendre une boisson, un qalbelouz où une cigarette en attendant le début du loto, pour les amateurs du jeu, ou des partenaires pour d’autres activités de détente.

    À défaut de soirées artistiques et d’animation culturelle, les familles dans cette région restent cloîtrées chez elles, profitant des divers programmes télévisuels. La télévision et les programmes concoctés à l’occasion du Ramadhan exercent une influence sur nombre de téléspectateurs qui trouvent une certaines qualité aux réalisations des différents chaînes nationales en matière de productions et d’animation, si l’on prend pour exemple Da Kiki et Tahar, ou le film Si Mohand, sur la 4, télé en tamazight qui a déjà ses inconditionnels.

    L’ouverture de cette chaîne, la qualité des reportages et des programmes, en général, défient certaines productions en tamazight que rapportent d’autres médias du même genre. De la vraie information à la culture du tiroir on passe aisément au folklore et à la “société du couscous”. “Oui, nous avons le choix, on zappe d’une chaîne à une autre, entre BRTV, Beur TV et la 4 en tamazight. Nous avons le choix”, nous dira Da Mouh. Lui préfère le film sur Si Mohand U M’hand diffusé en kabyle sur TV Tamazight Algérie. Na Tassadit, quant à elle, préfère l’émission présentée chaque soir par Kamel Tarouiht sur BRTV.

    200 couffins pour les nécessiteux

    Face à la flambée des prix qui, cette année, ont enregistré une montée vertigineuse, seules les modestes aides allouées par les associations caritatives et les organismes de solidarité viennent apaiser un peu la situation des nécessiteux. Don d’un particulier, 200 couffins alimentaires ont été distribués par le service social de la commune d’Illiltène aux nécessiteux de la localité.

    Estimée à 4 000 DA et composée essentiellement de semoule, d’huile et autres produits de première nécessité, cette aide vient s’ajouter à une autre de 60 couffins, venant d’un autre particulier, en plus de celle prévue par l’APC. Dans cette région et face à l’absence d’un organisme de solidarité, comme la C-RA ou d’autres associations caritatives, seules les aides de l’APC ou des particuliers arrivent au secours des indigentes victimes du mercantilisme et de la spéculation érigés, désormais, en culture de masse. Aucune prise en charge, genre resto de la rahma ou tout autre formule du genre ne s’est organisée en l’occurrence.

    Dans tous les cas et comme partout ailleurs, ce mois de carême revêt des moments particuliers, notamment en matière de solidarité, rappelant à tous et chacun l’importance d’être solidaire avec l’autre.

    Par Liberté
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