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Moscou change la donne du poker nucléaire auquel joue Téhéran

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  • Moscou change la donne du poker nucléaire auquel joue Téhéran

    Le président Dmitri Medvedev n’exclut plus d’adopter les sanctions souhaitées par les Occidentaux contre l’Iran. De quoi modifier la stratégie du régime des mollahs? Rendez-vous dans quinze jours.


    © AP/15 septembre 2009 | Dmitri Medvedev, président russe. Il a semé le doute mardi en laissant entendre que Moscou ne s’opposerait plus forcément à des sanctions plus dures contre Téhéran, qui refuse de geler son programme nucléaire.

    ANDRÉS ALLEMAND | 17.09.2009 | 00:00

    Faut-il le prendre au mot? Le président russe Dmitri Medvedev a semé le doute mardi en laissant entendre que Moscou ne s’opposerait plus forcément à des sanctions plus dures contre Téhéran, qui refuse de geler son programme nucléaire. Etonnant. La semaine dernière, le Kremlin déclarait exactement le contraire! Si l’évolution se confirme, ce virage à 180 degrés change la donne du poker international qui se joue autour du dossier iranien.

    Voyez plutôt. Dans quinze jours, le 1er octobre, doivent s’ouvrir in extremis des négociations à Istanbul entre le régime des mollahs et les pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne). Sans oublier l’Allemagne, qui participe aussi aux pourparlers. Ce dialogue «global, exhaustif et constructif» proposé il y a huit jours par Téhéran, est surtout le résultat d’un ultimatum américain: Barack Obama exigeait avant la fin septembre une réponse de l’Iran à la «main tendue» en mars par le président des Etats-Unis. Ce n’est pas tout: d’ici à fin décembre, la Maison-Blanche veut un «deal». Faute de quoi elle proposera de nouvelles sanctions au Conseil de sécurité.

    Oui mais voilà. Jusqu’à présent la Russie et la Chine n’y étaient pas favorables. Et sans unanimité, aucune décision ne pouvait être prise. Des divergences que l’Iran a su exploiter. Téhéran joue la montre en acceptant de discuter… sans rien céder sur le fond. Pour combien de temps encore? «Les sanctions ne sont pas très efficaces dans l’ensemble, mais il faut parfois en passer par là», a affirmé Dmitri Medvedev. Or, si Moscou «lâche» Téhéran, tout le monde s’attend à ce que Pékin suive. Et que de nouvelles sanctions soient adoptées. Par exemple un embargo sur la vente d’essence à l’Iran, qui importe 40% de ses besoins (bien qu’étant le cinquième exportateur mondial de pétrole brut).

    Menaces

    Reste à savoir si la République islamique va prendre au sérieux ce changement de ton. «Difficile d’interpréter les propos de Medvedev», reconnaît François Heisbourg, qui préside le Centre de politique de sécurité basé à Genève. «Est-ce le signe d’une rivalité naissante face à Poutine? Ou un geste de bonne volonté face à Obama au moment où Moscou et Washington cherchent à signer un accord de désarmement nucléaire, si possible en décembre? Ou est-ce la prise de conscience que l’Iran aura bientôt la capacité de produire la bombe en quelques mois?»

    De même, Téhéran croit-il aux menaces de frappes aériennes sur ses installations nucléaires? A Washington, Barack Obama n’est peut-être pas très enclin à s’embarrasser d’une nouvelle intervention militaire, alors que deux guerres sont encore en cours, en Irak et en Afghanistan. Voilà sans doute pourquoi les Israéliens répètent à l’envi qu’ils sont prêts à attaquer. Multipliant les grandes manœuvres aériennes.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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