Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les arts africains, les griots et le Maghreb

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les arts africains, les griots et le Maghreb

    D’aucuns disent que le Maghreb se détache culturellement de l’Afrique à cause des influences arabo musulmanes même si une partie des africains sub-saharien sont musulmans et ont des coutumes liées à l’islam, on ne cesse de répéter que les maghrébins sont plus proches du moyen-orient et de la péninsule arabique que l’Afrique sub-saharienne, que ceux-ci, sont africains mais qu’ils ne sont pas de culture africaine dans le sens où l’on croit qu’il n’existe pas de culture unique à toute l’Afrique. Et pourtant la tradition orale est plus que présente pour expliquer ce rapprochement avec le Maghreb.

    Ces traditions logiquement antérieures à l’écrit nous apportent des précisions et des repèresgrâce à la récitation répétée des chants, des poèmes, des contes et grâce aussi aux activités manuelles.

    Le peuple, véritable mémoire de tous les temps a veillé à la conservation de cette tradition, source aussi respectable sinon plus que les écrits "la tradition orale apporte des précisions et des certitudes que l’on attend normalement de la connaissance historique" Ecrit Joseph ki– zarbo dans son magnifique ouvrage "Histoire de l’Afrique noire". Au Maghreb, si la tradition orale est transmise par des poétesses, des poètes, des troubadours et autres qui garantissent la pureté de cette tradition, en Afrique noire, les griots occupent une place importante dans la société.

    Les griots qui sont-ils ?

    Les griots sont les détenteurs de l’histoire de chaque caste africaine. Ils l’expriment à travers les chants, la poésie, les contes et la danse. Le griotisme est une science réservée à un groupe d’hommes ou de femmes unis par les liens du sang. La caste des griots est née dans un contexte où l’écriture n’existait pas et c’est grâce à eux que l’histoire, la musique, la poésie et les événements sont transmis à travers les siècles d’une génération à une autre. Chaque famille griotte issue du même sang est spécialisée dans un domaine particulier.

    Il y’a des spécialistes en histoire du pays, en généalogie ou en pratique musicale. Ils sont appelés "djèli" qui signifie "homme de parole" ou "nyamakala" ce qui veut dire "gens de l’art". Ils occupent le sommet de la hiérarchie devant tous les autres artisans. Les djeli se distinguent suivant l’instrument choisi pour accompagner les paroles. On utilise la kora, instrument à 21 cordes, le xylophone en bois, la calebasse mais aussi les instruments à vent et les percussions .Le griot se modernise, utilise des méthodes nouvelles pour transmettre son message. Il existe un griotisme qui loue les gens du pouvoir comme on peut le constater chez la nouvelle génération de chanteurs de la diaspora. Les autres un peu plus anciens ont été témoins d’évènements importants de l’histoire de leur pays. Je pense notamment à Joseph Kabassélé que l’on nommait "le grand Kallé".Ce célèbre artiste qui, en 1953 créa l’Africain Jazz, le grand orchestre qui a révolutionné la musique congolaise -a composé deux chansons intitulées " table ronde" et "indépendance cha cha cha" ces chansons interprétées dans trois langues du pays (pour rappel, les pays d’Afrique possèdent pour certain, jusqu'à 200 langues et plusieurs croyances s’y côtoient) font allusion aux émeutes qui ont secoué le Congo belge en 1960 et provoqué une table ronde à Bruxelles entre les dirigeants belges et les nationalistes congolais dont faisait partie Grand Kallé et Patrice Lumumba pour décider du devenir du Congo.

    Les griots des champs

    Les griots africains encouragent les laboureurs en chantant les exploits de leurs aïeux. C’est une tradition destinée à encourager les rendements agricoles. En échange ils reçoivent des cadeaux.

    Pour encourager ces laboureurs, les griots viennent avec leurs tam-tam ou des calebasses, ils jouent en racontant la vie des ancêtres des cultivateurs pour les inciter àtravailler avec beaucoup plus de vigueur.

    Amina, originaire d’un village proche de Bamako témoigne :

    " les griots reviennent sur les exploits d’un grand père qui a bien labouré son champ, fait de bonnes récoltes et a pu avoir des graines d’avance pour trois ou quatre ans, par exemple.

    Ils ne citent jamais les noms des ascendants fainéants ou peu travailleurs. C’est une façon de pousser les paysans à vouloir faire mieux que leurs prédécesseurs, à surpasser leurs limites. Les griots connaissent par cœur les noms, qui composent la généalogie des laboureurs. "

    Les paysans maghrébins ne chantent- ils pas en toutes saisons pendant les travaux des champs ?

    Les griots modernes


    Parmi les plus célèbres griots, le regretté Ali Ferka Touré et le grand musicien de la kora (harpe-luth) Toumani Diabaté, demeurent incontestablement les plus grands de la musique africaine,

    Anecdote :


    Ferka Touré explique l’origine de son nom "ferka” qui signifie âne :
    "J’ai perdu 9 frères du même père et de la même mère. Le nom que je porte et Ali Ibrahim. Mais il est une tradition en Afrique de donner un surnom étrange à votre unique enfant si vous avez perdu tous les autres….laissez moi vous dire clairement une chose, je suis l’âne sur lequel personne ne peut monter"

    Cette tradition n’existe-t-elle pas chez nous ? Quels sont donc les noms que l’on choisit dans pareils cas ?

    Par la Dépêche de Kabylie
Chargement...
X