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Le bilinguisme en Algérie de Mohamed Boudia

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  • Le bilinguisme en Algérie de Mohamed Boudia

    Les veillées culturelles à Chlef, cette semaine, ont été marquées par deux évènements dignes d'être portés à la connaissance des lecteurs.
    L'homme de lettres Mohamed Boudia a fait un état des lieux, sans concessions, du bilinguisme en Algérie. Pour ce faire, il s'est appuyé sur son ouvrage paru en France en 2008.

    A ce sujet, il tient à préciser : «Je ne prétend point faire une étude exhaustive du bilinguisme en Algérie, mais je vais essayer de faire en sorte que tout un chacun puisse comprendre et assimiler les différentes phases sociopolitiques qui nous ont emmenés à accepter un certain bilinguisme de fait en Algérie. Je voudrais aussi faire remarquer aux lecteurs que le bilinguisme dans notre pays est devenu une nécessité absolue de par la mondialisation et l'instauration de l'internet, ce 6e pouvoir, qui prend de plus en plus d'ampleur et tisse sa toile sur nos connaissances et nos aspirations futures. Cet état de «bilingalité» de fait a été instauré depuis plusieurs siècles dans notre pays.»

    Il remonte à avant la colonisation française et a été, à un moment donné, à l'origine de toutes les actions commerciales traitées dans le pourtour de la Méditerannée. Nous nous devons de revenir beaucoup plus en arrière, pour pouvoir cerner tous les problèmes liés à ce mode de communication qui est le bilinguisme.

    Même du temps des Grecs et des Romains, parler plusieurs langues était une nécessité absolue pour les échanges commerciaux entre Etats et empires. La valeur d'une langue ne prend toute son importance que si elle est parlée par plusieurs nations. Nous remarquons actuellement, dans le monde que le français et l'anglais sont les plus parlés, car ils ont appartenu à de grands empires coloniaux, de même que l'espagnol en Amérique latine. Une grande partie de la conférence a été consacrée aux terminologies langue maternelle, native, vivante, dominante, nationale, officielle. Le conférencier a aussi évoqué les langues sémitiques, chamitiques, l'ougaritique (parlé par une dynastie qui précédait les pharaons), le kouchitique, les dialectes punique, le tifinagh. Il a également souligné le conflit entre arabophones et francophones , au lendemain de l'indépendance.

    L’autre conférence intitulée «La marionnette à Chlef», portant sur le théâtre et la marionnette, a été animée par M.Chioune Nourredine. Le conférencier a traité des différentes étapes du spectacle de la marionnette et de ses principaux animateurs. Il a insisté sur l'œuvre de M. Boudria Maâmar, le précurseur de ce genre artistique à Chlef.

    Après une formation de trois mois, en 1968, à Hydra, il revient dans sa ville natale pour commencer la formation des jeunes. Il avait pour premier objectif de vulgariser cet art dans les écoles priimaires. Cette animation constituait quelque chose de nouveau à cette époque. C'est grâce à cet homme que le directeur de la jeunesse et des sports, M. Ouardane Mouloud, va avoir l'idée de fonder le premier festival de marionnettes en 1973.

    Ce dernier, dont l’ouverture s'est faite en présence de l'ambassadeur d'Indonésie, a regroupé 700 enfants et 13 troupes. Cette période a vu aussi l'initiation à l’art de la marionnette de 80 enseignants pour le faire découvrir aux écoliers et dynamiser, ainsi, cette activité. Le festival a continué à se tenir chaque année avec un nombre de plus en plus élevé de participants jusqu'à arriver à 1 000 enfants en 1977. Ensuite , il y a eu une rupture et ce n’est qu'en 1997 qu’on a renoué avec «Les journées de la marionette ». Finalement, en 2007, le ministère de la Culture officialise la tenue du festival de la marionnette à Chlef. La première place de la première édition reviendra à la troupe du centre Larbi-Tebessi de Chlef.

    Les conférences ont été passionnantes à plus d'un titre, malheureusement, on ne peut que déplorer le manque manifeste d'organisation.

    Les orateurs devaient aller très vite, par manque de temps, et le débat a été évacué. Cela est à la mesure du mépris affiché à l'endroit des intellectuels, en général, et des écrivains, en particulier, par le bureau des écrivains de Chlef et la direction de la culture. Les hommes de lettres présents n'ont pas manqué de le faire savoir publiquement au président de séance.


    Par Medjoub Ali , Le soir
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