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Un système éducatif sans âme !

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  • Un système éducatif sans âme !

    On est frappé par la rupture entre, d'une part, le discours officiel
    inamovible et complaisant sur le fonctionnement du système éducatif,
    insistant en permanence sur les «bonnes conditions» de la rentrée
    scolaire, et, d'autre part, la réalité quotidienne qui montre, au
    contraire, une institution scolaire et universitaire sans âme,
    fonctionnant depuis des décennies, à partir d'injonctions politiques,
    excluant les principaux acteurs que sont les enseignants et les
    élèves.


    Le système éducatif a été conçu comme une «machine» qui se limite à
    comptabiliser les flux d'entrées et de sorties des élèves et des
    étudiants. Il est chosifié et profondément fragile parce qu'il
    s'interdit de comprendre et d'analyser concrètement les rapports qui
    se construisent à l'intérieur de la «boîte noire» (école, lycée,
    université) entre tous les acteurs concernés. Or, Le débat ne peut se
    réduire à une quantification qui glorifie politiquement un système
    scolaire, faisant fi, depuis des décennies, de toute une réflexion
    critique sur son fonctionnement quotidien. Les questions centrales
    sont totalement occultées : comment faire aimer l'école à tous les
    enfants ? Comment redonner sens à une pédagogie ouverte et tolérante ?
    Comment permettre l'éclosion de «têtes bien faites, au lieu de têtes
    bien pleines», pour reprendre les propos de Montaigne.

    Le pédagogue s'efface au profit du bureaucrate aveugle qui se limite
    à placer les élèves, à les compter, sans tenir compte de leurs
    aspirations et de leurs attentes. Qu'importe la place sociale
    dévalorisée de l'enseignant dans la société, l'essentiel est
    ailleurs : la machine doit se reproduire à l'identique, même dans la
    médiocrité et dans l'exclusion massive des enfants, dévoilant un
    gâchis humain qui laisse perplexe sur le devenir de l'institution
    scolaire.

    Le système éducatif n'a pas d'identité propre. Il est en permanence
    harcelé par mille et une circulaires élaborées dans des cercles
    sociaux fermés qui laissent les principaux concernés, en l'occurrence
    les enseignants, à la marge de la décision.

    La déliquescence du système d'enseignement peut se lire au quotidien.
    Des enseignants frustrés, déclassés socialement, confrontés à des
    classes surchargées et à la mise en oeuvre de programmes construits en
    dehors d'eux, peuvent difficilement donner sens à des formes
    d'innovation pédagogique. Face à une machine centralisée qui impose
    des règles uniformes, l'éducation a perdu son âme. Elle n'est plus cet
    espace qui intègre le mérite, l'amour du savoir et la rigueur. Elle
    n'est plus crédible, aux yeux de beaucoup d'élèves, qui clament haut
    et fort, «qu'ils n'ont plus la tête aux études» (Mebtoul et al.,
    2004).

    Ce qui fait pourtant la force de l'éducation, c'est sa pérennité et
    son autonomie face aux aléas du politique, en refusant les
    expérimentations hasardeuses, rarement sous-entendues par des études
    rigoureuses. Ibn Khaldoun affirmait, dès le XIVe siècle, qu'on ne peut
    soumettre inconditionnellement l'éducation et la culture qui symbolise
    la «permanence» à un pouvoir quelconque, politique, économique ou
    social qui représente «l'éphémère» (Moatassine, 2000).

    Le système éducatif n'a pas d'âme, au sens il n'a pas l'autonomie
    suffisante pour se remettre en question, en s'interrogeant
    profondément sur ses multiples faiblesses, sur les statuts des
    enseignants, sur les différentes modalités pédagogiques à mettre en
    oeuvre dans les buts de réduire l'échec scolaire, de revaloriser les
    diplômes, en mettant l'accent sur la qualité et la rigueur des
    enseignements, etc.

    Il semble urgent de regarder lucidement la réalité quotidienne de
    l'institution scolaire ou universitaire pour rompre avec l'illusion de
    la massification. Elle rend aveugle l'absence de toute performance
    dans la transmission et la production des savoirs. Le système éducatif
    conçu par le politique a favorisé en grande partie un important
    retrait des agents sociaux à l'égard des savoirs et des formes
    d'ascensions sociales rapides et brutales qui lui sont désormais
    extérieures. Le système éducatif produit, à l'inverse, ses chômeurs et
    ses laissés-pour-compte.

    On est bien dans le récit du père de famille qui demande à ses
    enfants, l'obéissance et le silence. Tout ira alors pour le mieux dans
    le meilleur des mondes, grâce à son rôle social de distributeur de
    moyens, c'est-à-dire une faible partie de la rente pétrolière. Parce
    la vision dominante devient vérité absolue, il n'est pas question de
    s'aventurer dans une réflexion collective sur l'école ! N'ayant pas
    les capacités de se remettre en question, le système éducatif met en
    scène le statut et le pouvoir au détriment de la qualification qui
    représente pourtant les compétences réelles des acteurs de
    l'éducation.

    Références bibliographiques

    Mebtoul M., Aouari A., Kerzabi Z, Oussaci N., Lamari L., 2004, «Récits
    de vie des jeunes : chômage, étude, santé, familles», Rapport de
    recherche, Oran, GRAS.

    Moutassime A., 2000, «Diplômés maghrébins d'ici et d'ailleurs,
    trajectoires sociales et itinéraires migratoires», Revue
    Correspondances, n° 63.
    "La chose la plus importante qu'on doit emporter au combat, c'est la raison d'y aller."

  • #2
    Qu'attendez-vous d'un pays qui sort tout juste de la ruine !

    L'Algérie est sortie d'une guerre civile féroce en état de faillite. La forte hausse des cours du brut a permis de payer la dette et de rattraper une partie du retard dans le domaine des infrastructures.

    Nous sommes tout juste entré dans une nouvelle ère caractérisée par un renchérissement des matières premières. L'Algérie devrait en tirer profit mais il faut donner du temps au temps.

    Aussi géniaux soient-ils, les algériens ne peuvent pas transformer leur pays en claquant des doigts. Le grand problème de l'Algérie aujourd'hui c'est que son économie ne lui permet pas de garder ses élites. Les cerveaux algériens profitent aux étrangers. Tant qu'il en sera ainsi le système éducatif algérien ne décollera pas.

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