Annonce

Réduire
Aucune annonce.

De Gaulle et l'Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • De Gaulle et l'Algérie

    Benjamin Stora analyse les choix politiques du Général.

    La date anniversaire est la plaie de l'édition historique. Combien de livres commis qui ne doivent leur publication qu'à la commémoration du sujet qu'ils ressassent. Mais il y a de brillantes exceptions. L'ouvrage que consacre Benjamin Stora à la politique algérienne du général de Gaulle relève de cette catégorie.

    Il nous surprend par le choix de l'événement commémoré. Qui se souvient en effet que, il y a cinquante ans, le 16 septembre 1959, dans un discours télévisé, de Gaulle prononça, s'agissant de l'Algérie, le mot décisif d' «autodétermination». Cette date a moins d'éclat que le 13 mai 1958 ou encore que celles qui scandent les barricades d'Alger, le putsch des généraux, les morts de Charonne ou les accords d'Evian.

    Benjamin Stora explique pourquoi la portée du discours du 16 septembre 1959 n'est pas immédiatement perçue. Ce que l'on retient ce jour-là, ce sont les trois perspectives que dessine pour l'Algérie le chef de l'Etat. En distinguant la «francisation» de l' «autonomie» et de la «sécession», de Gaulle semble ménager les espoirs des partisans de l'Algérie française. Pourtant, parmi ces trois mots, celui d' «autodétermination» concède pour la première fois aux Algériens eux-mêmes, et donc à la majorité musulmane, le droit de choisir leur destin. En faisant de ce discours du 16 septembre 1959 la pierre de touche de la politique algérienne de De Gaulle, Benjamin Stora propose d'éclairer ce qu'il appelle son «mystère».

    De l'Algérie française qui lui permet de revenir au pouvoir à l'indépendance algérienne qu'il négocie à Evian, le chemin emprunté est-il celui de la force des choses ou celui d'une politique réfléchie? De Gaulle n'est-il que duplicité impuissante ou tout d'audace machiavélique? Benjamin Stora remarque que «les témoignages sont nombreux qui disent la volonté du général de Gaulle de sortir du statu quo de l'Algérie française» et qu'à l'inverse «les confidences révélant sa volonté de conserver telle quelle l'Algérie sont bien difficiles à trouver». La cause est entendue. Parce qu'il croit aux nations, de Gaulle est acquis, dans son principe, à l'indépendance algérienne.

    Qu'il ait caressé l'espoir qu'elle puisse se réaliser dans une association étroite avec la France est plausible. Qu'il ait voulu négocier en position de force avec le FLN est avéré. Qu'il n'ait jamais retenu l'idée d'une intégration de l'Algérie à la France n'est pas moins patent. Voilà pourquoi, dans ce bel essai qui restitue la France gau-lienne des années 1960, Benjamin Stora nous convainc qu'avec ce mot d' «autodétermination», le discours du 16 septembre 1959 «est bien l'événement politique majeur du conflit algérien».

    par Marc Riglet
    Lire, septembre 2009
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X