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Histoire d'un algérien (récit basé sur des faits réels)

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  • Histoire d'un algérien (récit basé sur des faits réels)

    Je l'ai rencontré au milieu d'une banlieue parisienne, la bouche bavante et les yeux hagards. Sa physionomie reflétait sa souffrance et son habit sa misère. Jeté dans un coin humide tel un canidés délaissé d'où se dégageait une odeur nauséabonde qui pouvait chasser à elle seule le plus charitable des nez. Il demandait l'aumône, pourtant il ne dépassait pas la trentaine. A ma vue, il se jeta sur moi comme se jette un naufragé sur une bouée de sauvetage, il me récita avec un air qui me parut hystérique quelques versets coraniques et me supplia au nom de Sidi abdel kader de lui venir en aide. J'ai cru que l'argent était un bon remède, qu'il suffit de quelques euros pour que ce débris humain fasse bonne chair cette nuit mais hélas il me répondit qu'il ne veut pas de mon argent et qu'il faut, au nom de l'Algérie et de la fraternité arabo-musulmane, que je l'emmène chez moi diner et dormir tant il a longtemps qu'il n'a pas goûté au plaisir d'une copieuse table et au douceur d'un bon lit. J' arrachai mon pied d'entre ses bras et je le quittai en le souhaitant bonne chance car j'imaginai déjà l'esclandre que je déclencherai lorsque ma mère s'apercevra que j'ai amené un clochard à la maison. Je me rappelai aussi combien de familles étaient volées en donnant gît et couvert à des inconnus. je continuai mon chemin et au rond-point suivant j'oubliai la scène.

    Le soir, moi et quatre amis avions l'habitude de se rencontrer chez Paul, un jeune universitaire plein de talents, où autours d'un bon café nous débattions de tout et de rien (à suivre).
    Dernière modification par rossinhol, 19 septembre 2009, 23h09.

  • #2
    il me récita avec un air qui me parut hystérique quelques versets coranoques et me supplia au nom de Sidi abdel kader de lui venir en aide.
    Primo, les versets coraniques c'est incompatible avec sidhoum, secundo on parle toujours, au nom d'Allah et non de sidhoum.
    Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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    • #3
      rossinhol

      est ce ton histoire que tu as vécu ???
      Vie embrouillée, pensées en tornade ...

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      • #4

        (suite)
        Nous récitâmes cette soirée là tout le mal du siècle : chômage, guerre, pauvreté, ignorance….Et à force d'énumérer des avatars fatidiques, nous nous ennuyâmes et Ali nous conseilla de se souvenir de quelques anecdotes afin d'aérer nos cortex cérébraux car nous risquons une suffocation spirituelle. Passant de coq-à-l'âne, je trouvai intéressant de leur relater la scène de l'après midi. Aussitôt, une pluie d'injures s'abattit sur le système capitaliste, sur le gouvernement français et sur son homologue algérien; j'ai eu ma part aussi de cette rixe linguistique car selon eux, un bon musulman ne laisse jamais son frère en détresse et autant d'autres bagatelles. Soudain Paul se leva et nous proposa d'aller le chercher, nous restâmes sidérés. Il insista en alléguant qu'il vivait seul et qu'il pouvait l'héberger quelques nuits jusqu'à ce que nous trouvions une solution adéquate. Nous lui fîmes voir que ce fut de la folie, il nous rappela qu'Erasme en avait fait l'éloge. Chose dite, chose faite, nous descendîmes découvrir mon cadavre mystérieux (à suivre)
        Dernière modification par rossinhol, 19 septembre 2009, 23h02.

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        • #5
          La ruelle était déserte, c'était déjà minuit. Saleh nous avertit que si la police nous saisit nous aurions de graves ennuis. Paul fit la sourde oreille et me demanda de lui servir de guide. Il était au même coin, recroquevillé, fumant un mégot, toujours sale mais cette fois avec un bonnet jamaïcain sur la tête. Ironie du sort, lorsque nous voulûmes l'aider à se mettre sur ses deux pieds, il se figea et nous supplia de ne point le voler. Nous essayâmes de le reconforter avec des exhortations, je lui rappelai que j'était la personne à qui il a parlé ce matin, il répartit qu'il ne se souvenait pas. Aprés un quart d'heure de lutte, La Vito (voiture) s'élança dans la nuit vers l'inconnu ; je ne savais pas si cela était permis ou si ce que nous faisions était du bien ou du mal ; je radotai.... et enfin j'ouvrai la fenêtre, tout en maudissant Paul, afin de se dégager de la puanteur et respirer un peu d'air frais. (a suivre)
          Dernière modification par rossinhol, 21 septembre 2009, 17h31.

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          • #6
            Continue l'ami..........
            Je deviens paranoïaque pour certains mais en réalité j'ai appris des choses dont je ne soupçonnais guère l'existence.

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            • #7
              (Pardon pour l'attente, l'Aïd vous savez) (suite)

              La première chose à faire était de le laver. La crasse avait formé une couche huileuse sur sa peau et les champignons avaient dévoré quelques fragments de son épiderme. Les vapeurs du cannabis lui montait encore à la tête. Lorsque nous l'installâlmes sous la douche, il cria qu'il ne voulait pas mourir.
              Dernière modification par rossinhol, 21 septembre 2009, 22h38.

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              • #8
                rossinhol,

                Je suis amoureuse de ton récit, la facilité d'absorption m'a figé devant mon écran.
                merci et continu c'est un plaisir.
                Hum ! c'est embarrassant.......(dixit Firefox)

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                • #9
                  Ben, t'as pas mis à suivre c'est déjà la fin ou quoi ?
                  Je pense, que tu es un fidèle adepte d'alfred hitchcoc.
                  Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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                  • #10
                    Propre et bien repu, notre particule retrouva son état d'esprit et son apparence humaine. Ses yeux livides et cernés de bagues vertes laissèrent couler quelques perles sur sa joue, il balbutia quelques phrases de remerciements et nous l'observâmes durant quinze minutes comme on observe un joyau de musée. Saleh murmura à Paul que cela suffit ainsi et qu'il fallut le mettre à la porte avant que la situation ne se dégradât, mais notre aventurier intrépide déclara qu'alea jacta est !

                    Notre invité répondit sincèrement à toutes nos questions; l'homme n'était pas fou, il avait même une bonne culture ce qui augmenta encore notre curiosité et nous lui demandâmes ce que Géronte demanda à Scapin :"qu'allait-il faire dans cette ruelle ?"

                    Il nous fixa pour un bon moment comme s'il cherchait quelques dates sur nos visages, puis il se décida de nous raconter son histoire et son martyr, il nous relata sa vie comme s'il s'agissait de son dernier souffle et nous étions des polichinelles dans la main d'un savant alchimiste qui testait sur nous toutes les drogues émotionnelles car il suffisait qu'il parle pour que le pathos se taise. (à suivre)
                    Dernière modification par rossinhol, 22 septembre 2009, 23h10.

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                    • #11
                      Rossinhol a besoin d'une secrétaire !
                      Tu ne peux empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de ta tête, mais tu peux les empêcher de faire leurs nids dans tes cheveux.

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                      • #12
                        " Mon grand père avait vu le jour en Algérie en mille neuf cent huit. Pendant sa jeunesse, il ne receva aucune éducation et vécut au milieu d'une société rurale qui ne connaissait de la vie que manger et dormir. Il se maria jeune et eut dans si peu de temps six bouches à nourrir chose extraordinaire sous la colonisation. Dés que les évènements de mille neuf cent quarante cinq éclatèrent, Othman, afin de sauvegarder sa famille, s'enfuit à Tunis et décida de s'y installer, laissant en friche toute sa terre en Algérie. Il est vrai que, pendant cette période, la culture de la terre était non seulement une occupation vaine vu la rareté de l'eau ainsi que de la main d'oeuvre mais sans aucun doute assez dangereuse puisque le colon vous demandera un tribut sur la récolte et les fellagas en demandent aussi leur part légitime et si par malheur on s'avisait que vous êtes le suppôt de n'importe quel camp, la mort était assurée. Aprés plusieurs années de besognes au port de Tunis, il arriva enfin à acheter un petit gourbis. La famille fêta avec joie la nouvelle et la mère Mabrouka n'aura pas désormais à subir le préjudice à dormir dans une église. Et bien que sa souffrance fusse atroce, Othman n'oublia jamais la Providence, il ne regimba d'aucune manière, affaire difficile aujourd'hui car à tout le monde on enseigne Descartes et nous devenons pyrrhoniens à un si bas âge. (à suivre)
                        Dernière modification par rossinhol, 22 septembre 2009, 23h46.

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                        • #13
                          Très jolie plume
                          La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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                          • #14
                            A ce rythme on va atteindre le ramadan prochain !
                            deux ou trois par jour c'est mieux non ?!!
                            Enfin rana sabrine wekhlass
                            ma bi lyadi hila !
                            Celui qui ne possède pas la chose ne peut la donner

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                            • #15
                              J'ai bien peur, que cette histoire se terminera ainsi, par une journée d'automne, quand je me suis réveillé, j'ai vu apparaître à travers la fenêtre la lumière du jour qui commençait à se lever, j’ai senti la fraîcheur d’une brise matinale, tout en souriant, je me suis dit : Ouf ! Quel cauchemar.
                              Il y a des gens si intelligents que lorsqu'ils font les imbéciles, ils réussissent mieux que quiconque. - Maurice Donnay

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