« Nous n’avons que de l’Aspirine ». Cette expression est du Haut commissaire aux réfugiés, Antonio Guterres, qui affirme que les questions humanitaires liées au conflit du Sahara exigent bel et bien une solution politique…
«Il n'y a jamais de solution humanitaire pour les problèmes humanitaires. La solution est toujours politique. Pour résoudre un problème de réfugiés, c'est comme le traitement d'une pneumonie : il faut un antibiotique. Or, nous, en tant qu'humanitaires, nous n'avons que de l'Aspirine ». Antonio Guterres, le Haut commissaire aux réfugies qui vient d’effectuer une tournée dans la région, est tout à fait conscient des limites de la mission de l’organisation onusienne en ce qui concerne les camps de Tindouf, sis en territoire algérien. La preuve : le recensement de la population de ces camps auquel le gouvernement algérien s’oppose toujours. Or, « le recensement humanitaire n'a rien à voir avec des considérations de nature politique. C'est simplement un instrument pour l'aide humanitaire. L'Algérie n'a pas accepté ce recensement et nous n'avons pas changé nos estimations », explique le responsable onusien qui signale que les estimations de ces populations permettent de déterminer le volume des aides humanitaires que l'Algérie jugent insuffisantes.
Chiffres gonflés
Pour le HCR, l'augmentation des aides humanitaires reste liée à un recensement des populations concernées. « Un recensement des populations des camps de Tindouf s'avère, selon le responsable onusien, indispensable pour apporter l'assistance nécessaire aux populations ». «Nous avons réduit notre aide en matière alimentaire sur la base des estimations que nous avons et qui sont inférieures aux chiffres donnés par les autorités algériennes», a encore dit Antonio Guterres. Et d’ajouter : «la décision que nous avions prise a été contestée. Pour la changer, il faut un recensement qui n'a rien à voir avec le processus politique».
Donner le choix aux personnes concernées
C’est là « une situation intolérable du point de vue humanitaire », affirme, pour sa part, le chef de la diplomatie marocaine. Taieb Fassi Fihri insiste sur l'importance qu'accorde le Maroc à un recensement en vue d'identifier les personnes d'origine sahraouie et permettre ainsi au HCR d'entreprendre son rôle institutionnel consistant à ouvrir un dialogue avec les populations de Tindouf pour qu'elles s'expriment sur leur désir d'y rester, de regagner le Maroc ou de s'installer dans un autre endroit à l'étranger.
Que peut le HCR ?
«Nous avons besoin du HCR, non seulement pour réaliser le mandat humanitaire, mais aussi pour nous aider à trouver le traitement définitif» à la situation dans les camps de Tindouf, a déclaré Fassi Fihri lors d'une conférence de presse donnée conjointement avec le Haut commissaire du HCR. Le ministre a ajouté que la situation réelle dans les camps n'est pas connue de tous, dénonçant les violations des droits de l'homme dans ces camps et l'impossibilité pour les personnes qui y sont séquestrées de les quitter et de regagner leur pays, le Maroc.
Liaison directe Laâyoune-Tindouf
Bientôt une ligne terrestre directe devra être mise en place entre Laâyoune et Tindouf pour la massification des contacts humains entre les familles. Un premier accord a été conclu dans ce sens. Toutes les parties ont convenu, selon le responsable onusien, d'effectuer des échanges de visites familiales par voie terrestre. « Certes 8.000 personnes ont déjà bénéficié du programme d'échange de visites, mais cela reste insuffisant vu que 42.000 personnes sont inscrites pour bénéficier du processus », signale Antonio Guterres. « Au rythme actuel avec la voie aérienne, il serait difficile de garantir la massification des visites. Nous espérons que la solution terrestre va donner lieu à une augmentation très significative des visites », a-t-il précisé.
A cet égard, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, confirme la volonté du Maroc de prendre des mesures pour renforcer les visites familiales. « La voie terrestre sera étudiée sur le plan technique pour faciliter la rencontre entre les membres des familles. Il ne s'agit que de l'un des aspects proposés en attendant le règlement définitif de la question », note Taieb Fassi Fihri.
Beau fixe
Le Maroc entretient une coopération étroite avec le HCR avec lequel il a signé un accord le 20 juillet 2007. A ce propos, Antonio Guterres s’est félicité de l’évolution qualitative que connaît la coopération avec le gouvernement marocain et a salué la maturité de la société civile marocaine et la qualité du travail effectué par les acteurs de la société civile marocaine. Et tout particulièrement en matière d’intégration des réfugiés dans le marché du travail notamment dans les domaines où le marché marocain manifeste des besoins de compétences.
Gutteres goûte au Ramadan
« C’est mon devoir en visitant des pays où le Ramadan a une signification extrêmement importante de partager ces valeurs spirituelles ». Antonio Guterres était heureux d’annoncer cet « acte de solidarité spirituelle » aux représentants des médias nationaux et internationaux qui couvrent sa visite humanitaire au Maroc dans le cadre d'une tournée dans la région qui l'a également conduit à Alger et à Tindouf. L’ancien premier ministre portugais ne semble pas avoir eu grande difficulté à concilier jeûne et agenda assez chargé. Il a eu, en l’espace de quelques jours, des entretiens et des réunions de travail avec plusieurs responsables marocains, notamment le Premier ministre, Abbas El Fassi, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, le ministre de la justice, Abdelouahed Radi et le ministre de affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri. Le Haut commissaire a eu également des entretiens avec le président du Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), Ahmed Herzenni avant de se rendre dans les provinces du sud.
Le Reporter
«Il n'y a jamais de solution humanitaire pour les problèmes humanitaires. La solution est toujours politique. Pour résoudre un problème de réfugiés, c'est comme le traitement d'une pneumonie : il faut un antibiotique. Or, nous, en tant qu'humanitaires, nous n'avons que de l'Aspirine ». Antonio Guterres, le Haut commissaire aux réfugies qui vient d’effectuer une tournée dans la région, est tout à fait conscient des limites de la mission de l’organisation onusienne en ce qui concerne les camps de Tindouf, sis en territoire algérien. La preuve : le recensement de la population de ces camps auquel le gouvernement algérien s’oppose toujours. Or, « le recensement humanitaire n'a rien à voir avec des considérations de nature politique. C'est simplement un instrument pour l'aide humanitaire. L'Algérie n'a pas accepté ce recensement et nous n'avons pas changé nos estimations », explique le responsable onusien qui signale que les estimations de ces populations permettent de déterminer le volume des aides humanitaires que l'Algérie jugent insuffisantes.
Chiffres gonflés
Pour le HCR, l'augmentation des aides humanitaires reste liée à un recensement des populations concernées. « Un recensement des populations des camps de Tindouf s'avère, selon le responsable onusien, indispensable pour apporter l'assistance nécessaire aux populations ». «Nous avons réduit notre aide en matière alimentaire sur la base des estimations que nous avons et qui sont inférieures aux chiffres donnés par les autorités algériennes», a encore dit Antonio Guterres. Et d’ajouter : «la décision que nous avions prise a été contestée. Pour la changer, il faut un recensement qui n'a rien à voir avec le processus politique».
Donner le choix aux personnes concernées
C’est là « une situation intolérable du point de vue humanitaire », affirme, pour sa part, le chef de la diplomatie marocaine. Taieb Fassi Fihri insiste sur l'importance qu'accorde le Maroc à un recensement en vue d'identifier les personnes d'origine sahraouie et permettre ainsi au HCR d'entreprendre son rôle institutionnel consistant à ouvrir un dialogue avec les populations de Tindouf pour qu'elles s'expriment sur leur désir d'y rester, de regagner le Maroc ou de s'installer dans un autre endroit à l'étranger.
Que peut le HCR ?
«Nous avons besoin du HCR, non seulement pour réaliser le mandat humanitaire, mais aussi pour nous aider à trouver le traitement définitif» à la situation dans les camps de Tindouf, a déclaré Fassi Fihri lors d'une conférence de presse donnée conjointement avec le Haut commissaire du HCR. Le ministre a ajouté que la situation réelle dans les camps n'est pas connue de tous, dénonçant les violations des droits de l'homme dans ces camps et l'impossibilité pour les personnes qui y sont séquestrées de les quitter et de regagner leur pays, le Maroc.
Liaison directe Laâyoune-Tindouf
Bientôt une ligne terrestre directe devra être mise en place entre Laâyoune et Tindouf pour la massification des contacts humains entre les familles. Un premier accord a été conclu dans ce sens. Toutes les parties ont convenu, selon le responsable onusien, d'effectuer des échanges de visites familiales par voie terrestre. « Certes 8.000 personnes ont déjà bénéficié du programme d'échange de visites, mais cela reste insuffisant vu que 42.000 personnes sont inscrites pour bénéficier du processus », signale Antonio Guterres. « Au rythme actuel avec la voie aérienne, il serait difficile de garantir la massification des visites. Nous espérons que la solution terrestre va donner lieu à une augmentation très significative des visites », a-t-il précisé.
A cet égard, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, confirme la volonté du Maroc de prendre des mesures pour renforcer les visites familiales. « La voie terrestre sera étudiée sur le plan technique pour faciliter la rencontre entre les membres des familles. Il ne s'agit que de l'un des aspects proposés en attendant le règlement définitif de la question », note Taieb Fassi Fihri.
Beau fixe
Le Maroc entretient une coopération étroite avec le HCR avec lequel il a signé un accord le 20 juillet 2007. A ce propos, Antonio Guterres s’est félicité de l’évolution qualitative que connaît la coopération avec le gouvernement marocain et a salué la maturité de la société civile marocaine et la qualité du travail effectué par les acteurs de la société civile marocaine. Et tout particulièrement en matière d’intégration des réfugiés dans le marché du travail notamment dans les domaines où le marché marocain manifeste des besoins de compétences.
Gutteres goûte au Ramadan
« C’est mon devoir en visitant des pays où le Ramadan a une signification extrêmement importante de partager ces valeurs spirituelles ». Antonio Guterres était heureux d’annoncer cet « acte de solidarité spirituelle » aux représentants des médias nationaux et internationaux qui couvrent sa visite humanitaire au Maroc dans le cadre d'une tournée dans la région qui l'a également conduit à Alger et à Tindouf. L’ancien premier ministre portugais ne semble pas avoir eu grande difficulté à concilier jeûne et agenda assez chargé. Il a eu, en l’espace de quelques jours, des entretiens et des réunions de travail avec plusieurs responsables marocains, notamment le Premier ministre, Abbas El Fassi, le ministre de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, le ministre de la justice, Abdelouahed Radi et le ministre de affaires étrangères, Taieb Fassi Fihri. Le Haut commissaire a eu également des entretiens avec le président du Conseil consultatif des droits de l'homme (CCDH), Ahmed Herzenni avant de se rendre dans les provinces du sud.
Le Reporter
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