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L’été pourri de la compagnie algérienne Sonelgaz

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  • L’été pourri de la compagnie algérienne Sonelgaz

    La consommation nationale d’électricité connaît une hausse annuelle de 5,8%. Quand Sonelgaz n’arrive pas à suivre, les foyers algériens souffrent.
    Fayçal Métaoui

    Les foyers algériens ont souffert durant l’été 2009 des coupures fréquentes du courant électrique. Une situation qui a provoqué des mouvements de protestation dans les rues à l’image du quartier populaire d’Ain Nâadja à Alger.

    A l’Est du pays, durant le mois de juillet, plus de 200 incendies ont été constatés suite à des « avaries » dans les câbles souterrains et une soixantaine de transformateurs qui sont tombés en panne.

    Par rapport à 2008, et pour la même région, le taux de perturbation électrique a augmenté de 50 %. Les commerçants, qui ont le plus souffert de ces coupures en raison de l’instabilité de la chaîne de froid, ont dénoncé une fuite en avant de la compagnie publique d’électricité Sonelgaz.

    Les boulangers, sous la menace d’une grève générale, ont réussi à arracher à la compagnie le payement d’indemnisation. Pendant plusieurs semaines, ces artisans ont du jeter des quantités considérables de pâtes dégradées par la chaleur. Sonelgaz s’est engagé également à distribuer aux boulangers des groupes électrogènes pour permettre la continuité du service.

    La compagnie s’est retrouvée sous le feu des critiques des clients. Le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas été en reste. Recevant le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, durant les traditionnelles auditions du Ramadhan, il a ordonné au gouvernement de mettre un terme « aux entraves bureaucratiques » qui perturbent la distribution et pénalisent les consommateurs. « Ce genre de situation doit connaître un dénouement définitif et le gouvernement est chargé de le prendre en main dès à présent de sorte à éviter la réédition des difficultés rencontrées cet été ».
    Les explications de Bouterfa

    Le PDG de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, ne s’est pas senti visé par les critiques présidentielles, il considère même qu’elles vont dans son sens. Pour expliquer les incidents récurrents, Bouterfa a accusé les collectivités locales de créer des problèmes empêchant l’installation des conducteurs ou des postes de transformation.

    « Nous avons toujours dit que la production de l’électricité ne pose pas de problème. Les difficultés sont liées à la distribution qui, elle, est tributaire d’autres secteurs et d’autres impératifs. Et là, les collectivités locales doivent jouer le jeu pour dégager le foncier nécessaire à l’implantation des conducteurs et des postes », a-t-il déclaré à la presse.

    Selon lui, les coupures d’électricité, signalées durant la période estivale, sont dues à une défaillance des réseaux de distribution de moyenne et basse tensions liée à la pression exercée sur les postes de transformation dont le nombre est insuffisant. Sonelgaz doit, selon un responsable de l’entreprise, réaliser de nouveaux postes.

    « Pour cela, nous aurons besoin d’assiettes de terrain d’une superficie moyenne de 20 m² pour chaque poste », a-t-il indiqué. Le « piratage » du courant électrique par des branchements clandestins, phénomène jamais combattu par la Sonelgaz, a accentué la demande sur le réseau. A cela s’ajoute l’augmentation de la consommation en raison de la climatisation dans les foyers. «L’augmentation de la température d’un seul degré nécessite la fourniture de 600 mégawatts sur le réseau électrique national», a relevé un responsable.

    Un rush non prévu vers les produits électroménagers
    Sonelgaz n’a, à priori, prévu la tendance accrue des ménages algériens à s’équiper en produits électroménagers. La consommation nationale d’électricité connaît une hausse annuelle de 5,8%. Durant les troubles des années 1990, les investissements ont connu un arrêt quasi-total. Pour rattraper le retard, Sonelgaz prévoit d’ici 2012 la construction de 29 centrales électriques dont au moins douze dans le Sud du pays, particulièrement touché par les coupures. Des projets confiés à des entreprises françaises, italiennes et belges.


    Le groupe français Areva a signé un contrat de 50 millions d’euros avec Sonelgaz portant sur la construction et l’installation d’une sous-station haute-tension (400 000 Volts) conventionnelle et d’un système de télécommunications. Selon le groupe, ce contrat s’inscrit dans le cadre du « projet réseau méditerranéen » qui prévoit l’interconnexion des réseaux des pays européens et maghrébins. Si les chantiers de centrales électriques seront achevés à temps, 2543 mégawatts s’ajouteront à la production nationale qui sera alors de 12 771 mégawatts.


    Les Afriques
    Dernière modification par alien, 21 septembre 2009, 00h16.
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