C’est un problème répondu, certains cas ont du avoir recours a la justice pour rectifier des erreurs enregistrées sur des documents de l’état civile et/ou légaliser leurs situations.
Le niveau des agents et/ou leur conscience en ce qui concerne l'importance et de la sensibilité de leur métier en est la cause...quand on voit que des jeunes (de l'emploi des jeunes, des jeunes adolescents qui n'avaient plus trouvé une place a l'école..font ce travail aux guichet de l'état civil)?!!!
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Des gens venus d’horizons divers, du centre-ville, d’Eckmühl et d’autres quartiers environnants viennent réclamer au service de l’état civil d’Oran pour des erreurs constatées lors de la réception de leurs extraits de naissance.
Il est difficile de convaincre un homme ou une femme en colère que ce sont de simples erreurs de transcription et qu’ils doivent revenir plus tard, le temps de leur en refaire un autre. Il faut dire que les délais d’établissement de ce document sont longs (entre une semaine et quinze jours) et il arrive à ceux qui réclament d’écrire une demande de rectification de l’erreur. Un jeune homme, excédé, criait après la guichetière qui ne savait plus quoi dire sauf qu’il faut qu’il revienne le lendemain. «Mais je dois partir demain à Tamanrasset pour travailler et je dois prendre avec moi mon dossier, vous voulez me faire rater mon avenir pour un papier ou quoi ?», hurlait-il. «On va vous le rectifier, c’est une simple erreur de transcription du nom. Demain, le chef de service sera là pour le signer et tu auras ton acte». Il sortit en maugréant.
Les gens ne viennent pas uniquement des quartiers de la ville mais d’autres localités pour l’établissement de l’original de leur extrait d’acte de naissance. Une femme native d’Oran et habitant Témouchent lance: «Dans la ville où j’habite, les actes sont délivrés dans la même journée». Un homme, la cinquantaine environ, venu également d’une autre ville, parla avec la préposée au guichet correctement, mais lorsqu’elle lui dit qu’il faut revenir un autre jour, il éclata et se mit à pester contre l’administration et tout le monde. Rien ne pouvait le calmer, si ce n’est la délivrance immédiate de son acte.
Le chef de service que nous avons rencontré nous répondit que «ces erreurs sont courantes mais qu’elles sont minimes par rapport aux nombre d’actes établis. Une quarantaine sur les 1.800 actes qui sont délivrés quotidiennement et 500 actes en français. En été, avec les émigrés qui arrivent en cette période de vacances, nous établissons jusqu’à 2.500 actes originaux et 700 actes en langue française». «C’est pour vous dire la masse de travail que nous avons, dira-il, tout en rappelant que les documents d’avant 1981 étaient établis en français, et la transcription des patronymes du français à l’arabe nous pose des problèmes avec les citoyens qui ont toujours quelque chose à dire. Prenons le cas de «Mohamed», certains nous retournent l’acte en disant qu’il s’écrie avec deux «M», d’autres disent avec un seul «M» et avec un «A» avant le «D» ou encore avec un «E», d’autres exemples comme le «H» qui s’écrie de deux manières différentes en arabe. Reste à convaincre le citoyen qui ne comprend pas qu’on puisse se tromper».
D’autre part, il arrive que les livrets de famille sont tellement anciens que l’agent ne voit pas très bien la date et il lui arrive de mettre un chiffre à la place d’un autre.
«Compte-tenu du blocage du recrutement, dira Belahmar, chef de service, nous travaillons avec des jeunes du filet social aussi bien à notre niveau qu’au niveau des secteurs urbains. Ces derniers sont arabisés et s’il n’y a pas à leur disposition la transcription du nom en caractères latins, ils peuvent commettre des erreurs». Pour sa part, le chef de bureau chargé du contentieux dira: «Nous avons besoin de personnel qualifié. La formation se fait sur le tas. Il n’y a pas de recyclage du personnel qui doit faire face à de nouveaux défis». Un membre du syndicat dira, quant à lui, que «les citoyens ne voient pas les problèmes que vivent ces jeunes qui sont à leur disposition dans les bureaux. Il n’y a pas eu de promotion pour ces travailleurs depuis 15 ans. Certains sont contractuels depuis 1985, d’autres recrutés dans le cadre de l’emploi de jeunes depuis 1995, et ils ne sont pas régularisés à ce jour.
Cependant, «les problèmes ne s’arrêtent pas à celui de la transcription des patronymes», indique le chef de service, il y a également la filiation de la personne qui n’est pas indiquée. Il arrive que des personnes qui ont le même nom, le même prénom et nés présumés à la même date et dont on ne trouve pas le nom du père et de la mère. On peut facilement se tromper dans ces cas-là. Et le jour du décès de l’un deux, c’est l’autre qui prend sa place. Il se peut qu’un jour quelqu’un vienne pour retirer son extrait de naissance et on lui dira qu’il est mort ! Il ne faut pas s’étonner». «C’est pour cela, poursuit le chef de service, qu’on insiste sur l’expérience des éléments affectés au service de l’état civil. Il faut qu’ils soient formés administrativement et juridiquement, qu’ils soient pris en charge afin de pallier toutes les insuffisances».
«Nous avons également le problème de la préservation des archives. Des registres qui sont la matrice de la ville y sont entreposés sans aucune sécurité et tout le monde peut y avoir accès, surtout après l’aménagement des bureaux en Mischler. L’histoire de cette commune est dans ce service et il est de notre devoir de la protéger».
«Nous aurions aimé qu’il y ait un découpage administratif afin que les citoyens ne soient pas obligés de se déplacer jusqu’ici pour régler leurs problèmes. L’informatisation du service serait d’un grand secours pour nous, aussi bien dans l’établissement des documents que dans le classement et la préservation des données».
Le wali d’Oran avait récemment soulevé le problème de l’état civil, qui pose problème aux Oranais, lors de sa visite de courtoisie à l’APC d’Oran, et avait indiqué alors qu’il était inconcevable de confier un si important service à des éléments du filet social qui peuvent être affectés à d’autres services et doter l’état civil d’éléments expérimentés à même de régler les problèmes complexes qui peuvent surgir du fait de l’évolution de la société dans laquelle nous vivons.
Il reste à noter qu’au niveau du ministère de l’Intérieur, l’opération de l’informatisation de l’état civil est en phase de conception d’un programme unifié pour l’état civil à travers l’ensemble du territoire national.
- Le Quotidien d’Oran.
Le niveau des agents et/ou leur conscience en ce qui concerne l'importance et de la sensibilité de leur métier en est la cause...quand on voit que des jeunes (de l'emploi des jeunes, des jeunes adolescents qui n'avaient plus trouvé une place a l'école..font ce travail aux guichet de l'état civil)?!!!
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Des gens venus d’horizons divers, du centre-ville, d’Eckmühl et d’autres quartiers environnants viennent réclamer au service de l’état civil d’Oran pour des erreurs constatées lors de la réception de leurs extraits de naissance.
Il est difficile de convaincre un homme ou une femme en colère que ce sont de simples erreurs de transcription et qu’ils doivent revenir plus tard, le temps de leur en refaire un autre. Il faut dire que les délais d’établissement de ce document sont longs (entre une semaine et quinze jours) et il arrive à ceux qui réclament d’écrire une demande de rectification de l’erreur. Un jeune homme, excédé, criait après la guichetière qui ne savait plus quoi dire sauf qu’il faut qu’il revienne le lendemain. «Mais je dois partir demain à Tamanrasset pour travailler et je dois prendre avec moi mon dossier, vous voulez me faire rater mon avenir pour un papier ou quoi ?», hurlait-il. «On va vous le rectifier, c’est une simple erreur de transcription du nom. Demain, le chef de service sera là pour le signer et tu auras ton acte». Il sortit en maugréant.
Les gens ne viennent pas uniquement des quartiers de la ville mais d’autres localités pour l’établissement de l’original de leur extrait d’acte de naissance. Une femme native d’Oran et habitant Témouchent lance: «Dans la ville où j’habite, les actes sont délivrés dans la même journée». Un homme, la cinquantaine environ, venu également d’une autre ville, parla avec la préposée au guichet correctement, mais lorsqu’elle lui dit qu’il faut revenir un autre jour, il éclata et se mit à pester contre l’administration et tout le monde. Rien ne pouvait le calmer, si ce n’est la délivrance immédiate de son acte.
Le chef de service que nous avons rencontré nous répondit que «ces erreurs sont courantes mais qu’elles sont minimes par rapport aux nombre d’actes établis. Une quarantaine sur les 1.800 actes qui sont délivrés quotidiennement et 500 actes en français. En été, avec les émigrés qui arrivent en cette période de vacances, nous établissons jusqu’à 2.500 actes originaux et 700 actes en langue française». «C’est pour vous dire la masse de travail que nous avons, dira-il, tout en rappelant que les documents d’avant 1981 étaient établis en français, et la transcription des patronymes du français à l’arabe nous pose des problèmes avec les citoyens qui ont toujours quelque chose à dire. Prenons le cas de «Mohamed», certains nous retournent l’acte en disant qu’il s’écrie avec deux «M», d’autres disent avec un seul «M» et avec un «A» avant le «D» ou encore avec un «E», d’autres exemples comme le «H» qui s’écrie de deux manières différentes en arabe. Reste à convaincre le citoyen qui ne comprend pas qu’on puisse se tromper».
D’autre part, il arrive que les livrets de famille sont tellement anciens que l’agent ne voit pas très bien la date et il lui arrive de mettre un chiffre à la place d’un autre.
«Compte-tenu du blocage du recrutement, dira Belahmar, chef de service, nous travaillons avec des jeunes du filet social aussi bien à notre niveau qu’au niveau des secteurs urbains. Ces derniers sont arabisés et s’il n’y a pas à leur disposition la transcription du nom en caractères latins, ils peuvent commettre des erreurs». Pour sa part, le chef de bureau chargé du contentieux dira: «Nous avons besoin de personnel qualifié. La formation se fait sur le tas. Il n’y a pas de recyclage du personnel qui doit faire face à de nouveaux défis». Un membre du syndicat dira, quant à lui, que «les citoyens ne voient pas les problèmes que vivent ces jeunes qui sont à leur disposition dans les bureaux. Il n’y a pas eu de promotion pour ces travailleurs depuis 15 ans. Certains sont contractuels depuis 1985, d’autres recrutés dans le cadre de l’emploi de jeunes depuis 1995, et ils ne sont pas régularisés à ce jour.
Cependant, «les problèmes ne s’arrêtent pas à celui de la transcription des patronymes», indique le chef de service, il y a également la filiation de la personne qui n’est pas indiquée. Il arrive que des personnes qui ont le même nom, le même prénom et nés présumés à la même date et dont on ne trouve pas le nom du père et de la mère. On peut facilement se tromper dans ces cas-là. Et le jour du décès de l’un deux, c’est l’autre qui prend sa place. Il se peut qu’un jour quelqu’un vienne pour retirer son extrait de naissance et on lui dira qu’il est mort ! Il ne faut pas s’étonner». «C’est pour cela, poursuit le chef de service, qu’on insiste sur l’expérience des éléments affectés au service de l’état civil. Il faut qu’ils soient formés administrativement et juridiquement, qu’ils soient pris en charge afin de pallier toutes les insuffisances».
«Nous avons également le problème de la préservation des archives. Des registres qui sont la matrice de la ville y sont entreposés sans aucune sécurité et tout le monde peut y avoir accès, surtout après l’aménagement des bureaux en Mischler. L’histoire de cette commune est dans ce service et il est de notre devoir de la protéger».
«Nous aurions aimé qu’il y ait un découpage administratif afin que les citoyens ne soient pas obligés de se déplacer jusqu’ici pour régler leurs problèmes. L’informatisation du service serait d’un grand secours pour nous, aussi bien dans l’établissement des documents que dans le classement et la préservation des données».
Le wali d’Oran avait récemment soulevé le problème de l’état civil, qui pose problème aux Oranais, lors de sa visite de courtoisie à l’APC d’Oran, et avait indiqué alors qu’il était inconcevable de confier un si important service à des éléments du filet social qui peuvent être affectés à d’autres services et doter l’état civil d’éléments expérimentés à même de régler les problèmes complexes qui peuvent surgir du fait de l’évolution de la société dans laquelle nous vivons.
Il reste à noter qu’au niveau du ministère de l’Intérieur, l’opération de l’informatisation de l’état civil est en phase de conception d’un programme unifié pour l’état civil à travers l’ensemble du territoire national.
- Le Quotidien d’Oran.
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