Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La «jungle» de Calais rasée, 276 arrestations

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La «jungle» de Calais rasée, 276 arrestations

    Comme promis par le ministre de l'Immigration Eric Besson, la «jungle», principal campement de clandestins près de Calais, a été démantelée mardi matin en à peine deux heures, malgré la résistance de militants associatifs et les critiques de la gauche.

    Quelque 500 policiers ont fait évacuer le camp, faisant parfois usage de la force pour neutraliser des militants altermondialistes de No Border qui tentaient de s'interposer.

    Eric Besson, en déplacement à Calais, s'est félicité de l'opération en annonçant qu'il y en aurait d'autres. Tout «s'est déroulé comme prévu», a-t-il dit, remerciant les CRS pour avoir agi «avec délicatesse».

    Il a annoncé que 276 étrangers en situation irrégulière avaient été arrêtés, dont 135 «se déclarant mineurs isolés». Vingt-et-un migrants ont été relâchés dans l'après-midi dont quatre pour se faire soigner de la gale.

    Les migrants majeurs ont été placés en garde à vue, alors que ceux qui se sont déclarés mineurs ont été placés dans des «centres spécialisés», a précisé le préfet, au cours d'un point de presse sur place.

    Devenue emblématique de la détresse des clandestins cherchant à tout prix à passer en Angleterre, qu'ils perçoivent comme un «eldorado», la «jungle» était située à proximité des axes empruntés par les poids lourds en attente d'embarquer sur les ferries qui traversent la Manche. Depuis la fermeture du centre de la Croix Rouge de Sangatte (Pas-de-Calais) en 2002, jusqu'à 800 migrants à la fois ont vécu dans ces installations de fortune.

    Des militants de «No border» se sont interposés

    Avant l'opération, les migrants, prévenus par des mégaphones, s'étaient placés derrière des banderoles, préparées à l'avance et rédigées en anglais et en pachtoune. «Nous avons besoin d'un abri et de protection. Nous voulons l'asile et la paix. La jungle est notre maison», proclame l'une d'elles.

    Des cars de CRS ont commencé à encercler le camp peu avant 7h30. A l'arrivée des premiers policiers, des Afghans ont procédé à de rapides ablutions à l'entrée du camp, avant de lancer des «Inch Allah». Certains ont décidé de fuire au dernier moment, juste avant l'encerclement.

    Des militants de l'association humanitaire «No Border» ont tenté de faire bouclier entre les migrants restants et les forces de police. Même s'ils n'ont opposé aucune résistance à leur interpellation, les migrants étaient protégés et retenus par les militants. Les policiers ont donc dû extraire chaque migrant un à un et de manière musclée. Un militant de «No border» a été interpellé.

    «On ne peut aller nulle part. Partout à Calais la police nous attrapera. La jungle c'est chez nous. Nous n'avons pas peur», a confié Bilal, 18 ans.

    Besson annonce «d'autres démantèlements»

    «La loi de la jungle ne peut pas durer éternellement sur notre territoire», a répété ce matin sur RTL le ministre de l'Immigration Eric Besson. «Ce que je veux, c'est que nous démantelions cette jungle qui est le camp de base des passeurs. Ce n'est pas un camp humanitaire», a affirmé le ministre qui doit se rendre sur place. Il a par ailleurs annoncé qu'«il y aura aujourd'hui et dans les jours à venir d'autres démantèlements».

    «La destruction de la «jungle» de Calais prétend mettre un terme à des situations d'extrême insalubrité et précarité. Elle ne fera que les déplacer, les dissimuler, et peut-être les aggraver un peu plus», a rétorqué le député socialiste du Pas-de-Calais Jack Lang dans un communiqué avant d'ajouter : «D'autres jungles apparaîtront très vite».

    Entre 700 et 800 migrants, dans leur immense majorité de jeunes Afghans de l'ethnie pachtoune, y vivaient avant l'annonce de son prochain démantèlement par le ministre de l'Immigration, le 16 septembre. Selon les associations humanitaires, des centaines de personnes ont quitté la «jungle» au cours des dernières semaines pour échapper à l'arrestation.

    leparisien.fr
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X