Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La question des bonus divise l'Europe et les Etats-Unis

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La question des bonus divise l'Europe et les Etats-Unis

    Jusqu'où aller dans le contrôle des bonus? La question devrait faire l'objet d'âpres discussions au sommet du G-20 organisé jeudi et vendredi à Pittsburgh, l'Europe et les Etats-Unis restant divisés sur le sujet.

    La Réserve fédérale américaine a indiqué vendredi qu'elle souhaitait obtenir un pouvoir de supervision lui permettant d'évaluer les politiques de rémunérations des banques pour s'assurer qu'elles n'encouragent pas les prises de risques inconsidérées. Mais cette proposition, dont on ne sait pas si elle a le soutien de la Maison Blanche, reste très en deçà des demandes européennes.

    La France et l'Allemagne réclament des limitations strictes sur les bonus, estimant que ce mode de rémunération encourage les banquiers à prendre des risques excessifs. Le président français Nicolas Sarkozy a même menacé de claquer la porte du sommet de Pittsburgh s'il n'obtient pas satisfaction.

    Les Américains et les Britanniques, soucieux de préserver l'attractivité de leurs places financières, envisagent un système moins contraignant. Washington veut s'attaquer au problème du risque d'une autre manière: en obligeant les banques à augmenter leurs réserves de capitaux afin de pouvoir faire face plus facilement à d'éventuelles pertes. Mais les Européens pourraient refuser de telles mesures susceptibles de mettre leurs banques sous pression.

    "La position américaine est de dire 'nous ne pouvons pas contrôler le paiement des bonus: cela n'aurait pour seule conséquence que de faire partir l'activité de nos centres financiers'", explique Simon Tilford, chef économiste du Centre pour la réforme européenne à Londres.

    De leur côté, les gouvernements français et allemand sont réticents à suivre les Américains dans leur volonté de contraindre les banques à augmenter les réserves de capitaux, explique M. Tilford. "Ils craignent que leurs banques soient sous-capitalisées et que cela ne les mette dans une position désavantageuse", précise-t-il.

    Lors d'un conseil européen extraordinaire la semaine dernière, les Vingt-Sept ont plaidé pour que les bonus soient liés aux performances à des banques sur le long terme. L'Union européenne veut mettre fin à la pratique des "bonus garantis" selon laquelle un trader reçoit une prime fixée par avance quels que soient les risques qu'il prend.

    Les dirigeants européens veulent également que les organismes de contrôle aient de réels pouvoirs. La réglementation des bonus devrait "s'appuyer sur la menace de sanctions au niveau national", ont-ils affirmé dans une déclaration commune la semaine dernière. Ils ont toutefois modéré leurs appels à des limitations concrètes sur les bonus, en déclarant que le G-20 devait "explorer des moyens" de les plafonner de manière à ce qu'il ne dépassent pas une certaine proportion du chiffre d'affaires ou des bénéfices.

    Si la Grande-Bretagne s'est rangée sur cette ligne, des responsables britanniques n'ont pas caché des divergences sur certains points. De son côté, le président américain Barack Obama avance prudemment en matière de régulation financière alors qu'il doit faire face aux critiques républicaines sur son projet de réforme du système de santé. Ses adversaires ont trouvé un angle d'attaque semble-t-il porteur en lui reprochant d'être partisan d'une trop grande intervention de l'Etat dans l'économie.

    Les discussions entre l'Europe et les Etats-Unis sur les bonus s'annoncent donc difficiles à Pittsburgh. "Je connais bien la mentalité américaine et je peux vous dire que cela va être très dur", a déclaré la ministre française des Finances Christine Lagarde dans un entretien au "Journal du Dimanche". Et d'ajouter: obtenir une limitation des bonus au sommet du G-20 serait "une grande victoire pour l'Union européenne et pour la France".

    De son côté, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso estime que l'UE doit aller de l'avant, même en l'absence d'un accord avec les Etats-Unis. "Ce serait intéressant, important, utile d'avoir (...) les mêmes règles mondiales (...) d'avoir les Américains avec nous", a-t-il déclaré dimanche sur TV5 Monde. Mais si cela n'est pas possible, "je trouve que là, si nécessaire, il faut y aller seuls".

    source : AP
Chargement...
X