Automobile: Retour en force de l’occasion
· Rush sur le dédouanement!
· La barre des 50.000 voitures sera facilement franchie cette année
Est-ce le retour aux années folles des dédouanements de vieilles voitures européennes? En tout cas, l’importation et le dédouanement de voitures d’occasion explosent. A fin août 2009, l’on est passé du simple au double comparé à la même période en 2008. Environ 34.000 voitures usagées ont été importées et dédouanées contre 14.612 pour la même période en 2008, soit une augmentation de 89%. A coup sûr, la Douane se frotte les mains.
Les droits d’importation des véhicules sont de 27,5% de sa valeur taxable, assortis de 20% de TVA et d’une taxe parafiscale de 0,25%. Ainsi pour une Mercedes 220, mise en circulation entre 2000 et 2008, ces droits sont de l’ordre de 58.000 DH. Compte tenu de l’importance des importations, l’administration de Zaghnoune a engrangé plus de 1,7 milliard de DH en droits et taxes, soit une moyenne d’environ 55.000 DH par véhicule. Ces recettes douanières sont en hausse de 35% par rapport à la même période de l’année écoulée. Face à ce trend haussier, force est de constater que le secteur des importateurs-distributeurs commence à afficher des signes d’inquiétude. «Avec une moyenne de 3.560 véhicules dédouanés par mois, le cap des 50.000 véhicules sera certainement dépassé à fin décembre 2009», signale Hatim Kaghat, chargé des relations publiques à Kia Motors Maroc. Ce qui représente près de la moitié du global des ventes annuelles des véhicules neufs (CKD et VP confondus).
Les professionnels semblent avoir été pris de court par l’évolution sournoise et rapide de ce marché. Pour l’heure, précise un expert de l’automobile, «ils n’ont pas encore une idée précise de l’étendue du phénomène, qui remonte tout de même à l’année dernière». Et d’ajouter: «Les statistiques présentées par la Douane montraient que les importations de véhicule étaient en stagnation. En réalité, ce n’est qu’en 2008 qu’elle s’est rendu compte qu’elle s’était trompée». Selon ce professionnel, des concertations entre professionnels et administration (Commerce et Industrie) s’imposent, ce marché remettant en cause tout le projet industriel de l’automobile. Mais qui importe les voitures d’occasion au Maroc? Selon des revendeurs, ce sont généralement des particuliers, des MRE et des professionnels de la revente. Les statistiques de la Douane indiquent que les véhicules dédouanés de moins d’un an ne dépassent pas les 300 unités. Tandis que les voitures dont l’âge se situe entre 1 et 3 ans représentent environ moins de 1.000 unités. Les autres véhicules ont généralement 3 ans et plus.
Côté répartition des voitures dédouanées par marque, il n’existe non plus aucune donnée chiffrée. Une chose est sûre, selon un revendeur, c’est la catégorie du CKD (monté localement) qui souffre le plus de cette explosion des importations de voitures d’occasion. Selon Adil Berrada, initiateur du concept dépôt-vente et directeur d’un showroom, plusieurs arguments incitent les acheteurs locaux à importer des véhicules de l’étranger. Il y a d’abord la disponibilité du véhicule. «Quand vous voulez commander une berline de luxe, il faut parfois attendre six mois avant d’être livré. Tandis qu’en Espagne, par exemple, la livraison prend une semaine au maximum», explique Berrada. Plus encore, certaines marques de luxe ne sont même pas disponibles et n’ont pas de concessionnaire au Maroc comme Maserati, Lamborghini…
Autre argument qui explique l’envolée des importations des voitures d’occasion, le facteur prix. «Au niveau du neuf, les marges bénéficiaires sont trop élevées par rapport à l’Europe. La différence de prix peut atteindre jusqu’à 100.000 DH pour certains modèles», signale Berrada. Mais l’explication la plus récurrente attribue en partie ce commerce de voitures d’occasion au chômage de MRE dans leur pays d’accueil. Du coup, nombreux sont ceux qui se sont rabattus sur ce business. D’autant plus que, crise oblige, les propriétaires de grosses cylindrées se débarrassent de leur voiture en Europe. L’abattement de 85% des frais de douane consenti en faveur des MRE, qui rentrent définitivement au pays, explique également cet engouement pour le dédouanement. Sur ce segment, plus de 5.000 véhicules ont été importés par les MRE de janvier à août dernier. Un chiffre qui devra dépasser les 10.000 unités d’ici fin 2009.
D’autant plus que cette année, les ventes du neuf accusent une régression d’environ 15%. Raison pour laquelle les professionnels de l’automobile appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures d’urgence. L’on parle notamment de la limitation de la formule d’abattement de 85% en faveur des MRE retraités, de l’augmentation des droits de douane pour les autres catégories...
Hassan EL ARIF
· Rush sur le dédouanement!
· La barre des 50.000 voitures sera facilement franchie cette année
Est-ce le retour aux années folles des dédouanements de vieilles voitures européennes? En tout cas, l’importation et le dédouanement de voitures d’occasion explosent. A fin août 2009, l’on est passé du simple au double comparé à la même période en 2008. Environ 34.000 voitures usagées ont été importées et dédouanées contre 14.612 pour la même période en 2008, soit une augmentation de 89%. A coup sûr, la Douane se frotte les mains.
Les droits d’importation des véhicules sont de 27,5% de sa valeur taxable, assortis de 20% de TVA et d’une taxe parafiscale de 0,25%. Ainsi pour une Mercedes 220, mise en circulation entre 2000 et 2008, ces droits sont de l’ordre de 58.000 DH. Compte tenu de l’importance des importations, l’administration de Zaghnoune a engrangé plus de 1,7 milliard de DH en droits et taxes, soit une moyenne d’environ 55.000 DH par véhicule. Ces recettes douanières sont en hausse de 35% par rapport à la même période de l’année écoulée. Face à ce trend haussier, force est de constater que le secteur des importateurs-distributeurs commence à afficher des signes d’inquiétude. «Avec une moyenne de 3.560 véhicules dédouanés par mois, le cap des 50.000 véhicules sera certainement dépassé à fin décembre 2009», signale Hatim Kaghat, chargé des relations publiques à Kia Motors Maroc. Ce qui représente près de la moitié du global des ventes annuelles des véhicules neufs (CKD et VP confondus).
Les professionnels semblent avoir été pris de court par l’évolution sournoise et rapide de ce marché. Pour l’heure, précise un expert de l’automobile, «ils n’ont pas encore une idée précise de l’étendue du phénomène, qui remonte tout de même à l’année dernière». Et d’ajouter: «Les statistiques présentées par la Douane montraient que les importations de véhicule étaient en stagnation. En réalité, ce n’est qu’en 2008 qu’elle s’est rendu compte qu’elle s’était trompée». Selon ce professionnel, des concertations entre professionnels et administration (Commerce et Industrie) s’imposent, ce marché remettant en cause tout le projet industriel de l’automobile. Mais qui importe les voitures d’occasion au Maroc? Selon des revendeurs, ce sont généralement des particuliers, des MRE et des professionnels de la revente. Les statistiques de la Douane indiquent que les véhicules dédouanés de moins d’un an ne dépassent pas les 300 unités. Tandis que les voitures dont l’âge se situe entre 1 et 3 ans représentent environ moins de 1.000 unités. Les autres véhicules ont généralement 3 ans et plus.
Côté répartition des voitures dédouanées par marque, il n’existe non plus aucune donnée chiffrée. Une chose est sûre, selon un revendeur, c’est la catégorie du CKD (monté localement) qui souffre le plus de cette explosion des importations de voitures d’occasion. Selon Adil Berrada, initiateur du concept dépôt-vente et directeur d’un showroom, plusieurs arguments incitent les acheteurs locaux à importer des véhicules de l’étranger. Il y a d’abord la disponibilité du véhicule. «Quand vous voulez commander une berline de luxe, il faut parfois attendre six mois avant d’être livré. Tandis qu’en Espagne, par exemple, la livraison prend une semaine au maximum», explique Berrada. Plus encore, certaines marques de luxe ne sont même pas disponibles et n’ont pas de concessionnaire au Maroc comme Maserati, Lamborghini…
Autre argument qui explique l’envolée des importations des voitures d’occasion, le facteur prix. «Au niveau du neuf, les marges bénéficiaires sont trop élevées par rapport à l’Europe. La différence de prix peut atteindre jusqu’à 100.000 DH pour certains modèles», signale Berrada. Mais l’explication la plus récurrente attribue en partie ce commerce de voitures d’occasion au chômage de MRE dans leur pays d’accueil. Du coup, nombreux sont ceux qui se sont rabattus sur ce business. D’autant plus que, crise oblige, les propriétaires de grosses cylindrées se débarrassent de leur voiture en Europe. L’abattement de 85% des frais de douane consenti en faveur des MRE, qui rentrent définitivement au pays, explique également cet engouement pour le dédouanement. Sur ce segment, plus de 5.000 véhicules ont été importés par les MRE de janvier à août dernier. Un chiffre qui devra dépasser les 10.000 unités d’ici fin 2009.
D’autant plus que cette année, les ventes du neuf accusent une régression d’environ 15%. Raison pour laquelle les professionnels de l’automobile appellent les pouvoirs publics à prendre des mesures d’urgence. L’on parle notamment de la limitation de la formule d’abattement de 85% en faveur des MRE retraités, de l’augmentation des droits de douane pour les autres catégories...
Hassan EL ARIF
Commentaire