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Tourisme médical: Le Maroc veut reprendre la main

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  • Tourisme médical: Le Maroc veut reprendre la main

    · Il est encore surpassé par son voisin tunisien

    · Des agences commencent à investir ce segment


    Tourisme médical, tourisme de santé ou encore hospitalier, les appellations diffèrent mais le principe est le même. Il s’agit d’un voyage dont la motivation est de recevoir des soins médicaux.

    L’objectif est de se faire soigner à moindre coût. Dans des cas moins fréquents, le but est de recevoir des soins non disponibles au pays d’origine. Cette tendance ne date pas d’aujourd’hui. Elle a débuté sur le continent sud-américain il y a des dizaines d’années avec des agences et tour-opérateurs dédiés exclusivement au tourisme hospitalier.


    Aujourd’hui, ils sont plus de trois millions de touristes, issus majoritairement de pays riches qui se rendent chaque année dans des pays asiatiques, sud-américains, et récemment nord-africains pour se faire soigner. Ils économisent ainsi près de 85% sur leurs frais médicaux.
    Le Maroc, réputé pour la compétence de ses médecins, a jusqu’ici raté l’occasion de développer ce filon. Certes, il a été durant des années une destination prisée, notamment pour des opérations esthétiques. Mais, on n’a pu voir ce secteur se développer que très récemment.

    Entre-temps, la Tunisie a pris des longueurs d’avance en la matière. Compte tenu du potentiel que peut représenter ce segment, notamment pour un pays où le tourisme est l’un des principaux piliers de l’économie, le Maroc emboîte désormais le pas à la Tunisie. Plusieurs agences spécialisées commencent à voir le jour. Les investissements commencent à se tourner davantage vers ce «nouveau» créneau.

    «Le tourisme médical est un manque à gagner pour le Maroc, surtout au niveau de la ville ocre. Si la Tunisie a saisi cette aubaine qui peut s’avérer très lucrative, pourquoi pas le Maroc», affirme Soumia Mourid, du groupe Rahal qui compte, en partenariat avec des investisseurs italiens, créer un tour-opérateur spécialisé dans la chirurgie esthétique (cf. www.leconomiste.com). Le projet sera une entité de l’agence de voyages «Express voyage» du groupe. Le «palais bleu», un hôtel de luxe conçu pour offrir des prestations de qualité à ceux qui veulent s’offrir un nouveau look.

    Outre ses médecins compétents, ses cliniques répondant de plus en plus aux standards médicaux internationaux, le Maroc bénéficie d’une position géographique qui devrait lui permettre d’être leader sur ce secteur. Cette industrie peut cibler une clientèle internationale comme elle peut très bien profiter de l’engouement des Marocains pour les soins de qualité.

    «Nos clients viennent essentiellement des Etats-Unis, de l’Angleterre, de la France, mais aussi du Maroc», confirme Younes Alaoui Ismaili, co-fondateur de MedExpress, une agence spécialisée dans le tourisme médical au Maroc, basée au Canada avec une antenne à Casablanca.
    Le secteur devient de plus en plus organisé, grâce à la multiplication des agences qui s’occupent de tout.

    «Les offres se font généralement par package. Ce dernier comporte la réservation de billets d’avion, ceux de l’hôtel et de la clinique». Et pour plus de flexibilité, les offres sont adaptées selon les besoins du patient. Il faut dire que ces agences facilitent énormément la tâche aux patients. Encore faut-il avoir les moyens de se payer ce luxe.

    Au lieu de se voir réduit à une longue attente pour obtenir un rendez-vous médical ou une réservation d’hôtel, l’agence s’occupe de tout. «En faisant recours au tour-opérateur, le patient ne se soucie de rien, il se contente de faire ses valises. A la descente d’avion, il trouvera une voiture et un accompagnateur qui l’attendent à l’aéroport s’il le désire», explique Alaoui Ismaili. Des services de luxe pour faire de ces séjours médicaux de véritables moments de détente.

    «En fait, les prestations et les tarifs diffèrent selon le package choisi. On offre plusieurs packages individuels ou avec accompagnateur. Nous pouvons aussi prolonger la durée du séjour pour les patients qui succombent au charme du pays. Nous pouvons aussi mettre à leur disposition un guide pour faire des tours touristiques s’ils le souhaitent», ajoute-t-il.
    Mais le rôle de l’agence s’arrête là.

    «En cas de complication, le patient devra s’adresser à la clinique où il a été opéré et non pas à l’agence. Cette dernière peut à la limite jouer le rôle d’intermédiaire entre les deux parties, mais pas plus», souligne Ismaili Alaoui. Par ailleurs, les clients doivent faire attention à une autre donne: le suivi post-opératoire.

    En effet, certains cas requièrent un suivi post-opératoire, notamment pour les opérations compliquées. «L’agence doit prévenir le client, et lui suggérer des durées de séjour couvrant l’opération et convalescence», explique Alaoui Ismaïli dont l’agence est spécialisée dans les pathologies lourdes.


    Joindre l’utile à l’agréable

    Se faire opérer dans un pays tel que le Maroc présente un double intérêt: un voyage touristique et des soins à moindre coût. Les patients pourront combiner chirurgie à bas coût et séjour au soleil.

    «Les gens optent pour le Maroc pour bénéficier d’un voyage touristique dans un beau pays en plus des soins médicaux à tarifs très compétitifs», souligne Soumia Mourid. En effet, même si certaines interventions (notamment esthétiques) ne sont pas remboursées par la sécurité sociale, les frais d’opération restent largement profitables pour les patients étrangers.

    «Un remplacement du joint d’un genou coûte 13.000 euros en France et 50.000 dollars aux USA, tandis que la même opération ne dépasse pas au Maroc 3.500 euros, soit 3 fois moins qu’en France et 10 fois moins qu’aux Etats-Unis», fait savoir Ismaili Alaoui.

    Le remplacement du genou n’est pas le seul exemple. Dans plusieurs pathologies, la même intervention dans les mêmes conditions aux Etats-Unis coûte de 4 à 5 fois moins au Maroc.

    Les cliniques marocaines ne manquent ni de profils qualifiés ni d’équipement dernier cri pour parier sur ce créneau. Cependant, la faiblesse ou l’absence de prise en charge de certaines interventions par les sécurités sociales fait encore hésiter beaucoup de gens. «Ceci dépend fortement du pays d’origine de chaque patient et des lois qui le régissent.

    Le tourisme médical constitue toutefois l’ultime issue pour plusieurs pays qui essaient de trouver des solutions aux problèmes reliés à la forte demande des patients et aux longues listes d’attente», ajoute-t-il.

    Une donne à laquelle plusieurs compagnies d’assurance étrangères se sont adaptées. En effet, nombre d’entre elles commencent à offrir des plans pour ce secteur. Ces compagnies profitent en fait de la faible marge qu’elles doivent rembourser en optant pour le tourisme médical.


    leconomiste
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