Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La santé scolaire à revoir en Algérie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La santé scolaire à revoir en Algérie

    La santé scolaire en Algérie n’est pas au top. Loin de là. En effet, rares sont les établissements où l’on trouve des infirmeries, encore moins des médecins. Les unités de dépistage scolaire (UDS) ne couvrent pas toutes les écoles et ne disposent pas suffisamment de moyens pour répondre convenablement aux besoins des élèves.

    Les visites médicales non encore programmées

    Les enfants pris de malaise ou qui manifestent des signes de maladie sont ainsi envoyés vers des structures de santé qui se trouvent parfois à plusieurs kilomètres des établissements. Il y a près de deux ans, un élève d’un collège de la région-est d’Alger a rendu l’âme pendant son évacuation à la structure de santé la plus proche. Il avait été pris d’une crise d’asthme. Sa mort a suscité des inquiétudes, des interrogations… mais le dossier est clos depuis. Alors que les deux ministères de la Santé et de l’Education nationale ont dégagé leur responsabilité dans ce drame. La situation est encore plus critique dans les régions reculées, souvent déshéritées où les besoins en la matière sont encore plus nombreux et plus pressants.

    Avec la menace grandissante du virus de la grippe porcine en Algérie que le ministre Saïd Barkat continue, pourtant, de minimiser, rien n’est garanti à l’avenir. Les enfants encourent un danger réel et avec eux, les enseignants et les parents. La société entière, devrions-nous dire.

    Des enseignants expriment leur inquiétude : «On ne voit pas les médecins de la santé scolaire venir dans les établissements pour suivre de près l’évolution de la maladie. Si un enfant tombe malade de cette grippe, nous risquons tous d’attraper le virus.» C’est une enseignante dans un établissement «qui menace ruine» à Alger -selon ses dires- qui en parle. Elle affirme que l’eau existe pratiquement dans tous les établissements de la capitale. Il n’y a pas de problèmes de ce côté-là, soutient-t-elle. Elle souligne qu’il arrive, parfois, qu’il y ait des coupures et des perturbations mais cela ne dure pas longtemps. En revanche, il n’y a pas de savon Les sanitaires des enseignants ne sont pas récurés de manière régulière encore moins ceux des élèves, «Les sanitaires sont très sales et le risque d’infections est omniprésent.

    Avec la menace de ce virus A (H1N1), cela risque de compliquer encore les choses», dit la jeune femme. L’enseignante revient sur l’état de vétusté de certains établissements scolaires à Alger comme partout ailleurs : «Des lycées, dont celui où je travaille, sont dans une situation de délabrement total. Certains menacent ruine et deviennent un véritable danger pour les élèves et pour le personnel. Il faut faire vite et procéder à des travaux de réfection et de réhabilitation.» Et notre interlocutrice de souligner : «Il n’y avait pas de cours inaugural sur la grippe porcine ni dans notre lycée ni ailleurs. Cela n’a concerné que les établissements du primaire et peut-être du moyen.»

    Manque d’eau, citernes vétustes…

    Le ministre de l’Education nationale a, pourtant, affirmé que le cours inaugural de cette rentrée 2009/2010 porterait sur cette maladie qui menace toute la planète. Mais il semble que les chefs d’étabissement gèrent chacun à sa manière son école. Qu’il s’agisse du port des tabliers ou du lever du drapeau national pour ne citer que ces deux mesures. Concernant, justement, le drapeau national, la réalité du terrain révèle que certains établissements le hissent tous les jours, d’autres une fois par semaine. Dans d’autres, encore on voit le drapeau mais jamais on n’entend les enfants chanter l’hymne national.

    Pour en revenir à l’hygiène en milieu scolaire, un enseignant de Béjaïa indique que l’eau n’est pas disponible dans tous les établissements de la wilaya. «L’eau n’est pas courante dans nos établissements», dit-il. Pour parer à ce manque, des citernes sont installées un peu partout dans les lycées, les CEM et les écoles primaires. «Les citernes ne sont pas toujours en bon état. La plupart sont vétustes…», fait-il remarquer. Comme c’est le cas à Alger, et apparemment comme partout dans le pays, il n’y a pas de savon. Les sanitaires sont également mal récurés et mal entretenus. Il y a aussi ces fenêtres et ces vitres cassées qui constituent un problème de plus durant cette saison automnale et à l’approche de l’hiver.

    L’enseignant explique cela par le fait que «les établissements scolaires ne sont pas budgétisés de manière équitable pour les opérations d’entretien et de réfection».

    Pour ce qui est cantines scolaires, le problème ne se pose pas, selon ses dires : «Les établissements ont des services d’hygiène et ces derniers font un travail de contrôle régulier. Ce qui serait plus intéressant dans ces cantines, c’est d’améliorer la composition des repas.»

    Un enseignant de Tizi Ouzou estime, quant à lui, que le ministère de l’Education nationale ne doit pas attendre davantage pour prendre des mesures d’urgence. Il pense à un plan ORSEC qui devrait inclure une fermeture totale des établissements scolaires. Car, soutient-il, le risque est réel.

    De nombreux pays à travers le monde ont annoncé la fermeture de leurs écoles pendant les vacances scolaires des enfants. Pas plus tard qu’il y a deux jours, des chaînes de télévision françaises ont répercuté des informations faisant état de la fermeture de certaines de leurs écoles.
    Le gouvernement français n’écarte pas l’éventualité d’élargir cette décision à d’autres établissements si le virus gagne du terrain.

    Un plan ORSEC pour les établissements scolaires


    L’enseignant de Tizi Ouzou estime que la fermeture devrait être totale et non partielle : «Il faudrait aller vers une fermeture totale et non pas isoler certains établissements ou certaines classes.» Et de conclure : «Un plan ORSEC pour tous les établissements scolaires du pays devrait être mis en marche dans les plus brefs délais.» Evoquant l’hygiène en milieu scolaire, notre interlocuteur estime que la situation laisse à désirer dans les régions reculées du pays : «Dans les zones éloignées, ni les médecins ni les dentistes ne se rendent dans les établissements pour faire subir aux enfants les examens nécessaires. Pourtant, c’est là que les élèves en ont besoin le plus parce que les structures de santé ne répondent pas convenablement aux besoins des populations locales.» Notre enseignant fait le même constat que celui de ses collègues d’Alger et de Béjaïa : «L’eau n’est pas disponible dans tous les établissements… Le savon n’y est pas et les sanitaires sont souvent sales.» L’entretien des classes est aussi un sérieux problème : «Faute d’eau, les classes sont nettoyées occasionnellement. Elles sont mal entretenues.
    Cela favorise l’émergence et la propagation des virus surtout en cette période automnale et prochainement hivernale.»

    L’enseignant fait remarquer que dans de nombreux pays des wilayas de l’intérieur, les enfants grelottent de froid durant ces deux saisons à cause du manque de chauffage et des vitres cassées. «Parfois, les budgets ne permettent pas l’entretien et les réparations nécessaires.» Revenant sur le manque d’entretien dans les classes, notre interlocuteur profite de cette occasion pour rappeler un problème non moins pénalisant : le manque de personnel.

    «Les classes sont mal nettoyées, mal entretenues, non seulement à cause du manque d’eau et des équipements nécessaires mais aussi par manque de personnel. Les agents d’entretien sont très peu nombreux dans les écoles et ils sont mal payés. Il est temps de penser à de nouveaux recrutements…»

    Par La Tribune
Chargement...
X