Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Les démons du tribalisme sont de retour

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Les démons du tribalisme sont de retour

    DES BATAILLES RANGÉES AVEC COUTEAUX ET ARMES À FEU
    Les démons du tribalisme sont de retour


    Des localités comme Ghardaïa, M’sila, Mascara, Laghouat et Illizi ont connu ce genre d’affrontements meurtriers.

    Ces derniers temps, on assiste au déterrement des vieux démons qu’on croyait à jamais ensevelis. Des batailles rangées avec couteaux, sabres et haches et parfois même avec armes à feu, ont défrayé la chronique à Ghardaïa, M’sila, Mascara, Laghouat et Illizi.
    Aussi horribles que dangereuses, ces manifestations ont surpris et sorti de leur torpeur habituelle plusieurs régions du pays. Loin d’exprimer une quelconque colère ou ras-le-bol des citoyens dus aux problèmes socioéconomiques vécus au quotidien, ce phénomène répond plutôt à des considérations tribales nous renvoyant aux siècles des ténèbres.
    Durant la nuit de mercredi à jeudi derniers, la ville de Mohammadia, dans la wilaya de Mascara, a été le théâtre d’affrontements troublants mettant face à face les jeunes issus de deux quartiers. Durant deux heures, les deux bandes rivales se sont livrées à des bagarres d’une rare violence à couteaux et sabres tirés.
    Selon quelques témoignages, la bagarre a éclaté suite aux provocations venant de jeunes habitant le quartier des 500 Logements contre un jeune du quartier Al Qaraba. Cela a joué bien entendu, sur la corde sensible de la revanche. Les deux bandes constituées pour la plupart de repris de justice ont été menées par deux jeunes de 24 et 28 ans.
    L’intervention des services de sécurité n’était nullement désirée dans ce cas de figure. Les affrontements entre bandes rivales se sont vite transformés en émeutes. L’intervention s’est soldée par l’arrestation de 9 individus dont un mineur et où des «Taizer» (arme à décharge électrique) ont été utilisés..
    A M’sila, une partie de dominos a tourné au drame deux jours avant l’Aïd. La querelle a éclaté dans le village de El Marabaâ, commune de Magra, une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de M’sila. Cette bagarre générale où des armes blanches, des bâtons et des pierres ont été utilisés a causé le mort d’un jeune homme de 28 ans et blessant 19 autres dont trois grièvement.
    Par ailleurs, un autre conflit de ce genre s’est déclenché dans la zone frontalière entre les wilayas de Laghouat et de Ghardaïa.
    La controverse ayant pour théâtre la localité de Amoura située à 35 km au sud de Hassi R’mel a éclaté entre les tribus des M’khalif de la commune de Bou Zbaïr (Laghouat) et les M’dhabih de la commune de Dhahoua de la wilaya de Ghardaïa. Cette bataille rangée s’est soldée par l’agression perpétrée sur la personne du nommé B. A., 19 ans, blessé grièvement.
    Cette zone de labours située à la limite des deux wilayas a toujours été revendiquée par les deux tribus et fait objet de conflits avec l’arrivée de l’arrière-saison et l’approche de la campagne des labours-semailles.
    L’année dernière, le même type de querelle s’est soldé par la mort d’homme. Deux tribus des Ouled Naïl et les Hrazlia se sont déchirées juste après les fêtes de l’Aïd à propos d’une zone frontalière entre la wilaya de Laghouat et celle de Djelfa.
    D’autres conflits ont éclaté dans cette région à l’image de celui ayant causé la mort d’un directeur d’école, survenant entre la tribu des Ouled Sidi Atallah et les Rahmane pour les mêmes raisons. Par ailleurs, le même scénario s’est produit récemment à Debdeb à l’extrême sud dans la wilaya d’Illizi, quoi- que entre tribus targuies libyennes et tribus arabes algériennes.
    Il y a quelques mois, la bataille rangée avec armes à feu entre les tribus Malékites et Ibadites a ébranlé la wilaya de Ghardaïa. Si les enseignements ne sont pas tirés pour stopper ce phénomène qui tend à s’ériger en code de conduite, ce sont les fondements qui cimentent la République qui risquent d’être balayés en faveur de desseins occultes et des appétits inavoués.
    Enfin, ces événements survenus, pas du tout des faits divers isolés, sont caractérisés par des antagonismes poignants et hautement déplorables, replongeant dans les vieux réflexes. Ces archaïsmes jadis régissant la société, semblent la rattraper à chaque fois que la modernité fait défaut. S’agit-il d’une société qui cherche ses repères ou plutôt d’une société en phase de décomposition?
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
Chargement...
X