Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Mémoire, gratitude et respect: les harkis à l'honneur

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Mémoire, gratitude et respect: les harkis à l'honneur

    Fondation sur la guerre d'Algérie, sanction judiciaire des insultes à l'encontre des harkis ou mesures en faveur de l'emploi de leurs enfants: les annonces du secrétaire d'Etat aux Anciens combattants Hubert Falco vendredi étaient très attendues par la communauté.

    "La Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie est en train d'être créée", a assuré Hubert Falco devant les associations réunies aux Invalides à l'occasion de la 9e Journée nationale d'hommage aux harkis.

    Plusieurs association (Le Souvenir français, les Gueules cassées et la Fédération nationale André Maginot) contribueront financièrement avec l'Etat à cette fondation. Elle sera ainsi dotée d'un budget initial de plus de 7 millions d'euros, a précisé le secrétaire d'Etat.

    Selon ses services, la fondation sera chargée de "construire une mémoire historique commune" en s'appuyant sur des "travaux historiques sérieux".

    La création de cette fondation, voulue par Jacques Chirac, était inscrite dans la loi du 23 février 2005 "portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés".

    L'idée avait cependant fait long feu en raison des tensions soulevées, en France comme en Algérie, par des dispositions de l'article 4 de la loi, abrogées depuis, qui recommandaient aux enseignants de vanter auprès de leurs élèves "les aspects positifs de la colonisation".

    Plus jamais des "sous-hommes"

    Le secrétariat d'Etat a confirmé dès jeudi que le fondateur d'Axa Claude Bébéar avait été "pressenti" pour en être le premier président, comme l'écrivait La Croix.

    Le gouvernement, a par ailleurs annoncé Hubert Falco, "entend proroger et renforcer le plan emploi" (en faveur des enfants de harkis) jusqu'à fin 2010, évoquant la disponibilité depuis juin "d'emplois réservés" et "200.000 actes de formation prévus dans le plan emploi et 190.000 contrats aidés".

    Autre mesure annoncée, l'attribution de l'allocation de reconnaissance (20.000 euros) à certains "enfants d'anciens supplétifs dont les parents bénéficiaires sont décédés entre le 23 février 2005, date de la publication de la loi et la date butoir du 1er octobre 2005". Ils seraient une petite centaine, selon les associations.

    A "la mémoire et la gratitude" s'ajoute "le respect", a enchaîné Hubert Falco, jugeant "inadmissible qu'en 2009, dans notre pays, on puisse insulter les harkis parce qu'ils sont harkis, les injurier et le faire sans craindre d'être puni par la loi".

    Il a ainsi annoncé une modification de la loi de 2005 pour permettre aux tribunaux de "condamner la diffamation et l'injure envers les harkis, de la même manière que sont sanctionnés les propos à caractère raciste".

    Les associations représentatives des harkis pourront aussi se constituer partie civile. Elles restent traumatisées par la relaxe du président divers gauche de la région Languedoc-Roussillon Georges Frêche qui avaient qualifiés les harkis de "sous-hommes".

    Vers plus de concret

    Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis qui affirme réunir plus de 150 associations, s'est réjoui de ces mesures "très attendues" mais a souhaité un plan emploi-formation "renforcé".

    Président d'honneur du Comité national de liaison des harkis, Boussad Azni a également salué des "points très positifs". Il plaide cependant pour d'autres initiatives, à commencer par "la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français dans l'abandon et le massacre des harkis".

    Quant à Youssef Djerfi, président de la Fédération des associations de harkis et de rapatriés, il y voit "une nouvelle étape" mais reste prudent: "des promesses, on nous en a trop fait. . . "

    A F P

  • #2
    Tan Mieux Pour Eux Mais,qu Ils Nous Parle Plus De L Algerie!

    Commentaire


    • #3
      Après la création d’une fondation honorant les Harkis

      Abadou fustige la France

      Par : Djilali Benyoub, Liberté, 29 septembre 2009

      “La glorification de la collaboration par nos ennemis d’hier constitue une attitude indécente qui inspire le rejet”,
      - a déclaré le président de l’ONM, M. Saïd Abadou dimanche à Biskra.

      Février se réinvite en septembre dans le ciel brumeux des relations algéro-françaises. Le gros nuage est nourri par la proposition d’amendement de la loi du 23 février faite par 48 députés de l’Assemblée française.

      Presque un retour au texte initial glorifiant le fait colonial avec cette fois une prime pour les collabos.
      “L’héroïsme” des harkis est enfin reconnu par l’ancienne puissance coloniale qu’ils ont aidée durant la guerre de Libération.

      Mais cette fois, la réaction algérienne ne s’est pas fait attendre. Elle vient sous forme d’un tir commun de la Fondation du 8-Mai 45 et de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM). L’ONM a dénoncé avec véhémence l’initiative des députés français.
      “La glorification de la collaboration par nos ennemis d’hier constitue une attitude indécente qui inspire le rejet”,
      - a déclaré son président Saïd Abadou dimanche à Biskra.

      Il a répondu ainsi au secrétaire d’État français à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, qui avait annoncé les futures mesures en faveur des harkis. M. Falco a précisé que la reconnaissance envers cette communauté, estimée aujourd’hui à 40 000 personnes, descendants inclus, doit être morale, sociale et économique.

      “Les moudjahidine, qui n’imaginaient pas que les Français puissent cultiver à ce point le goût de la glorification de la collaboration, pendant la lutte armée, ne peuvent que ressentir du rejet devant une telle attitude”,
      - a répliqué M. Abadou.
      Et à juste titre, il s’interroge :
      “Depuis quand la traîtrise et la collaboration constituent-elles une valeur pour le peuple algérien ou pour tout autre peuple ?”

      Il a enfin appelé à s’inspirer, aujourd’hui, de ce passé pour faire face à de telles entreprises.

      Pour la Fondation du 8-Mai 45, l’esprit colonial persiste dans “l’esprit de certains députés français”. L’organisation n’épargne pas non plus les députés algériens qui se taisent et qui “ont noué (avec eux) des relations bilatérales d’amitié et de fraternité truffées de malice et de malhonnêteté”.

      Elle s’insurge contre la requalification de la qualité de harki, la collaboration et sa célébration comme “un devoir envers la nation et non comme une trahison et une collaboration”. D’ailleurs, le terme harki d’origine algérienne est désormais banni par l’amendement de la controversée loi.
      Elle a enfin estimé dans sa virulente déclaration qu’il est “temps de prendre des dispositions courageuses et utiles et rendre la monnaie par le biais de textes parlementaires pour renforcer nos légitimes revendications”.

      Comble du paradoxe, la France, qui se félicite de son passé colonial comparé à des campagnes de civilisation, honore les harkis, les supplétifs de son armée dans son ancienne colonie, mais intente des procès et condamne ses propres collabos, ses harkis de la Seconde Guerre mondiale.

      La Fondation du 8-Mai 45 n’a pas tort de relever l’ambivalence de la France et de son discours officiel.

      algéria-watch
      « Mais quand on parle au peuple dans sa langue, il ouvre grand les oreilles. On parle de l'arabe, on parle du français, mais on oublie l'essentiel, ce qu'on appelle le berbère..."

      Commentaire

      Chargement...
      X