Le Maroc est certes un beau pays. Mais l’image d’Epinal que vendent les professionnels du tourisme est entachée par les comportements pollueurs des Marocains. Sur cette image, les ordures se dessinent partout, laids et puants.
Au Maroc, on ne sait pas encore mettre ses ordures dans des poubelles. Parce qu’on ne sait pas encore les ramasser comme il faut, quand il faut, là où il faut. Parce qu’on ne sait pas non plus les recycler. C’est que le Marocain ne s’y connait pas en ordures. Il sait tout juste en produire en masse : 250 kg par habitant chaque année. Et puis, il sait aussi les jeter là où il ne faut pas, pourvu que les saletés dépassent le seuil de sa propre porte.
A chaque fois que la question de savoir qui fait quoi en matière de malpropreté du dehors, la faute est toujours imputée à l’autre. Pourtant, cet autre n’est pas seulement celui qui salit, mais aussi celui qui le voit faire, sans réagir. C’est aussi celui qui marche sur les ordures, sans protester et sans même trouver cela anormal. C’est également celui qui achète ses poissons, en feignant de ne pas voir les déchets qu’amasse le poissonnier à plein ciel...
Il est vrai qu’à force de voir les ordures partout on finit par s’y habituer. Mais, on oublie que c’est notre santé qui peut en prendre un coup…Fatal.
Sales. Oui, nous autres Marocains sommes sales, si sales, trop sales même. C’est ce qui fait du Maroc, un pays étiqueté malpropre. Sinon, comment expliquer que nos rues soient souvent des océans d’ordures, que la plupart de nos marchés soient nauséabonds par endroits, que nos jardins deviennent parfois des dépotoirs, que même des places avoisinant nos hôpitaux, voire nos mosquées, soient parsemées d’ordures ?
On ne peut plus continuer à se voiler la face, la saleté est une réalité qui saute aux yeux et souvent les pique dans le Royaume. Elle fait partie du quotidien des Marocains.
Bien sûr, chacun, outré, pourrait considérer qu’il n’est pas concerné en se défendant, à titre personnel, d’être super propre. Oui, oui, messieurs et mesdames propres, vous avez raison. Sauf qu’ils ont aussi raison ceux qui répliquent que la propreté personnelle ne se voit pas sur nos rues et ruelles, sur nos villes et campagnes, sur nos souks et marchés, sur nos terrains de foot ou terrains vagues…
Pour qui voudrait la vérifier, la propreté du Marocain existe bel et bien et se découvre juste à l’intérieur de son domicile. C’est le cas même dans le plus minable des taudis. Il n’y a qu’à voir l’une ou l’autre baraque des bidonvilles de l’intérieur pour s’en rendre compte. Mais tout ce qui dépasse le seuil de la porte, est considéré comme poubelle. D’ailleurs, dans certains quartiers, les sacs poubelles (noirs) continuent à être balancés du haut des toits. En d’autres endroits, moins malpropres, on trouve encore normal de jeter des ordures ménagères à côté des bacs servant à la collecte des déchets ménagers. C’est le cas, dans nombre de quartiers populaires. Et même dans les quartiers huppés, on ne se gêne pas pour jeter par terre mégots, canettes, épluchures, papiers… Et donc, malgré le sens inouï de la propreté personnelle dont s’enorgueillit chaque Marocain, le pays n’en profite pas et reste donc sale, si sale, trop sale.
La saleté, c’est ce qui frappe en premier chez certains touristes qui mettent les pieds pour la première fois au Maroc. Et ils le font savoir. Les avis qu’ils expriment sur divers forums sont parlants. Le malheur c’est qu’ils sont rares les Marocains qui s’emportent en voyant une rue ou un jardin salis à fond. Ils sont rares ceux qui trouvent inadmissibles les actes des pollueurs et les dénoncent. Jeter des ordures dehors, c’est habituel et donc banal, avancent certains. C’est culturel, tranchent d’autres. Cela concerne toutes les catégories socioprofessionnelles et toutes les tranches d’âge, s’accordent à dire les uns et les autres, à raison. Il est courant de voir des conducteurs en costume cravate signés au volant de grosses berlines dernier cri, qui jettent des canettes par la fenêtre en pleine autoroute…
Bien sûr, il y a quelques îlots de propreté d’exception, qui confirment la règle. Ce sont ces espaces verts qui s’étendent devant les somptueuses villas golfiques, très tendance par ces temps de crise mondiale. En ces lieux, il n’y a pas le moindre mégot ni le moindre mouchoir jetable qui traîne. Il n’y pas non plus beaucoup de monde qui puisse traîner dans cet autre Maroc qui ne profite qu’à une poignée de nantis. C’est de ce Maroc-là, propre et bien tenu, dont on peut rêver pour tous les Marocains. Pour que ce rêve devienne réalité, le pays a besoin d’un sérieux coup de balai. Mais Mr Boundif n’ayant pas suffi à éveiller les consciences, un contrat-programme national du balai et de la serpillière s’avère nécessaire.
On l’oublie, à cause des saletés qui traînent partout, c’est la santé publique qui est mise en danger. Et pas seulement. Lors des inondations, ce sont les comportements pollueurs des Marocains qui sont, en partie, à l’origine des dégâts constatés dans différentes villes. On oublie qu’en jetant une ordure là où il ne faut pas, cela pourrait boucher les égouts et causer d’énormes catastrophes (ce qui arrive d’ailleurs).
Le Maroc ramasse ses ordures à crédit
Pour gérer au mieux les déchets ménagers produits chaque jour au niveau national, le Maroc dispose d’un ambitieux programme qui couvre toutes les principales villes. Ce programme exclusivement dédié à la gestion de ces déchets, nécessite 37 milliards de dirhams d’investissement sur 15 ans. Pour le mener à bien, l’Etat a contracté un prêt de plus d’un milliard de dirhams auprès de la Banque Mondiale. Objectifs : porter de 70% actuellement à 90% le taux de collecte des déchets ménagers à travers le pays à travers la mise en place de décharges contrôlées au niveau de chaque commune. On veut aussi réhabiliter certaines décharges sauvages existantes, favoriser le développement du tri et du recyclage pour récupérer 20% des déchets.
Il faut savoir que d’une manière globale, selon des estimations officielles, les Marocains produisent plus de 5 millions de tonnes de déchets ménagers par an. En outre, les déchets industriels totalisent 1,5 millions de tonnes chaque année dont 200.000 tonnes sont considérés comme dangereux (sic). S’y ajoutent 20.000 tonnes de déchets médicaux. La majorité de tous ces déchets sont enfouis dans des décharges sauvages sans le moindre traitement (sic).
Le taux actuel de 70% de collecte des déchets ménagers est réalisé par les services des communes et une quarantaine d’opérateurs privés dans le cadre de la gestion déléguée. Actuellement une dizaine de décharges contrôlées seulement sont opérationnelles avec un coût moyen de 65 DH la tonne.
Sur plan local, l’aménagement de nouvelles décharges contrôlées est programmé par différentes villes, à commencer par Casablanca. La capitale économique a sélectionné la société maroco-américaine Ecomed comme gestionnaire déléguée de la future décharge. Laquelle devra être réalisée sur une durée de 16 ans et financée à hauteur de 67 millions de DH/an.
Depuis 2006, une loi oblige les communes à se doter de décharges adaptées d’ici 2010. A l’heure actuelle, il est impossible que ce délai soit respecté par toutes les villes concernées.
source : Le Reporter
Au Maroc, on ne sait pas encore mettre ses ordures dans des poubelles. Parce qu’on ne sait pas encore les ramasser comme il faut, quand il faut, là où il faut. Parce qu’on ne sait pas non plus les recycler. C’est que le Marocain ne s’y connait pas en ordures. Il sait tout juste en produire en masse : 250 kg par habitant chaque année. Et puis, il sait aussi les jeter là où il ne faut pas, pourvu que les saletés dépassent le seuil de sa propre porte.
A chaque fois que la question de savoir qui fait quoi en matière de malpropreté du dehors, la faute est toujours imputée à l’autre. Pourtant, cet autre n’est pas seulement celui qui salit, mais aussi celui qui le voit faire, sans réagir. C’est aussi celui qui marche sur les ordures, sans protester et sans même trouver cela anormal. C’est également celui qui achète ses poissons, en feignant de ne pas voir les déchets qu’amasse le poissonnier à plein ciel...
Il est vrai qu’à force de voir les ordures partout on finit par s’y habituer. Mais, on oublie que c’est notre santé qui peut en prendre un coup…Fatal.
Sales. Oui, nous autres Marocains sommes sales, si sales, trop sales même. C’est ce qui fait du Maroc, un pays étiqueté malpropre. Sinon, comment expliquer que nos rues soient souvent des océans d’ordures, que la plupart de nos marchés soient nauséabonds par endroits, que nos jardins deviennent parfois des dépotoirs, que même des places avoisinant nos hôpitaux, voire nos mosquées, soient parsemées d’ordures ?
On ne peut plus continuer à se voiler la face, la saleté est une réalité qui saute aux yeux et souvent les pique dans le Royaume. Elle fait partie du quotidien des Marocains.
Bien sûr, chacun, outré, pourrait considérer qu’il n’est pas concerné en se défendant, à titre personnel, d’être super propre. Oui, oui, messieurs et mesdames propres, vous avez raison. Sauf qu’ils ont aussi raison ceux qui répliquent que la propreté personnelle ne se voit pas sur nos rues et ruelles, sur nos villes et campagnes, sur nos souks et marchés, sur nos terrains de foot ou terrains vagues…
Pour qui voudrait la vérifier, la propreté du Marocain existe bel et bien et se découvre juste à l’intérieur de son domicile. C’est le cas même dans le plus minable des taudis. Il n’y a qu’à voir l’une ou l’autre baraque des bidonvilles de l’intérieur pour s’en rendre compte. Mais tout ce qui dépasse le seuil de la porte, est considéré comme poubelle. D’ailleurs, dans certains quartiers, les sacs poubelles (noirs) continuent à être balancés du haut des toits. En d’autres endroits, moins malpropres, on trouve encore normal de jeter des ordures ménagères à côté des bacs servant à la collecte des déchets ménagers. C’est le cas, dans nombre de quartiers populaires. Et même dans les quartiers huppés, on ne se gêne pas pour jeter par terre mégots, canettes, épluchures, papiers… Et donc, malgré le sens inouï de la propreté personnelle dont s’enorgueillit chaque Marocain, le pays n’en profite pas et reste donc sale, si sale, trop sale.
La saleté, c’est ce qui frappe en premier chez certains touristes qui mettent les pieds pour la première fois au Maroc. Et ils le font savoir. Les avis qu’ils expriment sur divers forums sont parlants. Le malheur c’est qu’ils sont rares les Marocains qui s’emportent en voyant une rue ou un jardin salis à fond. Ils sont rares ceux qui trouvent inadmissibles les actes des pollueurs et les dénoncent. Jeter des ordures dehors, c’est habituel et donc banal, avancent certains. C’est culturel, tranchent d’autres. Cela concerne toutes les catégories socioprofessionnelles et toutes les tranches d’âge, s’accordent à dire les uns et les autres, à raison. Il est courant de voir des conducteurs en costume cravate signés au volant de grosses berlines dernier cri, qui jettent des canettes par la fenêtre en pleine autoroute…
Bien sûr, il y a quelques îlots de propreté d’exception, qui confirment la règle. Ce sont ces espaces verts qui s’étendent devant les somptueuses villas golfiques, très tendance par ces temps de crise mondiale. En ces lieux, il n’y a pas le moindre mégot ni le moindre mouchoir jetable qui traîne. Il n’y pas non plus beaucoup de monde qui puisse traîner dans cet autre Maroc qui ne profite qu’à une poignée de nantis. C’est de ce Maroc-là, propre et bien tenu, dont on peut rêver pour tous les Marocains. Pour que ce rêve devienne réalité, le pays a besoin d’un sérieux coup de balai. Mais Mr Boundif n’ayant pas suffi à éveiller les consciences, un contrat-programme national du balai et de la serpillière s’avère nécessaire.
On l’oublie, à cause des saletés qui traînent partout, c’est la santé publique qui est mise en danger. Et pas seulement. Lors des inondations, ce sont les comportements pollueurs des Marocains qui sont, en partie, à l’origine des dégâts constatés dans différentes villes. On oublie qu’en jetant une ordure là où il ne faut pas, cela pourrait boucher les égouts et causer d’énormes catastrophes (ce qui arrive d’ailleurs).
Le Maroc ramasse ses ordures à crédit
Pour gérer au mieux les déchets ménagers produits chaque jour au niveau national, le Maroc dispose d’un ambitieux programme qui couvre toutes les principales villes. Ce programme exclusivement dédié à la gestion de ces déchets, nécessite 37 milliards de dirhams d’investissement sur 15 ans. Pour le mener à bien, l’Etat a contracté un prêt de plus d’un milliard de dirhams auprès de la Banque Mondiale. Objectifs : porter de 70% actuellement à 90% le taux de collecte des déchets ménagers à travers le pays à travers la mise en place de décharges contrôlées au niveau de chaque commune. On veut aussi réhabiliter certaines décharges sauvages existantes, favoriser le développement du tri et du recyclage pour récupérer 20% des déchets.
Il faut savoir que d’une manière globale, selon des estimations officielles, les Marocains produisent plus de 5 millions de tonnes de déchets ménagers par an. En outre, les déchets industriels totalisent 1,5 millions de tonnes chaque année dont 200.000 tonnes sont considérés comme dangereux (sic). S’y ajoutent 20.000 tonnes de déchets médicaux. La majorité de tous ces déchets sont enfouis dans des décharges sauvages sans le moindre traitement (sic).
Le taux actuel de 70% de collecte des déchets ménagers est réalisé par les services des communes et une quarantaine d’opérateurs privés dans le cadre de la gestion déléguée. Actuellement une dizaine de décharges contrôlées seulement sont opérationnelles avec un coût moyen de 65 DH la tonne.
Sur plan local, l’aménagement de nouvelles décharges contrôlées est programmé par différentes villes, à commencer par Casablanca. La capitale économique a sélectionné la société maroco-américaine Ecomed comme gestionnaire déléguée de la future décharge. Laquelle devra être réalisée sur une durée de 16 ans et financée à hauteur de 67 millions de DH/an.
Depuis 2006, une loi oblige les communes à se doter de décharges adaptées d’ici 2010. A l’heure actuelle, il est impossible que ce délai soit respecté par toutes les villes concernées.
source : Le Reporter
Commentaire