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La dangerosité des jouets contrefaits en Algérie

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  • La dangerosité des jouets contrefaits en Algérie

    EnAlgérie, l’absence de réseaux de contrôle rigoureux et de véritables associations de défense des consommateurs actives, seuls les parents peuvent encore jouer aux contrôleurs quant au choix du jouet à procurer aux enfants.

    Or, tel n’est pas toujours le cas. Preuve en est le nombre d’accidents dus à tous ces jouets dont la dangerosité est pourtant flagrante, ce qui n’empêche pas les importateurs d’en ramener de pleins containers et les commerçants de les écouler, sans que ni les uns ni les autres ne soient aucunement inquiétés par quelques institution ou autorités que ce soit.

    La santé, voire de la vie des enfants, ne pèse pas lourd dans la balance commerciale. Les jouets de production chinoise sont omniprésents et les importateurs locaux ne comptent pas changer leur fusil d’épaule pour se conformer aux produits «sécurisés». Car cette situation profite à l’importateur comme au commerçant. Le marché est trop juteux pour qu’on s’arrête sur les répercussions et les conséquences graves qui peuvent découler de la vente de ces jouets à des enfants qui ne sont pas conscients du danger.

    Sous d’autres cieux, la sonnette d’alarme est tirée pour alerter sur l’utilisation de jouets et gadgets même correspondant aux normes. «Un jouet peut devenir dangereux si l’enfant l’utilise mal», estime-t-on et «l’important est d’acheter les plus sécuritaires possibles mais aussi de bien surveiller son enfant».C’est une recommandation pour pouvoir jouer et s’amuser sans devoir attirer aux urgences d’un hôpital.

    A cet effet, les spécialistes préconisent, à titre d’exemple, l’utilisation de jouets ne contenant pas de rebords coupants ou aigus, de petites pièces détachables que l’enfant pourrait ingérer ou des projectiles qui pourraient blesser d’autres enfants, et la liste est longue.

    En Algérie, ce sont des sabres, des pistolets avec chargeurs bourrés de petites billes, des pétards aussi dangereux qu’un bâton de dynamite qu’on propose à nos enfant. Les jouets sont vendus aussi bien à même les trottoirs que dans les magasins prétendument spécialisés en la matière. La majorité de ces gadgets qui y sont exposés viennent tout droit de Chine et menacent sérieusement la santé des enfants en bas âge.

    La contrefaçon a poussé certains pays à intervenir jusqu’aux décisions de saisies et de poursuites judiciaires à l’encontre de leurs auteurs. «Le bon jouet est l’œuvre du fabricant» et c’est à lui qu’incombe toute irrégularité, expliquent les services de contrôle.

    Toutefois, les usines de contrefaçon continuent de produire et d’inonder tous les marchés du monde entier, surtout ceux ouverts à tous les trafics et où n’existe aucun contrôle, comme c’est le cas en Algérie. Évoqué pourtant à maintes reprises, que ce soit à l’Aïd ou au Maouled Ennabaoui Echarif, ce commerce de produits dangereux n’ont continue pas moins d’activer en toute impunité. «Généralement, ces jouets sont vendus dans des espaces découverts. Les contrôleurs de la qualité ne peuvent y intervenir sans être accompagnés par des représentants de la loi», laisse-t-on entendre à la direction du commerce.

    «Pour ces dernières fêtes, ajoutera la même source, on n’a pas encore relevé de saisies.» «Si des cas se sont avérés, ce sera du ressort de toute une commission de wilaya avec des membres de la DCP qui décident de l’action à entreprendre pour une éventuelle saisie.»

    Par ailleurs, il faut savoir que les pouvoirs publics n’ont pas encore localisés les filières et réseaux pour intercepter des tonnes de peluches, de voitures, de fusils, de poupées… Résultat : toute une panoplie de jouets inonde le marché et se vendent au vu et au su de tous. Et tant pis pour les enfants qui seront attirés par les couleurs ou la symbolique du jouet et dont les parents font preuve d’un coupable laisser-aller. Ainsi, avec toutes ces défaillances, ces importations continuent de faire des victimes sans que personne ne s’en inquiète, pas même les consommateurs, du moins pas avant qu’il n’y ait eu accident.

    Pourtant il est bien facile de déceler un mauvais jouet. Aucun étiquetage ne se trouve accolé au dos des objets vendus, alors que les normes universelles sont claires : les fabricants devraient mentionner toutes les caractéristiques du produit proposé (âge, matière…). Si certaines boîtes reconnues mondialement sont parvenues à mettre en place leur propre chaîne de contrôle avant même de mettre leurs produits sur le marché, il n’en demeure pas moins que rares sont les pays aptes à contrôler leur importation. Sur ce plan, faut-il encore signaler l’absence en Algérie de laboratoires spécialisés dans le contrôle des paramètres physiques, mécaniques, degrés d’inflammabilité et de dangerosité des jouets et autres produits.

    Devant cet état de fait, il appartient, donc, au consommateur, notamment les parents et les associations de défense des consommateurs de choisir le bon jouet qui ne fait pas mal. Certaines recommandations préconisent par-dessus tout la vérification de l’âge d’utilisation. Cela quand il s’agit des jouets du moins répondant aux critères. En ce qui concerne les dangers de ces gadgets, les spécialistes alertent en premier lieu sur les phtalates, qui sont des produits chimiques rajoutés au PVC pour le rendre souple. Les conséquences en sont graves : dommages au foie, au rein et au système hormonal régulant la croissance chez l’enfant. Le produit se trouve particulièrement dans les dentitions en caoutchouc. Il est difficile de le détecter car les fabricants masquent son odeur par l’utilisation d’adjuvants dès lors que l’étiquette ne mentionne aucune présence de phtalates. D’autres accidents de nature physique peuvent également provenir des jouets dont le montage des pièces demeure aléatoire. Il en résulte des cas d’étouffement surtout. Les enfants avalent souvent des billes, de petites roues…

    En définitive, si les structures sanitaires n’ont pas évoqué beaucoup d’accidents générés par le jouet contrefait, il est nécessaire d’anticiper sur ce fléau en activant la chaîne de contrôle aux frontières du pays et sur les marchés. En fait, c’est tout simplement la guerre à l’informel qu’il faut déclarer et gagner.

    Par la Tribune
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