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Scandale à l’Unesco

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  • Scandale à l’Unesco

    Parti favori pour diriger l’Organisation des Nations-Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), l’Egyptien Farouk Hosni a fait l’objet d’un véritable procès en sorcellerie. Accusé d’antisémitisme, les médias américains, allemands et français, dont Le Monde, Libération et L’Express lui ont reproché des propos tenus dans l’enceinte du Parlement égyptien, paroles prononcées lors d’une altercation avec un député des Frères musulmans.


    Une nouvelle organisation américano-sioniste spécialisée dans la falsification de l’Histoire Farouk Hosni avait aussitôt assuré « regretter » ces mots sortis de leur contexte parlementaire et démenti toute velléité antisémite. En mai dernier, Israël avait même levé son opposition à sa candidature après une rencontre entre le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, et le président Hosni Moubarak. Co-président de l’Union Pour la Méditerranée (UPM), le raïs s’était assuré du soutien personnel de son homologue français Nicolas Sarkozy. Alors, que s’est-il passé ?
    Chasse aux sorcières


    Dans la grande tradition du maccarthysme, les Etats-Unis, l’Autrichienne Benita Ferrero-Waldner et la chancelière allemande Angela Merkel ont clairement appelé à faire barrage au candidat égyptien. En France, le très pro-israélien ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, déclarait en août dernier que M. Hosni n’avait pas attendu 2008 pour faire des déclarations controversées ... tandis que le grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, interpellait la présidence de la République « pour qu’elle éclaircisse sa position ! ».

    A travers la presse américaine et française essentiellement, une campagne de presse nourrie fut déclenchée par le Prix Nobel de la paix Elie Wiesel, le pamphlétaire Bernard-Henri Lévy et l’essayiste Claude Lanzmann, recevant aussi l’appui de l’ancienne présidente du Parlement européen Simone Weil.


    Services français alertés

    Le 21 septembre dernier, un officier supérieur appartenant à la Direction du Renseignement Militaire (DRM) a alerté la présidence de la République française sur la présence à Paris de huit agents des services israéliens. Son rapport explique que, résidant dans un grand hôtel parisien de la rive gauche, ces barbouzes - sans contact officiel avec leur ambassade, ni avec leurs homologues français - avaient pour mission la mise sur pied d’une campagne de lobbying destinée à faire échouer la candidature de Farouk Hosni. Hormis deux anciens collaborateurs de l’agence de publicité Saatchi, cette unité était composée de spécialistes des médias occidentaux et des techniques « d’influence psychologique ».

    Ces personnes ont été, effectivement, vues dans l’enceinte du siège parisien de l’Unesco et auraient eu des contacts répétés avec plusieurs ambassadeurs européens en poste auprès de l’organisation onusienne, ainsi qu’avec des rédacteurs en chef de journaux parisiens dont ceux du quotidien Libération. Vérification faite, la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), était - elle aussi - au courant et aurait également saisi la cellule élyséenne de la présidence française. Un haut fonctionnaire de l’Elysée devait préciser que cette information ne remettait pas en cause le soutien officiel apporté par Nicolas Sarkozy à la candidature égyptienne tout en reconnaissant que « le ministère des Affaires étrangères n’était pas sur cette ligne ».

    Reproduisant la même dualité de postures enregistrées lors de la venue du président syrien Bachar Al-Assad à Paris pour l’installation de l’UPM en juillet 2008, l’Elysée et le Quai d’Orsay affichent, une fois de plus, des attitudes divergentes, sinon contradictoires. Le président Nicolas Sarkozy, qui avait réaffirmé son soutien à son ministre des Affaires étrangères après la publication d’une enquête dénonçant et démontrant l’affairisme de Bernard Kouchner, assume-t-il ces divergences répétées ? C’est toute la question ...

    Outre cette nouvelle histoire gauloise, le complot ourdi contre Farouk Hosni s’inscrit clairement dans un contexte récurrent d’une fabrication du « choc des civilisations », d’une haine du monde arabo-musulman et d’un rejet des autres cultures. Enfin, il faut rappeler à tous les « chiens de garde » et les donneurs de leçons culturelles que la « convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles » a été adoptée par la conférence de l’Unesco en octobre 2005. Deux seuls Etats membres ont alors voté contre ... Les Etats-Unis et Israël.

    Richard Labévière
    Al-Ahram/hebdo -
    Semaine du 30 septembre au 6 octobre 2009, numéro 786 (Opinion)
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