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DEVISES/Dollar faible: l'Europe met la pression sur les Etats-Unis avant le G7

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  • DEVISES/Dollar faible: l'Europe met la pression sur les Etats-Unis avant le G7

    Göteborg (awp/afp) - Les Européens ont exhorté cette semaine les Etats-Unis à ne pas laisser le dollar continuer à baisser, à la veille d'une réunion du G7 et alors que l'administration Obama est soupçonnée de jouer sur la faiblesse du billet vert pour doper la croissance du pays.

    "Tout le monde a besoin d'un dollar fort", a lancé vendredi la ministre française des Finances, Christine Lagarde, en marge d'une réunion des ministres des Finances européens à Göteborg, en Suède.

    Elle s'est "réjouie" de propos tenus la veille en faveur d'un billet vert fort par le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner. "J'espère qu'il sera entendu", a-t-elle dit.

    Jeudi, lors d'une conférence à Washington, M. Geithner a déclaré qu'il était "très important pour ce pays que le dollar soit fort".

    Les Européens ont apprécié. Car depuis plusieurs jours, ils lancent des appels du pied en direction des Etats-Unis pour qu'ils encouragent une remontée du billet vert face à l'euro.

    "Si l'on a une monnaie forte, c'est le signe d'une économie forte", a souligné le ministre belge des Finances Didier Reynders, tandis que le ministre néerlandais des Finances Wouter Bos s'est dit "évidemment" content des déclarations de M. Geithner.

    "Nous savons quelle est l'attitude des autorités américaines concernant le dollar. Nous aimons beaucoup quand ils soulignent cette opinion en public", a commenté pour sa part le commissaire européen aux Affaires économiques, Joaquin Almunia.

    Après avoir grimpé fin 2008 avec la crise grâce à son statut de valeur refuge, le dollar est retombé tout au long de cette année, permettant à l'euro de repasser en septembre au-dessus du seuil de 1,45 dollar. Et ce pour la première fois depuis décembre 2008.

    Avant les propos de M. Geithner, l'administration américaine est restée longtemps silencieuse face à la baisse du billet vert.

    De quoi alimenter côté européen le soupçon que les Etats-Unis s'accommodent de la faiblesse du dollar. Elle sert en effet les intérêts économiques américains en soutenant les exportations nationales, rendues moins chères, et constitue donc un élément de reprise économique après la récession.

    Pour la zone euro, cela implique par contrecoup une appréciation de la monnaie unique qui risque de pénaliser ses exportations et d'étouffer le timide début de reprise économique.

    Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, a lui aussi lancé cette semaine un appel en direction des autorités américaines à Göteborg.

    "Une volatilité excessive et des mouvements désordonnés des taux de changes ont des implications négatives pour la stabilité économique et financière", a-t-il dit.

    En début de semaine, il avait déjà jugé lundi "extrêmement important que nous ayons un dollar fort".

    Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, lui a fait écho mardi. En Europe, "nous aimons cette phrase", souvent réaffirmée par les autorités américaines, "qui dit qu'un dollar fort est dans l'intérêt de l'économie américaine", a-t-il dit.

    Mais "je dois attirer votre attention sur le fait que nous n'avons pas entendu cette phrase dans la période récente et j'aimerais l'entendre à nouveau dans les prochains jours", a-t-il ajouté.

    Il a fini par être entendu juste avant une réunion samedi à Istanbul des ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales du Groupe des sept (G7), où la question des changes doit être abordée.

    rp

    (AWP/02 octobre 2009 17h01)
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    quel est l'impact du tx de change euro/dollar dans notre économie? Evidemment il est négatif.
    Nous vendons notre petrole en $ et nous nous fournisson dans la zone euro. Il est temps pour nous d'exiger des paiements dans une autre monnaie: yen, euro et même le yuan pourquoi pas?

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    • #3
      C'est facile à dire qu'à faire. Le pétrole est une matière première indexée sur le dollar américain. Exiger le règlement en une autre monnaie est quasiment impossible à moins que le dollar perd son statut de monnaie de référence.

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      • #4
        le débat de la substitution du dollar par une monnaie mondiale a été ouvert une puissance qui monte: la chine;
        Même si le G20 ne semble pas vouloir aborder les questions monétaires, pourtant essentielles, le débat commence à faire rage sur la rénovation du système monétaire international basé sur le dollar. Voici deux nouvelles contribution particulièrement intéressantes.

        La chute de la maison dollar ?

        Un article du Journal des Finances montre que la Chine en a assez de l’étalon dollar et cherche à faire pression pour lui trouver une alternative. Cette prise de position est très importante car la Chine est le premier pays par ses réserves de dollars (plus de 2 000 milliards). C’est le gouverneur de la banque centrale chinoise qui demande en effet à substituer au dollar une monnaie de réserve internationale, les DTS (un panier des grandes monnaies du monde), sous la supervision du FMI.
        Il faut dire que le jeu de « je te tiens, tu me tiens par la barbichette » entre les Etats-Unis et la Chine n’est pas sain. Si les chinois dénoncent la responsabilité des Etats-Unis dans la crise actuelle, ils oublient de préciser qu’ils la partagent lourdement puisque c’est la Chine qui finance les déficits des comptes courants Américains avec les excédents commerciaux qu’ils obtiennent avec ces mêmes Etats-Unis… Il y a co-responsabilité dans ce système délirant qui permet aux Etats-Unis de vivre à crédit.
        Mais la Chine s’est rendu compte des dangers de ce système avec l’effondrement du marché immobilier américain qui a déclenché une crise d’une telle violence que même ses exportations sont désormais en forte baisse, poussant des millions de chinois au chômage et menaçant l’équilibre social du pays. Pire, ces déséquilibres risquent de provoquer une dépréciation massive du dollar, dont la Chine serait la première victime en tant que premier créancier de la planète en dollar.

        Quelle issue pour le système monétaire international ?

        Pour protéger ses deux mille milliards de dollars de réserves et ses exportations, la Chine est contrainte de soutenir le cours du dollar et prévenir toute baisse inconsidéré qui serait également une baisse proportionnelle de ses avoirs. C’est là toute la perversité d’un système qui pousse à son autoreproduction puisque ces deux principaux acteurs en tirent un bénéfice clair : la poursuite de la consommation à crédit pour les Etats-Unis et la poursuite de son développement économique pour la Chine.
        Il y a pourtant une issue : alors que tout le monde économique parle d’un déplacement du centre de gravité économique vers le Pacifique, ce serait une une alliance eurasiatique. En effet, si l’Europe, la Chine et le Japon le décidaient, il serait possible de sortir de ce système d’étalon dollar. Les Etats-Unis ne pourraient pas résister à une telle alliance qui pourrait alors mettre en place un nouveau système monétaire international qui ne serait plus basé sur le dollar, mais sur un panier de devises ou de métaux précieux.

        On comprend sans doute mieux pourquoi la nouvelle administration américaine s’est d’abord déplacée en Asie. Les Etats-Unis veulent rester le centre de gravité économique de la planète pour préserver l’exorbitant avantage du dollar. C’est pourquoi ils souhaitent que l’Europe reste dans son orbite et que l’Asie voit le vieux continent ainsi et préfère donc privilégier des relations directes avec les Etats-Unis avec lesquels. Ainsi, leur interdépendance mutuelle assure le statut quo du système à court terme.
        Les idées commencent à apparaître, dans tous les pays, mais aujourd’hui, la réforme du système monétaire international semble encore lointaine car les dirigeants politique n’y accordent qu’une attention limitée et que les alliances nécessaires à cette réforme sont loin de se nouer.

        Laurent Pinsolle.

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