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FMI : En attendant le baril

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  • FMI : En attendant le baril

    Dans un pays où beaucoup restent circonspects à l’égard des chiffres officiels, les éléments fournis par le FMI sont des indicateurs utiles. A plus forte raison quand il s’agit de prévisions. Dans un contexte algérien où la loi de finances complémentaire 2009 traduit une réponse conservatrice d’un pouvoir angoissé par l’évolution de la balance des paiements, tout un chacun, même s’il n’est pas spécialiste en économie, pourrait trouver dans ces chiffres matière à réflexion.

    Après tout, les Algériens ont découvert qu’au nom de la préservation du bon équilibre de la balance des paiements, on leur interdit de recourir au crédit à la consommation. Beaucoup ne sont pas très convaincus de l’argument – on les a presque convaincus que le pays est à l’abri de la crise mondiale – mais ils commencent à s’y intéresser. La croissance reste formellement «positive». Elle pourrait s’établir, selon le FMI, à un petit 2,1% pour 2009 et aller jusqu’à 3,7% en 2010. Ce n’est sans doute pas la «catastrophe» mais ces taux de croissance restent faibles au regard des immenses besoins du pays. Et il faut bien admettre que les gros investissements en infrastructures sont nécessaires mais ne font pas la croissance.

    C’est encore plus vrai que, le plus souvent, on a fait dans l’importation de l’infrastructure et que les entreprises algériennes ont été peu associées. En termes de croissance, puisqu’il faut comparer, on peut constater que la Tunisie et le Maroc, dont les économies sont plus diversifiées, font mieux.

    Le fait que l’excédent commercial pourrait atteindre 7,3 milliards de dollars en 2010, contre un très petit 2,7 milliards de dollars en 2009, ne devrait pas être une source de satisfaction. Cette amélioration, toute relative, n’est que la conséquence de la reprise, encore modérée, des prix du pétrole.

    Entre des mesures contraignantes pour brider les importations – dont il faut attendre pour mesurer l’effet – et un prix du pétrole qui reprend des couleurs, cela ne fait pas une politique économique clairement lisible. Si peu lisible que ceux qui vivent, très bien d’ailleurs et sans trop se fatiguer, de la rente du commerce extérieur, pensent qu’il faut faire un peu le dos rond et attendre que la reprise mondiale donne encore plus de couleurs au baril.

    Tout le monde le sait, les Algériens ne sont pas encore exportateurs et ils ne le seront pas de sitôt. Une politique économique conséquente devrait canaliser par des incitations l’investissement, national ou étranger, pour favoriser une substitution des importations. Le risque est qu’avec une hausse des revenus pétroliers, on se remettra à laisser faire et à importer en oubliant le vague discours sur la substitution des importations. C’est que celle-ci ne se décrète pas seulement dans une loi de finances.


    K.Selim
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