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Le Japon veut croire à la fin de la déflation

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  • Le Japon veut croire à la fin de la déflation

    L'indice des prix à la consommation au Japon a enfin augmenté en Novembre pour la première fois depuis deux ans mais le gouvernement Koizumi reste encore prudent avant de crier victoire. D'ailleurs certains économistes estiment que c'est grace à la méthode utilisé pour efffecteur le calcul de l'indice qu'il est aussi favorable et qu'il fait renaitre l'espoir d'un fin de la déflation et à une sortie de la crise économique que subit l'archipel.

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    Pour la première fois en plus de deux ans, l'indice des prix japonais à la consommation a progressé de 0,1% en novembre sur un an. Cette première hausse fait suite à une stabilité de l'indice en octobre. «Même si une hirondelle ne fait pas le printemps, on peut donc espérer que la période de déflation est terminée», commente Caroline Newhouse-Cohen, économiste chez BNP Paribas. Cela fait déjà deux mois que la Banque du Japon (BOJ) pronostique cette hausse, alors qu'elle tablait encore sur une baisse de 0,1% en avril dernier. La déflation, c'est-à-dire la baisse des prix de tous les actifs, était devenue le symbole honni de la crise dans laquelle l'Archipel est resté englué pendant dix ans.

    Le pronostic n'est certes pas encore unanime. Certains économistes pointent la méthode actuelle de calcul des prix à la consommation. Celle-ci inclut en effet l'énergie. Or la flambée du pétrole peut fausser la tendance de fond de l'évolution des prix. De plus, «on aura l'année prochaine quelques facteurs potentiels de baisse des prix parmi lesquels l'arrivée de nouveaux opérateurs électriques qui pourraient avoir un impact sur le coût de l'énergie», nuance Caroline Newhouse-Cohen.

    Mais le scénario le plus prudent vient du gouvernement qui craint que cette fin de déflation ne se traduise par une remontée des taux d'intérêt. «La situation ne nous permet pas encore de modifier notre point de vue selon lequel une légère déflation se poursuit», a prévenu le secrétaire général du gouvernement, Shinzo Abé. Selon ses calculs, l'indice des prix à la consommation hors produits frais et énergie serait encore négatif de 0,2% sur un an. D'où le geste du premier ministre Junichiro Koizumi qui est allé jusqu'à exhorter publiquement la BOJ à poursuivre sa politique monétaire accommodante.

    Le poids de la dette

    Depuis mars 1999, la BOJ pratique une politique de taux zéro, engagée à l'origine pour éviter un effondrement du système bancaire menacé par ses créances douteuses. «La possibilité d'un abandon de l'actuel cadre de politique monétaire va probablement s'accroître dans le courant de l'année budgétaire 2006-2007», a prévenu la banque, en assurant que le changement de cap ne serait pas abrupt.

    Il n'empêche, le gouvernement nippon craint un durcissement de la politique monétaire qui menacerait la fragile reprise économique en cours. En prime, le renchérissement du loyer de l'argent alourdirait la charge de la dette. Le besoin de financement de l'État a doublé en cinq ans pour atteindre 140 000 milliards de yens (1 000 milliards d'euros). La dette publique représente 140% du PIB. Et la charge d'intérêt absorbe déjà 20% des recettes fiscales. Un tel fardeau ne pourrait qu'augmenter si le taux directeur de la BOJ remontait.

    La phase de décollage des taux de leur niveau zéro actuel est encore loin selon Caroline Newhouse-Cohen. «La BOJ va d'abord éponger les excédents de liquidités qui inondent le marché monétaire. Ensuite seulement se fixera-t-elle un objectif d'inflation pour enfin décider d'une éventuelle remontée de ses taux.» Si la fin de la déflation se confirme, évidemment.

    Source: Le Figaro
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