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Affaire Ben Barka: A quoi joue la justice française ?

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  • Affaire Ben Barka: A quoi joue la justice française ?

    Annulation des mandats contre les responsables marocains dans l’affaire Ben Barka
    A quoi joue la justice française ?


    En 24 heures, la justice française a décidé d’une chose et son contraire dans la tristement célèbre affaire de l’assassinat de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka en 1965 à Paris.


    Après avoir donné jeudi le feu vert au parquet pour diffuser des mandats d’arrêt internationaux contre quatre hauts responsables marocains qui sont l’actuel chef de la gendarmerie royale, le général Hosni Benslimane, et l’ancien chef des services de renseignement de Sa Majesté, Abdelhak Kadiri, Miloud Tounsi, alias Larbi Chtouki, un membre présumé du commando marocain auteur de l’enlèvement, et Abdelhak Achaâchi, agent du Cab 1, une unité secrète des services marocains, le parquet de Paris a demandé, vendredi, la suspension de la procédure.
    Motif ? Interpol aurait exigé des « précisions supplémentaires », selon la chancellerie. Pourtant le ministère français de la Justice, censé bien connaître la procédure en pareille situation, a avalisé les mandats. Ceci d’autant plus que ces mandats d’arrêt ne datent pas d’aujourd’hui puisqu’ils ont été signés en octobre 2007 par le juge parisien Patrick Ramaël.
    Qui pourrait croire, en effet, que la justice française, si méticuleuse, ait pu se tromper sur la consistance d’un dossier aussi brûlant ? Surtout pas la famille du disparu, Mehdi Ben Barka, qui a tôt fait de monter sur ses grands chevaux pour dénoncer ce qu’elle qualifie de « raison d’Etat ».
    « C’est une mascarade. Un même ministère qui se déjuge en 24 heures, c’est une manifestation flagrante et cynique de la raison d’Etat », s’est écrié Béchir Ben Barka le fils du défunt, rapporte l’AFP. « On ne sait pas ce que cache ce revirement.
    La ministre de la Justice a-t-elle été déjugée par l’Elysée ? Y a-t-il une volonté de ne pas chercher la vérité ? Si c’est le cas, cela doit être dit », a ajouté le fils de l’ancien opposant marocain. La colère du fils de Ben Barka n’a d’égale que sa réjouissance jeudi à l’annonce de la diffusion des mandats d’arrêt. « Nous disons enfin. Car ces mandats d’arrêt ont été lancés il y a 2 ans par le juge Ramaïl, avant qu’ils ne soient bloqués par le ministère de la Justice ,français. » Et d’enchaîner : « On va peut-être entendre ces témoins qui détiennent une part de vérité sur la mort de mon père. » C’est donc une profonde désillusion qui succède au soulagement éphémère d’une famille privée même du droit de savoir où est caché le corps du défunt.
    Indépendante de… sa volonté

    « Ce qui nous intéresse au premier plan, c’est de connaître la vérité. Mon père a été assassiné à Paris. Nous ne savons pas où est son corps, où il est enterré. Nous ignorons où se trouve le lieu de sa sépulture. C’est important pour notre famille de se recueillir sur ce lieu », souligne encore Béchir Ben Barka. Mais le fils devra apparemment attendre encore longtemps avant de savoir enfin où repose (?) le père. Et c’est naturellement le début d’un sulfureux feuilleton politico-judiciaire à rebondissements en France et peut-être aussi au Maroc.
    Qu’est-ce qui a pu bien se passer en effet entre jeudi et vendredi pour que la justice française se déjuge de la manière la plus imprévue qui soit ? Y a-t-il eu des interférences politiques pour que les hauts responsables marocains, notamment le chef de la gendarmerie royale encore en poste, ne soient pas traînés devant les tribunaux ? Y aurait-il un lien entre l’annulation des mandats d’arrêt et la visite annoncée du roi Mohammed VI en France ? Une chose est certaine, cette affaire est tellement fumante qu’elle ne peut être réduite à quelques arguties juridiques qui auraient pu retarder ou reporter la procédure.
    Habituée à étouffer ce genre d’affaire au nom de la raison d’Etat, la France ne souhaite manifestement pas se mettre à dos son « ami le roi » avec ce scandale encombrant, quitte à tordre le cou à sa propre justice vivement décriée ces derniers temps.
    Cette mansuétude, dont a fait preuve la chancellerie française à l’égard des hauts responsables marocains pourtant clairement mis en cause, n’a pas été de mise quand il s’est agi du diplomate algérien Rachid Hasseni retenu près d’une année sous le fallacieux prétexte qu’il aurait été le commanditaire présumé de l’assassinat de l’opposant Ali Mecili.
    Le responsable algérien mis en cause sur la base d’une simple dénonciation d’un ancien officier déserteur a même subi l’humiliation des tests ADN pour prouver son innocence. Cependant, les responsables de l’Etat français avaient brandi alors l’étendard de l’indépendance de la justice. Mais cette affaire de mandats d’arrêt diffusés puis annulés contre les commanditaires présumés de la disparition de l’opposant marocain prouverait au contraire que la justice française est indépendante mais de sa volonté…
    El Watan
    Par Hassan Moali
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    lol Vous n'avez pas encore compris que les affaires d'états ne se règlent pas dans les tribunaux? Et ce quelque soit le pays.
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

    Commentaire


    • #3
      La Chancellerie a démenti toute intervention politique.

      "Il n'y a aucune dimension politique" à cette demande, a déclaré Guillaume Didier, porte-parole du ministère de la Justice. "Interpol, constatant une insuffisance dans la rédaction de ces mandats, dit qu'ils ne sont pas exécutables en l'état, contraignant le parquet à demander la suspension de leur diffusion dans l'attente des compléments demandés", a-t-il ajouté.

      Interrogé samedi par l'AFP, un porte-parole du siège d'Interpol à Lyon s'est refusé à toute explication: "même si on demande des précisions, on n'a rien à ajouter et on ne fera pas de commentaires", a-t-il dit.

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