Avec un rapport qualité/prix, le Royaume peut bien se positionner à l'international.
Grâce à la crise économique mondiale, les produits en cuir marocains deviennent intéressants pour les pays d'Europe, de l'Asie et même les Etats-Unis.
En effet, en fournissant un produit de qualité avec un prix moindre, le Royaume peut bien se positionner, surtout dans le moyen de gamme. Déjà, les producteurs locaux exportent vers la France, l'Espagne, l'Italie et même l'Asie. D'autres contrats ont été signés entre les exportateurs marocains avec les Asiatiques et les Américains en marge du salon Micam Shoevent qui s'est tenu du 16 au 19 septembre dernier à Milan. C'est le fruit des campagnes de promotion menées par Maroc Export et les professionnels au Japon et aux Etats-Unis.
Une chose est sûre, l'industrie du cuir au Maroc a un bel avenir si le secteur se restructure, se modernise et surtout améliore sa créativité. Certes, la sous-traitance génère de bons revenus, mais il faut oser produire ses propres modèles et non copier ceux qui existent sur le marché afin de sortir du lot et se démarquer. Déjà, la première participation du Maroc, organisée en collaboration avec la Fedic (Fédération marocaine des industries du cuir), au Mican Shoevent a mis à nu les limites de la production locale. Face à une rude concurrence de la part des Chinois et des Indiens surtout sur le luxe et le moyen de gamme, les exportateurs nationaux doivent revoir leur copie pour percer sur le marché italien qui reste très exigeant, très créatif et très sélectif.
Même si les exportateurs marocains ambitionnent de se positionner avec des produits de qualité à moindre coût, ce n'est pas gagné d'avance. Selon Omar Idrissi, technicien styliste chez Rony's qui exporte 100% de sa production dont 90% vers la France: « Certes le haut de gamme a toujours un avenir, mais il faut faire de gros investissements pour diminuer le coût et être plus compétitifs».
Cela s'applique autant pour le haut de gamme que pour le moyen de gamme qui arrive à tirer son épingle du jeu.
En effet, à l'heure où les entreprises exportatrices accusent une perte de 30 à 50% de leur chiffre d'affaires, Rony's a affiché une bonne performance, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. D'après Amine Berrada, directeur artistique de Sonic, une entreprise qui a osé titiller les Italiens sur leur terrain en ouvrant une boutique au centre de Milan et qui fabrique pour le compte de donneurs d'ordre italiens, français, russes et américains : «La carence de matières premières de qualité surtout pour ceux qui veulent se positionner sur le segment du luxe est un vrai problème en plus du manque de designers nationaux qualifiés limitent le secteur à l'imitation ou à la sous-traitance». La situation s'est empirée avec la crise car «près de 150 entreprises ont mis la clé sous le paillasson», précise Berrada. Les industriels nationaux ont intérêt à se secouer pour éviter d'être largués par la concurrence sur le marché international et même local.
Se limiter aux marchés traditionnels ne suffit plus pour s'affirmer au niveau mondial. Déjà, sur le marché local les produits chinois ont réduit leurs marges en l'inondant, tandis que ceux qui fabriquent les collections moyen et haut de gamme écoulent leur production à l'étranger, surtout sur les marchés français et espagnol. Résultat, les consommateurs marocains se trouvent contraints soit d'acheter la mauvaise qualité (chinoise) vu son prix abordable, soit de se tourner vers les produits importés pour ceux qui craignent pour leur santé et qui ont les moyens de payer le prix indiqué. Et ce n'est pas fini, les Espagnols ont affirmé leur intention de s'implanter sur le marché marocain. Les industriels ibériques veulent prospecter des marchés émergents dans plusieurs pays dont le Royaume, pour impulser l'internationalisation des entreprises espagnoles, a annoncé récemment le gouvernement autonome de Valence.
Les responsables affirment que le secteur de la chaussure espagnole a réussi à faire face à la concurrence chinoise et aux défis de la globalisation. Toutefois, il souffre actuellement d'une "crise de consommation", d'où la décision d'aller chercher de nouvelles opportunités d'affaires à l'extérieur car la récupération est tributaire de l'évolution du marché international (Maroc, Tunisie, l'Ukraine ou la Chine).
In fine, le gouvernement doit penser à protéger la production locale d'une part et la santé des consommateurs en limitant les quotas d'importation, d'autre part. Une pratique qui est très courante partout. D'ailleurs, les exportateurs italiens viennent même de demander à leur gouvernement le renouvellement des mesures antidumping pour les chaussures en cuir provenant de la Chine et du Vietnam afin de sauver les emplois et de pérenniser les entreprises du secteur. Et pour cause, leur production a été réduite de 12% au premier trimestre 2009, selon les estimations de l'Association nationale des chaussures italiennes (ANCI). Un exemple à suivre.
Un secteur tourné vers l'exportLa branche chaussure est la principale activité de transformation du cuir, elle est tournée presque exclusivement vers l'extérieur et compte 236 unités industrielles réalisant près de 75% de la production totale du secteur en valeur, selon les chiffres avancées par la Fedic. Elle se caractérise par une diversité des articles fabriqués et des gammes offertes: chaussures de ville, chaussures de sport (Golf, Ski, etc.) pour hommes, femmes et enfants, chaussures professionnelles…
La branche de la chaussure représente à elle seule 70,3% des exportations totales du secteur, soit 79% de la valeur ajoutée. Rappelons qu'en août 2009, certaines grandes marques étrangères ont choisi le Maroc pour fabriquer leurs produits, notamment Kickers-BSA, JB Martin, Labelle, Puma, Adidas, Rieker, Gep France, Ferragamo, Effegi, etc.
Principaux clients en 2008
Espagne : 35,06%
France : 33,85%
Allemagne : 13,89%
Italie : 6,17%
Par Nadia Dref
Grâce à la crise économique mondiale, les produits en cuir marocains deviennent intéressants pour les pays d'Europe, de l'Asie et même les Etats-Unis.
En effet, en fournissant un produit de qualité avec un prix moindre, le Royaume peut bien se positionner, surtout dans le moyen de gamme. Déjà, les producteurs locaux exportent vers la France, l'Espagne, l'Italie et même l'Asie. D'autres contrats ont été signés entre les exportateurs marocains avec les Asiatiques et les Américains en marge du salon Micam Shoevent qui s'est tenu du 16 au 19 septembre dernier à Milan. C'est le fruit des campagnes de promotion menées par Maroc Export et les professionnels au Japon et aux Etats-Unis.
Une chose est sûre, l'industrie du cuir au Maroc a un bel avenir si le secteur se restructure, se modernise et surtout améliore sa créativité. Certes, la sous-traitance génère de bons revenus, mais il faut oser produire ses propres modèles et non copier ceux qui existent sur le marché afin de sortir du lot et se démarquer. Déjà, la première participation du Maroc, organisée en collaboration avec la Fedic (Fédération marocaine des industries du cuir), au Mican Shoevent a mis à nu les limites de la production locale. Face à une rude concurrence de la part des Chinois et des Indiens surtout sur le luxe et le moyen de gamme, les exportateurs nationaux doivent revoir leur copie pour percer sur le marché italien qui reste très exigeant, très créatif et très sélectif.
Même si les exportateurs marocains ambitionnent de se positionner avec des produits de qualité à moindre coût, ce n'est pas gagné d'avance. Selon Omar Idrissi, technicien styliste chez Rony's qui exporte 100% de sa production dont 90% vers la France: « Certes le haut de gamme a toujours un avenir, mais il faut faire de gros investissements pour diminuer le coût et être plus compétitifs».
Cela s'applique autant pour le haut de gamme que pour le moyen de gamme qui arrive à tirer son épingle du jeu.
En effet, à l'heure où les entreprises exportatrices accusent une perte de 30 à 50% de leur chiffre d'affaires, Rony's a affiché une bonne performance, ce qui n'est pas le cas de tout le monde. D'après Amine Berrada, directeur artistique de Sonic, une entreprise qui a osé titiller les Italiens sur leur terrain en ouvrant une boutique au centre de Milan et qui fabrique pour le compte de donneurs d'ordre italiens, français, russes et américains : «La carence de matières premières de qualité surtout pour ceux qui veulent se positionner sur le segment du luxe est un vrai problème en plus du manque de designers nationaux qualifiés limitent le secteur à l'imitation ou à la sous-traitance». La situation s'est empirée avec la crise car «près de 150 entreprises ont mis la clé sous le paillasson», précise Berrada. Les industriels nationaux ont intérêt à se secouer pour éviter d'être largués par la concurrence sur le marché international et même local.
Se limiter aux marchés traditionnels ne suffit plus pour s'affirmer au niveau mondial. Déjà, sur le marché local les produits chinois ont réduit leurs marges en l'inondant, tandis que ceux qui fabriquent les collections moyen et haut de gamme écoulent leur production à l'étranger, surtout sur les marchés français et espagnol. Résultat, les consommateurs marocains se trouvent contraints soit d'acheter la mauvaise qualité (chinoise) vu son prix abordable, soit de se tourner vers les produits importés pour ceux qui craignent pour leur santé et qui ont les moyens de payer le prix indiqué. Et ce n'est pas fini, les Espagnols ont affirmé leur intention de s'implanter sur le marché marocain. Les industriels ibériques veulent prospecter des marchés émergents dans plusieurs pays dont le Royaume, pour impulser l'internationalisation des entreprises espagnoles, a annoncé récemment le gouvernement autonome de Valence.
Les responsables affirment que le secteur de la chaussure espagnole a réussi à faire face à la concurrence chinoise et aux défis de la globalisation. Toutefois, il souffre actuellement d'une "crise de consommation", d'où la décision d'aller chercher de nouvelles opportunités d'affaires à l'extérieur car la récupération est tributaire de l'évolution du marché international (Maroc, Tunisie, l'Ukraine ou la Chine).
In fine, le gouvernement doit penser à protéger la production locale d'une part et la santé des consommateurs en limitant les quotas d'importation, d'autre part. Une pratique qui est très courante partout. D'ailleurs, les exportateurs italiens viennent même de demander à leur gouvernement le renouvellement des mesures antidumping pour les chaussures en cuir provenant de la Chine et du Vietnam afin de sauver les emplois et de pérenniser les entreprises du secteur. Et pour cause, leur production a été réduite de 12% au premier trimestre 2009, selon les estimations de l'Association nationale des chaussures italiennes (ANCI). Un exemple à suivre.
Un secteur tourné vers l'exportLa branche chaussure est la principale activité de transformation du cuir, elle est tournée presque exclusivement vers l'extérieur et compte 236 unités industrielles réalisant près de 75% de la production totale du secteur en valeur, selon les chiffres avancées par la Fedic. Elle se caractérise par une diversité des articles fabriqués et des gammes offertes: chaussures de ville, chaussures de sport (Golf, Ski, etc.) pour hommes, femmes et enfants, chaussures professionnelles…
La branche de la chaussure représente à elle seule 70,3% des exportations totales du secteur, soit 79% de la valeur ajoutée. Rappelons qu'en août 2009, certaines grandes marques étrangères ont choisi le Maroc pour fabriquer leurs produits, notamment Kickers-BSA, JB Martin, Labelle, Puma, Adidas, Rieker, Gep France, Ferragamo, Effegi, etc.
Principaux clients en 2008
Espagne : 35,06%
France : 33,85%
Allemagne : 13,89%
Italie : 6,17%
Par Nadia Dref
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