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Comment accéder à une vie de sénateur en Algérie

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  • Comment accéder à une vie de sénateur en Algérie

    LA BATAILLE FAIT RAGE DANS LES 48 WILAYAS DU PAYS
    Comment accéder à une vie de sénateur


    Quand la corruption sévit au niveau sénatorial, il faut faire son deuil de l’idée d’un contre-pouvoir et d’un contrôle de l’Etat.

    Pour avoir goûté aux plaisirs qu’offrent le poste et surtout la position de sénateur, les militants du FLN se font une guerre sans merci dans les coulisses. Le même climat belliciste règne entre les militants du RND et ceux du MSP qui ont eux aussi savouré aux félicités «sénatoriales». Le FNA de Moussa Touati veut sa part du «gâteau» et réclame plus de postes au niveau de la chambre haute du Parlement en sa qualité de troisième force du pays. Du coup, avant le déroulement de ces élections sénatoriales, prévues - sauf cas de force majeure - en décembre prochain, c’est une guerre larvée qui se déroule dans les 48 wilayas du pays pour accéder à une vie de sénateur.

    Avec un salaire trente fois supérieur au Snmg, des prêts bancaires sans intérêts, des primes pour le logement, le véhicule, les déplacements et autres avantages qui feraient rêver un «pauvre» enseignant d’université ou un «malheureux» professeur de médecine, il faut dire que la bataille en vaut la chandelle. Certains militants du FLN qui essaiment les structures locales y mettent les moyens.
    Dans certaines régions du pays, les voix s’achètent et se vendent comme de la simple marchandise. Selon les témoignages de certains militants du vieux parti, à deux mois du renouvellement des postes du tiers présidentiel au Sénat, les cours ont atteint les 70.000 DA et ils sont appelés à grimper à mesure que le rendez-vous électoral approche.
    Cette pratique ne s’est pas limitée à un cas isolé, elle a été signalée dans plusieurs wilayas du pays. Evidemment, la direction du FLN a dénoncé et condamné cette pratique par la voix de son porte-parole, Saïd Bouhedja, mais n’ayant aucune preuve matérielle, l’avertissement s’est limité à la dénonciation verbale. Le FLN, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne sait plus comment s’y prendre avec cette deuxième chambre qui a été créée à un moment où le vieux parti était en déclin.
    Abdelaziz Belkhadem a d’abord plaidé la dissolution du Sénat. Pour lui, les conditions pour lesquelles cette institution a été créé n’existent plus, c’est-à-dire la menace islamiste. Mais, ces derniers mois, le FLN semble totalement abandonner cette idée puisque dans les coulisses il revendique même sa présidence. En d’autres termes, Abdelkader Bensalah n’est plus assis économiquement sur son fauteuil car quand le FLN agit dans les coulisses, il fait trembler.
    Dans le registre de la corruption, on a de tout et il ne manquait que ce chapitre qui porte le nom de «corruption politique pour un train de vie de sénateur».
    Plusieurs personnalités, dont l’ex-candidat à l’élection présidentielle d’avril 2009, Mohammedi Saïd, ont prévenu contre l’influence de l’argent dans la politique.
    On est en plein dedans et quand la corruption sévit au niveau sénatorial, il faut faire son deuil de l’idée d’un contre-pouvoir, d’un contrôle de l’Etat et du vrai rôle qui échoit aux honorables sénateurs. Où sont ces réflexions qui éclairent davantage les opérateurs nationaux et étrangers sur la loi de finances complémentaire? Une loi qui a eu l’effet d’une révolution dans une Algérie qui se cherche économiquement.
    Où sont ces études sur l’avenir énergétique du pays, sur la place de l’environnement, des énergies renouvelables, de l’eau et de la sécurité alimentaire de l’Algérie? Où sont ces propositions de solutions pour la problématique du marché algérien, de sa régulation, sur la spéculation, sur l’informel? Devant le flot de questionnements qui nous parviennent, l’on peut sans hésiter affirmer que nos sénateurs vivent en marge de la société. Dans cette guéguerre, on n’a pas entendu une seule voix sénatoriale pour dire «Arrêtez le massacre des prix», pendant et après le Ramadhan.
    Etant en congé - comme les députés - durant le mois sacré, les sénateurs assistaient insensibles au lynchage des citoyens.
    De par le monde, les nations sont poussées vers l’avant par le génie créateur, la force de l’argument et le courage politique de ses élus. Oserions-nous le dire ou l’écrire à propos de vous, chers sénateurs? Vous ne nous donnez aucun argument, sinon celui de plaider, avec force, la dissolution de la chambre haute. En raison de la crise financière qui sévit dans le monde, les autorités algériennes ont décidé de réduire le train de vie de l’Etat. Ne faut-il pas commencer par cette institution budgétivore?
    L'expression
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Combien coûte un siège de sénateur ?

    L’argent mine les élections au conseil de la nation
    Combien coûte un siège de sénateur


    Les enchères ont déjà commencé : 50 000 dinars dans les petites bourgades, 90 000 dinars, voire plus dans les grandes villes et des sommes colossales issues de parrains et de sponsors politiques pour désigner un sénateur qui siégera au Conseil de la nation. Le FLN et le RND condamnent et tracent des “lignes rouges”. Leur appel sera-t-il entendu ?

    C’est un secret de Polichinelle : à l’approche de chaque rendez-vous électoral, les voix se font désirer pour désigner l’heureux élu à une assemblée locale, régionale ou nationale. Qualifiée d’immorale, voire de délit de corruption par les partis politiques, cette pratique revient au-devant de la scène pour mettre à nu les tentations de ceux qui financent les candidats aux prochaines sénatoriales.
    Et ce n’est point le nerf de la guerre qui manque dès qu’il s’agit de gros intérêts. Comme le principe du “tout se vend”, celui du “tout s’achète” fait fureur en politique pour accéder aux privilèges et au titre d’élu du peuple. Combien coûte l’ambition de devenir sénateur ? Qui finance qui et pour quel intérêt ? Mais surtout que font les partis politiques pour parer à la manipulation de l’argent de ceux qui décident et imposent des candidats sur mesure ? Ces questions reviennent également à chaque rendez-vous électoral sans trouver de réponse.
    C’est pratiquement des “zones interdites” où tout se décide. Toutefois, on s’attelle à dénoncer et à condamner, sans qu’aucune suite ne soit donnée pour indexer les corrupteurs qui “démoralisent” une vie politique qui n’a plus de repères ces dernières années. Et si dans les régions enclavées du pays les voix sont déjà mises à prix à des sommes allant de 50 000 à 70 000 dinars, il est évident que les candidats au niveau des grandes agglomérations peinent encore à accepter de payer un prix aussi fort : 90 000 dinars et plus la voix pour avoir la chance d’être désigné aux primaires.
    Le porte-parole du Front de libération nationale (FLN), Saïd Bouhadja, contacté par téléphone, qualifie cette pratique d’immorale pour un parti politique et pour toutes les formations qui ont un programme de base et une portée politique dans la société. “Nous condamnons énergiquement la vente de voix. C’est une trahison pour la cause du parti. Ce comportement nous condamne tous et ne fait pas avancer les choses. Bien au contraire, c’est un recul moral”, dira M. Bouhadja. Celui-ci avouera, par ailleurs, que le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, “a donné des instructions fermes à tous les mouhafadhs afin d’organiser dans la totale transparence les primaires et de désigner les hommes qu’il faut pour siéger au sein du Sénat”. À la question si le FLN a enregistré des tentatives de corruption ou des cas isolés,
    M. Bouhadja dira tout de go : “Vous savez, il y a des gens qui sont tentés par cette pratique malsaine. Comme il y a des personnes sans scrupules qui tentent de l’extérieur de donner une mauvaise image à ce rendez-vous. Mais, n’oubliez pas que nous avons notre méthode et notre démarche pour juguler ce phénomène.
    Et nous allons opter pour des élus crédibles tant que nous avons les outils pour mener cette opération aussi proprement que possible. Du reste, la vente des voix est un acte de corruption répréhensible que le FLN condamne.” Même son de cloche au sein de la deuxième force politique du pays, en l’occurrence le Rassemblement national démocratique (RND). Miloud Chorfi, porte-parole du parti de Ahmed Ouyahia, estime d’emblée que “la vente des voix est un acte de corruption que le RND dénonce et condamne. Nous tenons des réunions quotidiennes au sein de nos bureaux communaux et de wilaya pour sensibiliser nos élus et nos militants sur l’importance des élections sénatoriales.
    Nous sommes contre cet acte immoral à plus d’un titre. D’abord, il s’agit d’une atteinte à la Constitution et à l’institution qu’est le Sénat, ensuite c’est une atteinte à la vie politique nationale.” Selon M. Chorfi, le RND préconise à la veille des primaires un sondage au niveau de toutes les wilayas pour arrêter les candidats potentiels, crédibles et compétents pour siéger au Sénat, car, dit-il, “le RND compte maintenir sa place et sa position” conformément au programme et aux convictions du parti. “Depuis 1997, nous avons eu toujours des orientations à ce sujet.
    C’est une tradition dans le parti, le secrétaire général instruit à chaque fois les élus et les militants pour observer la discipline et la vigilance”, explique encore notre interlocuteur. Et pour verrouiller les portes de la tentation, le RND tiendra, au courant de la deuxième semaine du mois en cours, une réunion qui regroupera les 48 coordinateurs de wilaya. Elle sera présidée par le patron du RND, M. Ouyahia, qui aura à définir la stratégie de sa formation à deux mois de ces joutes électorales.
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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