Chaque année, en France, 213.000 personnes se font usurper leur identité. Un délit méconnu qui dépasse - de loin - le nombre annuel de cambriolages à domicile (150.000) et de vols de voitures (130.000) subis en France. Une étude menée auprès d'un échantillon représentatif de la population française dévoile que 4,2 % des personnes interrogées déclarent avoir été victimes d'une usurpation d'identité.
Des données qui sont le résultat d'une enquête réalisée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) pour le compte de la société américaine Fellowes, spécialisée dans les broyeurs de documents.
"Les répercussions psychologiques sont fortes, note Franck Lehuede, du Crédoc. Certains parlent de viol de leur intimité et mettent beaucoup de temps à dépasser cela. L'épreuve la plus difficile est de prouver et de justifier leur identité." Les conséquences pour les victimes sont aussi financières.
"Le coût individuel moyen d'une usurpation d'identité se monte à 2.229 euros" par personne en cumulant les détournements (argent, aides sociales, etc.), le montant des démarches administratives et judiciaires et les coûts supplémentaires générés par cet imbroglio (médecin, frais postaux). Après le remboursement des assurances, le montant moyen restant à la charge de la victime est de 1.556 euros, bien que, dans certains cas, l'histoire tourne au drame avec interdit bancaire, perte d'emploi, voire emprisonnement. Au total, la fraude coûte 474 millions d'euros par an aux assureurs et aux particuliers, et 3,874 milliards par an si l'on compte le préjudice pour l'Unedic (1,4 milliard), 1 milliard pour la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et 1 milliard pour la Caisse d'allocations familiales (Caf).
Reste à savoir comment les fraudeurs arrivent à leurs fins. Près d'une victime sur deux est "incapable" de savoir comment le fraudeur a réussi à obtenir ses données personnelles, s'inquiète Franck Lehuede, qui recommande de détruire méthodiquement tous les documents contenant des données personnelles, ce qui n'est pas toujours un réflexe. En 2008, le Crédoc a montré dans une étude que 22 % des poubelles des ménages français contenaient un document pouvant faciliter une usurpation d'identité (relevé bancaire, factures...).
En attendant, l'observatoire regrette que les conséquences du problème soient "largement sous-estimées par les autorités" et que l'usurpation d'identité ne fasse l'objet d'aucune législation particulière. Pour être punie, elle doit être associée à un autre délit.
Par Le Point
Des données qui sont le résultat d'une enquête réalisée par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) pour le compte de la société américaine Fellowes, spécialisée dans les broyeurs de documents.
"Les répercussions psychologiques sont fortes, note Franck Lehuede, du Crédoc. Certains parlent de viol de leur intimité et mettent beaucoup de temps à dépasser cela. L'épreuve la plus difficile est de prouver et de justifier leur identité." Les conséquences pour les victimes sont aussi financières.
"Le coût individuel moyen d'une usurpation d'identité se monte à 2.229 euros" par personne en cumulant les détournements (argent, aides sociales, etc.), le montant des démarches administratives et judiciaires et les coûts supplémentaires générés par cet imbroglio (médecin, frais postaux). Après le remboursement des assurances, le montant moyen restant à la charge de la victime est de 1.556 euros, bien que, dans certains cas, l'histoire tourne au drame avec interdit bancaire, perte d'emploi, voire emprisonnement. Au total, la fraude coûte 474 millions d'euros par an aux assureurs et aux particuliers, et 3,874 milliards par an si l'on compte le préjudice pour l'Unedic (1,4 milliard), 1 milliard pour la Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) et 1 milliard pour la Caisse d'allocations familiales (Caf).
Reste à savoir comment les fraudeurs arrivent à leurs fins. Près d'une victime sur deux est "incapable" de savoir comment le fraudeur a réussi à obtenir ses données personnelles, s'inquiète Franck Lehuede, qui recommande de détruire méthodiquement tous les documents contenant des données personnelles, ce qui n'est pas toujours un réflexe. En 2008, le Crédoc a montré dans une étude que 22 % des poubelles des ménages français contenaient un document pouvant faciliter une usurpation d'identité (relevé bancaire, factures...).
En attendant, l'observatoire regrette que les conséquences du problème soient "largement sous-estimées par les autorités" et que l'usurpation d'identité ne fasse l'objet d'aucune législation particulière. Pour être punie, elle doit être associée à un autre délit.
Par Le Point
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