PARIS - Le récit d'un journaliste d'origine algérienne du quotidien Le Monde, détaillant vexations et remarques, a déclenché sur internet une vague de témoignages sur le racisme au quotidien en France, y compris dans les milieux privilégiés.
"Je pensais que ma « qualité » de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux « défauts »: être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman", écrivait le journaliste fin septembre, précisant qu'il se présentait désormais au téléphone comme "Monsieur Kessous" en faisant l'impasse sur son prénom, Mustapha, pour éviter les problèmes.
Dans cet article, Mustapha Kessous, 30 ans, multipliait les exemples de ce racisme ordinaire, rencontré au gré de ses reportages ou de ses rencontres, dans tous les milieux sociaux et culturels. Ce témoignage a enflammé l'internet français et donné un nouvel éclairage à la lancinate question des préjugés raciaux dans l'hexagone.
l'article de M. Kessous a attiré des centaines de commentaires et a été partagé des centaines de fois sur Twitter ou Facebook, des internautes transformant même leur profil en "Mustapha" par sympathie pour le journaliste, selon Le Monde.
Pendant des jours, le nom du rédacteur a été le plus recherché sur Google France. Pour beaucoup de Français ayant une origine non européenne l'histoire du journaliste ressemble furieusement à la leur.
Comme lui, ils savent ce que c'est de se voir refuser l'entrée dans un club ou dans un restaurant branché, subir une fouille de la police, s'entendre dire que l'emploi ou le logement tant convoité a déjà été pris, ou encore endurer des plaisanteries racistes.
Dans un commentaire envoyé au Monde, une jeune ingénieur, Lylia Kateb, raconte que quand son chef de service l'a présentée au grand patron en prononçant son nom à consonance arabe, il s'est empressé de préciser: "mais ne vous en faites pas, c'est quelqu'un de bien".
Une dizaine de jours avant l'article de Mustapha Kessous, des propos jugés racistes du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, un proche du président Nicolas Sarkozy, avaient fait un "buzz" sur internet avant de se transformer en scandale politico-médiatique.
"Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", avait dit le ministre à propos d'un militant du parti UMP (droite au pouvoir) d'origine maghrébine, sans se douter qu'il était filmé.
La Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), autorité administrative indépendante créée fin 2004, s'est félicitée de l'article de M. Kessous.
Son témoignage "est très utile, parce qu'on se dit +ça arrive aussi à un journaliste+'. Souvent on pense que ça n'arrive qu'à des gens qui ont des difficultés sociales", a déclaré à l'AFP la directrice de la communication Marylene Courivaud.
L'interdiction de toutes statistiques en matière d'origine ethnique, au nom de l'égalité républicaine, ne permet pas de mesurer les discriminations en France, pays d'immigration, qui compte notamment 4 à 5 millions d'habitants d'origine musulmane.
Pour lire l’article de Mustapha Kessous intitulé : « Moi, Mustapha Kessous, journaliste au "Monde" et victime du racisme », consultez le monde.fr du 23 septembre 2009
"Je pensais que ma « qualité » de journaliste au Monde allait enfin me préserver de mes principaux « défauts »: être un Arabe, avoir la peau trop basanée, être un musulman", écrivait le journaliste fin septembre, précisant qu'il se présentait désormais au téléphone comme "Monsieur Kessous" en faisant l'impasse sur son prénom, Mustapha, pour éviter les problèmes.
Dans cet article, Mustapha Kessous, 30 ans, multipliait les exemples de ce racisme ordinaire, rencontré au gré de ses reportages ou de ses rencontres, dans tous les milieux sociaux et culturels. Ce témoignage a enflammé l'internet français et donné un nouvel éclairage à la lancinate question des préjugés raciaux dans l'hexagone.
l'article de M. Kessous a attiré des centaines de commentaires et a été partagé des centaines de fois sur Twitter ou Facebook, des internautes transformant même leur profil en "Mustapha" par sympathie pour le journaliste, selon Le Monde.
Pendant des jours, le nom du rédacteur a été le plus recherché sur Google France. Pour beaucoup de Français ayant une origine non européenne l'histoire du journaliste ressemble furieusement à la leur.
Comme lui, ils savent ce que c'est de se voir refuser l'entrée dans un club ou dans un restaurant branché, subir une fouille de la police, s'entendre dire que l'emploi ou le logement tant convoité a déjà été pris, ou encore endurer des plaisanteries racistes.
Dans un commentaire envoyé au Monde, une jeune ingénieur, Lylia Kateb, raconte que quand son chef de service l'a présentée au grand patron en prononçant son nom à consonance arabe, il s'est empressé de préciser: "mais ne vous en faites pas, c'est quelqu'un de bien".
Une dizaine de jours avant l'article de Mustapha Kessous, des propos jugés racistes du ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, un proche du président Nicolas Sarkozy, avaient fait un "buzz" sur internet avant de se transformer en scandale politico-médiatique.
"Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes", avait dit le ministre à propos d'un militant du parti UMP (droite au pouvoir) d'origine maghrébine, sans se douter qu'il était filmé.
La Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde), autorité administrative indépendante créée fin 2004, s'est félicitée de l'article de M. Kessous.
Son témoignage "est très utile, parce qu'on se dit +ça arrive aussi à un journaliste+'. Souvent on pense que ça n'arrive qu'à des gens qui ont des difficultés sociales", a déclaré à l'AFP la directrice de la communication Marylene Courivaud.
L'interdiction de toutes statistiques en matière d'origine ethnique, au nom de l'égalité républicaine, ne permet pas de mesurer les discriminations en France, pays d'immigration, qui compte notamment 4 à 5 millions d'habitants d'origine musulmane.
Pour lire l’article de Mustapha Kessous intitulé : « Moi, Mustapha Kessous, journaliste au "Monde" et victime du racisme », consultez le monde.fr du 23 septembre 2009
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