Baisse des IDE : La crise plus visible
Fatima-Zohra Jdily Le : 2009-10-08
L'observateur
Rappelons-nous des sorties médiatiques, au lendemain de la crise, du gouvernement marocain. Au moment où l’économie réelle était menacée, les responsables gouvernementaux ont affirmé en chœur et sur un ton volontariste que le Maroc «pouvait très bien rebondir et tirer bénéfice de la crise!». Depuis nous nous posons la question de savoir pourquoi le Maroc va-t-il résister alors que l’ensemble des économies, même les plus véritablement solides, se trouvent menacées et fragilisées ? «Dire que l’on est à l’abri de la crise internationale est un non-sens…». La phrase lâchée par Habib El Malki donne le ton.
Si la crise devait toucher l’économie marocaine, c’est par quatre volets qu’elle devrait s’infiltrer : tourisme, transferts des MRE, IDE et exportations de produits sous-traités, textile notamment. Si les économies développées étaient les premières à être frappées par la crise, il faut dire que le décalage tient en partie au temps qu’il a fallu pour que le ralentissement économique frappe les pays en développement et, petit à petit, les investissements directs. Telle était l’analyse des conjoncturistes, lorsque la débâcle du système financier international battait son plein. Eh bien, la baisse de régime des quatre grandeurs est une réalité. La crise économique mondiale est aujourd’hui bien installée.
Le Maroc est-il exempt ?
La crise financière et économique mondiale s’est traduite par une baisse importante des flux des investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde. D’ailleurs, de nombreux rapports spécialisés le soulignent. Le dernier rapport annuel de la Conférence des Nations-unies pour le commerce et le développement (CNUCED) précise que l'aggravation de la crise économique et financière a assombri les perspectives mondiales en matière d´investissements directs étrangers (IED). L’année 2009 s’annonce difficile en matière d’attractivité des IDE. Pire, depuis le milieu de 2008, les rapatriements d´investissements, de prêts intragroupe filiale-société mère ou de remboursements de prêts à la société mère, ont dépassé les flux bruts d’IED dans un certain nombre de pays.
Ce rapport, rendu public dernièrement, prévoit une chute de 30% des IDE cette année, tout en tablant sur une légère reprise en 2010. En 2009, les flux d'IED devraient atteindre 1200 milliards de dollars (822,20 milliards d’euros), contre 1700 milliards en 2008, ce qui représente une chute de 29,41%. Selon les premières données recueillies en 2009 auprès de 96 pays, les IDE ont même, en comparaison annuelle, dégringolé de 44% au premier trimestre.
La CNUCED signale que la réduction des profits enregistrés par les grandes multinationales a provoqué des coupes dans les IDE. Un sondage réalisé par la CNUCED auprès des dirigeants de multinationales montre que 85% d’entre eux considèrent que «la récession économique mondiale les a amenés à réviser à la baisse leurs projets d´investissements à l´étranger». Cette situation s’est traduite par une baisse des flux des investissements directs étrangers dans le monde. La chute a déjà concerné dix-sept pays de la zone OCDE. Les IDE dans ces pays se sont contractés de presque 50% au premier trimestre 2009 comparativement au trois derniers mois de l’année 2008. Le montant global des IDE dans l’ensemble de la zone pourrait atteindre en 2009 à peine 500 milliards de dollars contre 1 020 milliards un an plus tôt.
Le rapport note qu’en 2008, les sorties d'IED des pays développés ont accusé une baisse moins forte (-17 %) que les entrées. Selon la même source, les flux d'IED vers l’Afrique, après avoir atteint un niveau record de 88 milliards de dollars en 2008, ont reculé au premier trimestre 2009 d´environ 67% par rapport à la même période de l´année précédente. L’économie marocaine n’échappe pas à la règle. Le dernier rapport d’ANIMA Investment Network le confirme. Cette entité, qui est un réseau réunissant une quarantaine d’agences gouvernementales et des réseaux internationaux du pourtour méditerranéen, précise qu’en Afrique du Nord, seuls l’Egypte, la Libye et le Maroc ont connu une diminution remarquable en matière d'IED.
Carrément une baisse
Eh oui ! La crise a réussi à atteindre l’économie marocaine. De par son ampleur et son intensité, la crise économique et financière qui a secoué toutes les économies des pays n'a épargné aucune région du monde. Dans l’ensemble méditerranéen pris en compte par l’étude d’ANIMA Investment Network, le montant global des IDE dont a bénéficié le Maroc représente à peine 4,8% contre 3,5% pour la Tunisie et 5,2% pour l’Algérie alors que la Turquie et l’Egypte se partagent respectivement 32,6% et 21,7%. Dans son rapport intitulé «L’investissement direct étranger vers les pays de la Méditerranée en 2008 face à la crise», ANIMA Investment Network constate qu’après cinq années de vaches grasses, seulement 95 projets d'IED ont été enregistrés dans le Royaume en 2008. Ce qui représente une baisse de 36% par rapport à 2007. Année, au terme de laquelle le Maroc avait attiré 149 projets d'IED. Cet affaiblissement se ressent aussi au niveau des montants investis. L’Observatoire des projets d’investissement en Méditerranée (MIPO) relevant d’ANIMA Investment Network, note que 1,5 milliard d’euros d'IED ont été injectés dans l’économie marocaine en 2008, contre 2,7 milliards une année auparavant. Quant au rapport de la CNUCED, il souligne qu’au Maroc, les flux des IED ont atteint en 2008 quelque 2,34 milliards de dollars contre 2,8 milliards en 2007.
Par ailleurs, comparée aux deux dernières années, la répartition des recettes des IDE par secteurs laisse voir un net recul avec moins de 54%. Les recettes d’investissement ont chuté de plus de 12,4 milliards de DH à un peu plus de 5,6 milliards. Ainsi, l’industrie accuse un recul de 58%, l’énergie et les mines (40,4%) ou encore les transports (94,1%). Cependant, les transferts au titre des bénéfices ont tendance à augmenter d’année en année. Ils passent de 5,32 milliards de DH en 2002 à 7 milliards en 2008. En effet, les deux postes de dépenses (bénéfices et désinvestissements) risquent de compromettre le bilan devises des investissements étrangers au Maroc pour les années à venir. Aujourd’hui, à 86% des dividendes attribués à des investisseurs étrangers, l’on s’interroge sur l’intérêt de ces investissements. De même, les conjoncturistes marocains s’inquiètent de l’état du stock des investissements étrangers au Maroc et des dépenses en devises. A leurs yeux, le stock risque de s’essouffler si les réformes qui s’imposent ne sont pas entreprises à temps. Pis, il ressort de l’analyse des chiffres de la direction marocaine des investissements que la baisse concerne notamment les capitaux arabes. Ces derniers ont régressé de près de 77% à 4,7 milliards de DH à fin août 2008 au lieu de 20 milliards en 2007. Ce ralentissement des IDE touche des secteurs à fort potentiel de création d’emplois comme l’automobile.
Larbi Belarbi, président de l'Association marocaine de l'industrie et du commerce dans l'automobile (Amica), relève pour sa part "des réajustements à la baisse, de l'ordre de 5 %" chez les constructeurs et les équipementiers. La crise retarde ainsi des projets, comme celui de Renault et Nissan. Le premier opérateur industriel automobile honorerait partiellement ses engagements alors que Nissan se désengage. Ce n’est pas tout. Le textile dans la région de Tanger a été fortement frappé par la crise suite à la fermeture de certaines usines dont les propriétaires sont des étrangers. Si des fermetures d’usines et d’importantes suppressions d’emplois ont été annoncées en Occident, au Maroc, plus précisément dans la région industrielle de Tanger cette conjoncture se traduit par «une baisse de la production de 20 à 40%», indique Adil Raiss, président de l’Association de la zone industrielle de Tanger (Azit), lors d’un entretien à l’occasion d’une enquête sur le secteur textile réalisée par L’Observateur du Maroc. Idem pour le secteur aéronautique dans lequel les investissements étrangers sont très importants. Il ne faut pas omettre les PME PMI qui attirent des investissements étrangers sous différentes formules de sous-traitance. Contactée à ce sujet, Latifa Chihabi, DG de l’ANPME, affirme que les entreprises, essentiellement des PME / PMI et TPE, voient leur carnet de commande fondre comme neige au soleil, que la tendance haussière du chômage inquiète… Voilà que le Maroc se réveille. Concernant le secteur touristique, Mohamed Bousaid, ministre du Tourisme et de l’artisanat, a déclaré que le tourisme vient en tête des secteurs qui drainent le plus d’investissements. En effet, l’attractivité de ce secteur remonte de la 2e à la 1re place avec une moyenne de 24%. Face à ce bilan grisâtre, Souad Terrab, conseillère du ministre de l’Industrie, déclare qu’au Maroc, l’attraction des IDE occupe une place centrale dans les politiques de développement du pays. Elle ajoute que le pays dispose aujourd’hui d’atouts suffisants pour renforcer son attractivité en matière d’investissements directs étrangers. Aussi, l’économie marocaine a-t-elle réalisé au cours de ces dernières années des performances non négligeables tant au niveau de la croissance qu’au niveau de l’investissement. Comparés aux autres pays de la Méditerranée, les IDE au Maroc n’ont pas connu une profonde rupture par rapport à 2007. La baisse du montant investi dans le pays n’a pas dépassé 6% alors qu’elle est très marquée en Tunisie (-75,2%) et en Turquie (-25,6%).
Cependant, les différentes actions mises en œuvre ont été différemment appréciées. Ces efforts, favorablement jugés par les pouvoirs publics, sont en revanche peu appréciés par les opérateurs économiques. En effet, le dernier sondage d'opinion effectué par le CMC (Centre marocain de conjoncture) révèle que presque 84% des interrogés ne sont pas satisfaits des mesures prises pour aider les entreprises à mieux supporter les effets de la crise. En confortant les prévisions des opérateurs non seulement à travers leurs comportements mais aussi à travers leurs anticipations sur l'année prochaine, la Lettre mensuelle qui est un «Spécial Post-Crise», l'Observatoire s'attend ainsi à un taux de croissance pour 2010 de l'ordre de 3,2% contre 5,8% pour 2009.
Fatima-Zohra Jdily Le : 2009-10-08
L'observateur
Rappelons-nous des sorties médiatiques, au lendemain de la crise, du gouvernement marocain. Au moment où l’économie réelle était menacée, les responsables gouvernementaux ont affirmé en chœur et sur un ton volontariste que le Maroc «pouvait très bien rebondir et tirer bénéfice de la crise!». Depuis nous nous posons la question de savoir pourquoi le Maroc va-t-il résister alors que l’ensemble des économies, même les plus véritablement solides, se trouvent menacées et fragilisées ? «Dire que l’on est à l’abri de la crise internationale est un non-sens…». La phrase lâchée par Habib El Malki donne le ton.
Si la crise devait toucher l’économie marocaine, c’est par quatre volets qu’elle devrait s’infiltrer : tourisme, transferts des MRE, IDE et exportations de produits sous-traités, textile notamment. Si les économies développées étaient les premières à être frappées par la crise, il faut dire que le décalage tient en partie au temps qu’il a fallu pour que le ralentissement économique frappe les pays en développement et, petit à petit, les investissements directs. Telle était l’analyse des conjoncturistes, lorsque la débâcle du système financier international battait son plein. Eh bien, la baisse de régime des quatre grandeurs est une réalité. La crise économique mondiale est aujourd’hui bien installée.
Le Maroc est-il exempt ?
La crise financière et économique mondiale s’est traduite par une baisse importante des flux des investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde. D’ailleurs, de nombreux rapports spécialisés le soulignent. Le dernier rapport annuel de la Conférence des Nations-unies pour le commerce et le développement (CNUCED) précise que l'aggravation de la crise économique et financière a assombri les perspectives mondiales en matière d´investissements directs étrangers (IED). L’année 2009 s’annonce difficile en matière d’attractivité des IDE. Pire, depuis le milieu de 2008, les rapatriements d´investissements, de prêts intragroupe filiale-société mère ou de remboursements de prêts à la société mère, ont dépassé les flux bruts d’IED dans un certain nombre de pays.
Ce rapport, rendu public dernièrement, prévoit une chute de 30% des IDE cette année, tout en tablant sur une légère reprise en 2010. En 2009, les flux d'IED devraient atteindre 1200 milliards de dollars (822,20 milliards d’euros), contre 1700 milliards en 2008, ce qui représente une chute de 29,41%. Selon les premières données recueillies en 2009 auprès de 96 pays, les IDE ont même, en comparaison annuelle, dégringolé de 44% au premier trimestre.
La CNUCED signale que la réduction des profits enregistrés par les grandes multinationales a provoqué des coupes dans les IDE. Un sondage réalisé par la CNUCED auprès des dirigeants de multinationales montre que 85% d’entre eux considèrent que «la récession économique mondiale les a amenés à réviser à la baisse leurs projets d´investissements à l´étranger». Cette situation s’est traduite par une baisse des flux des investissements directs étrangers dans le monde. La chute a déjà concerné dix-sept pays de la zone OCDE. Les IDE dans ces pays se sont contractés de presque 50% au premier trimestre 2009 comparativement au trois derniers mois de l’année 2008. Le montant global des IDE dans l’ensemble de la zone pourrait atteindre en 2009 à peine 500 milliards de dollars contre 1 020 milliards un an plus tôt.
Le rapport note qu’en 2008, les sorties d'IED des pays développés ont accusé une baisse moins forte (-17 %) que les entrées. Selon la même source, les flux d'IED vers l’Afrique, après avoir atteint un niveau record de 88 milliards de dollars en 2008, ont reculé au premier trimestre 2009 d´environ 67% par rapport à la même période de l´année précédente. L’économie marocaine n’échappe pas à la règle. Le dernier rapport d’ANIMA Investment Network le confirme. Cette entité, qui est un réseau réunissant une quarantaine d’agences gouvernementales et des réseaux internationaux du pourtour méditerranéen, précise qu’en Afrique du Nord, seuls l’Egypte, la Libye et le Maroc ont connu une diminution remarquable en matière d'IED.
Carrément une baisse
Eh oui ! La crise a réussi à atteindre l’économie marocaine. De par son ampleur et son intensité, la crise économique et financière qui a secoué toutes les économies des pays n'a épargné aucune région du monde. Dans l’ensemble méditerranéen pris en compte par l’étude d’ANIMA Investment Network, le montant global des IDE dont a bénéficié le Maroc représente à peine 4,8% contre 3,5% pour la Tunisie et 5,2% pour l’Algérie alors que la Turquie et l’Egypte se partagent respectivement 32,6% et 21,7%. Dans son rapport intitulé «L’investissement direct étranger vers les pays de la Méditerranée en 2008 face à la crise», ANIMA Investment Network constate qu’après cinq années de vaches grasses, seulement 95 projets d'IED ont été enregistrés dans le Royaume en 2008. Ce qui représente une baisse de 36% par rapport à 2007. Année, au terme de laquelle le Maroc avait attiré 149 projets d'IED. Cet affaiblissement se ressent aussi au niveau des montants investis. L’Observatoire des projets d’investissement en Méditerranée (MIPO) relevant d’ANIMA Investment Network, note que 1,5 milliard d’euros d'IED ont été injectés dans l’économie marocaine en 2008, contre 2,7 milliards une année auparavant. Quant au rapport de la CNUCED, il souligne qu’au Maroc, les flux des IED ont atteint en 2008 quelque 2,34 milliards de dollars contre 2,8 milliards en 2007.
Par ailleurs, comparée aux deux dernières années, la répartition des recettes des IDE par secteurs laisse voir un net recul avec moins de 54%. Les recettes d’investissement ont chuté de plus de 12,4 milliards de DH à un peu plus de 5,6 milliards. Ainsi, l’industrie accuse un recul de 58%, l’énergie et les mines (40,4%) ou encore les transports (94,1%). Cependant, les transferts au titre des bénéfices ont tendance à augmenter d’année en année. Ils passent de 5,32 milliards de DH en 2002 à 7 milliards en 2008. En effet, les deux postes de dépenses (bénéfices et désinvestissements) risquent de compromettre le bilan devises des investissements étrangers au Maroc pour les années à venir. Aujourd’hui, à 86% des dividendes attribués à des investisseurs étrangers, l’on s’interroge sur l’intérêt de ces investissements. De même, les conjoncturistes marocains s’inquiètent de l’état du stock des investissements étrangers au Maroc et des dépenses en devises. A leurs yeux, le stock risque de s’essouffler si les réformes qui s’imposent ne sont pas entreprises à temps. Pis, il ressort de l’analyse des chiffres de la direction marocaine des investissements que la baisse concerne notamment les capitaux arabes. Ces derniers ont régressé de près de 77% à 4,7 milliards de DH à fin août 2008 au lieu de 20 milliards en 2007. Ce ralentissement des IDE touche des secteurs à fort potentiel de création d’emplois comme l’automobile.
Larbi Belarbi, président de l'Association marocaine de l'industrie et du commerce dans l'automobile (Amica), relève pour sa part "des réajustements à la baisse, de l'ordre de 5 %" chez les constructeurs et les équipementiers. La crise retarde ainsi des projets, comme celui de Renault et Nissan. Le premier opérateur industriel automobile honorerait partiellement ses engagements alors que Nissan se désengage. Ce n’est pas tout. Le textile dans la région de Tanger a été fortement frappé par la crise suite à la fermeture de certaines usines dont les propriétaires sont des étrangers. Si des fermetures d’usines et d’importantes suppressions d’emplois ont été annoncées en Occident, au Maroc, plus précisément dans la région industrielle de Tanger cette conjoncture se traduit par «une baisse de la production de 20 à 40%», indique Adil Raiss, président de l’Association de la zone industrielle de Tanger (Azit), lors d’un entretien à l’occasion d’une enquête sur le secteur textile réalisée par L’Observateur du Maroc. Idem pour le secteur aéronautique dans lequel les investissements étrangers sont très importants. Il ne faut pas omettre les PME PMI qui attirent des investissements étrangers sous différentes formules de sous-traitance. Contactée à ce sujet, Latifa Chihabi, DG de l’ANPME, affirme que les entreprises, essentiellement des PME / PMI et TPE, voient leur carnet de commande fondre comme neige au soleil, que la tendance haussière du chômage inquiète… Voilà que le Maroc se réveille. Concernant le secteur touristique, Mohamed Bousaid, ministre du Tourisme et de l’artisanat, a déclaré que le tourisme vient en tête des secteurs qui drainent le plus d’investissements. En effet, l’attractivité de ce secteur remonte de la 2e à la 1re place avec une moyenne de 24%. Face à ce bilan grisâtre, Souad Terrab, conseillère du ministre de l’Industrie, déclare qu’au Maroc, l’attraction des IDE occupe une place centrale dans les politiques de développement du pays. Elle ajoute que le pays dispose aujourd’hui d’atouts suffisants pour renforcer son attractivité en matière d’investissements directs étrangers. Aussi, l’économie marocaine a-t-elle réalisé au cours de ces dernières années des performances non négligeables tant au niveau de la croissance qu’au niveau de l’investissement. Comparés aux autres pays de la Méditerranée, les IDE au Maroc n’ont pas connu une profonde rupture par rapport à 2007. La baisse du montant investi dans le pays n’a pas dépassé 6% alors qu’elle est très marquée en Tunisie (-75,2%) et en Turquie (-25,6%).
Cependant, les différentes actions mises en œuvre ont été différemment appréciées. Ces efforts, favorablement jugés par les pouvoirs publics, sont en revanche peu appréciés par les opérateurs économiques. En effet, le dernier sondage d'opinion effectué par le CMC (Centre marocain de conjoncture) révèle que presque 84% des interrogés ne sont pas satisfaits des mesures prises pour aider les entreprises à mieux supporter les effets de la crise. En confortant les prévisions des opérateurs non seulement à travers leurs comportements mais aussi à travers leurs anticipations sur l'année prochaine, la Lettre mensuelle qui est un «Spécial Post-Crise», l'Observatoire s'attend ainsi à un taux de croissance pour 2010 de l'ordre de 3,2% contre 5,8% pour 2009.
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