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Le marché mondial de la pornographie représente 40 Milliards de $

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  • Le marché mondial de la pornographie représente 40 Milliards de $

    VENDRE leurs contenus sur les téléphones mobiles est un relais de croissance naturel pour les acteurs du « divertissement adulte ». En effet, cette industrie doit largement son formidable essor aux avancées technologiques.
    Réciproquement, la forte demande de programmes érotiques a été un facteur
    déterminant d’adoption des nouvelles technologies.

    Né avec le magazine Playboy en 1953, le marché a explosé dans les années 1980 avec l’arrivée des magnétoscopes, qui permettent de visionner un film chez soi, en toute discrétion. Aux Etats-Unis et en Europe, les films
    classés X représenteraient près de 10 % des ventes et 25 % des locations de cassettes et de DVD. Plus de 11 000 films pornographiques
    auraient été produits en 2004 dans le monde, contre environ 3 500 longs métrages classiques. L’appui de l’industrie du porno est aujourd’hui très recherché par Sony et Toshiba, dans la bataille qui opposent les deux firmes pour le format du DVD du futur.

    Dans les années 1990, l’industrie du X a profité de l’avènement du câble et du satellite, et donc de la multiplication des offres de télévision payante. Aux Etats-Unis, tous les réseaux (Time Warner, Comcast, EchoStar, DirecTV) proposent des chaînes avec des programmes de « charme ». Aucun chiffre
    n’est donné par les diffuseurs mais il semblerait que l’audience soit massive, au point que, selon des analystes, tout le profit net dégagé par DirecTV proviendrait des abonnements à ces contenus.

    En France, l’autorisation donnée à Canal+, en 1985, de diffuser un film X par mois, a lancé le marché sur la télévision. Aujourd’hui, CanalSat, TPS, Noos et NCNuméricâble distribuent tous des chaînes programmant des films X, voire des chaînes spécialisées, en option (XXL, Private Gold, PlayboyTV, Spice
    Platinum). Avec XXL, AB Productions aurait recruté plus de 1,5 million d’abonnés en neuf ans, ce qui représente plus du quart du nombre d’abonnés de Canal+. rentabilité exceptionnelle Enfin, au tournant des années 2000, la pornographie a joué un rôle moteur dans le développement d’Internet. Les sites érotiques, quasi tous payants, ont été, pendant la bulle puis pendant le krach, parmi les seuls rentables dans un univers encore largement gratuit. Aujourd’hui, il existerait plus de 1,6 million de sites érotiques, représentant
    plus de 10 % du trafic Internet dans le monde d’après le cabinet Websense. Selon l’institut Forrester, près d’un internaute sur cinq visiterait un de ces sites au moins une fois par mois.

    Au total, selon des chiffres donnés par Private Media Group, producteur de films et éditeur de magazines et de sites pornographiques – seule entreprise de ce secteur à être cotée au Nasdaq –, le marché mondial du « contenu adulte » (vidéo et DVD, télé, films à la demande, notamment dans les
    hôtels, magazines, sites Internet…) représenterait un chiffre d’affaires mondial d’environ 40 milliards d’euros (en croissance à deux chiffres depuis dix ans), soit l’équivalent de celui de la musique, et plus que celui du cinéma
    ou du jeu vidéo.

    Quant à la rentabilité de ces affaires, elle est souvent exceptionnelle. Un DVD X se vend certes le tiers du prix d’un DVD normal mais le film a coûté… cent fois moins cher à produire. Les chaînes de télévision érotiques sont systématiquement proposées en option, hors des bouquets, avec un supplément (de 6 à 9 euros par mois en France).

    Les sites à caractère pornographique proposent un modèle par abonnement (dans les 10 euros par mois) ou à l’acte (1 à 5 euros pour des vidéos de trente secondes à une minute). Sur l’audiotel, ce sont les numéros
    les plus taxés et, sur le téléphone mobile, ce sont les contenus les plus onéreux.


    « Les adeptes de contenus adultes sont peu sensibles à la question du prix, explique Dennis McAlpine, directeur du cabinet du même nom spécialisé dans les industries du divertissement. Au contraire, il est considéré comme normal d’afficher un tarif élevé pour ce type de contenus : le supplément est, en quelque sorte, le prix à payer pour se livrer à une activité réprouvée socialement. De plus, les sociétés du X sont les reines de l’optimisation
    des coûts : sur un plateau, elles utilisent en même temps une caméra à distance pour le film “soft” et une caméra gros plan pour le
    film “hard” ; un photographe est aussi présent pour alimenter les magazines et les sites Web. »

    Pour autant, toutes les entreprises du secteur ne sont pas des machines à cash : en effet, derrière les grands groupes comme les américains Private Media, Playboy, Hustler, Vivid Films, Wicked Pictures, Metro Global
    Media, ou, en France, les productions Marc Dorcel, le secteur est très atomisé et donc extrêmement concurrentiel, puisque l’investissement
    requis est très faible. Sans compter l’influence persistante des organisations
    du crime, qui ne comptent pas abandonner un secteur aussi lucratif aux entreprises honnêtes…


    Source . Le Monde 09-octobre-2005.


    Stanislas
    “If you think education is expensive, try ignorance”
    Derek Bok
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