Spiritualite et tolerence andalouse
Dans un document distribué à la Fondation Roger Garaudy, au centre culturel Torre de la Calahora, à Cordoue, quatre sages andalous s'expriment sur le sens de la vie dans un discours imaginaire, mais parfaitement conforme à l'esprit de leurs écrits.
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Ceci est interdit ! Ceci est permis ! ”, nous disent les juristes. Mais jamais : “ceci est à inventer. Tu es responsable de toi-même. Réfléchis par toi-même !“ Alors que le Coran nous y appelle à chaque page. À les entendre, il n’y aurait, entre Dieu et l’homme, que des rapports de maître à esclave. La foi et la philosophie commencent là où finit ce juridisme desséché !
Le Coran nous dit “ Dieu fera se lever des hommes qu’il aimera et qui l’aimeront ” (V, 54), et aussi : “ Si vous aimez Dieu, Dieu vous aimera ” (III, 31). Dieu est unité. L’unité de l’amour, de l’amant et de l’aimé. Tout amour est désir d’union. Tout amour, qu’il en ait conscience ou non, est amour de Dieu.
Il y a un amour naturel dans lequel tu crois chercher à ne satisfaire que ton propre désir. Mais, il te fait sentir que tu ne suffis pas à toi-même. Même dans l’union des corps, où tu veux trouver l’extase, tu éprouves la nostalgie et le besoin de ce qui n’est pas toi.
Il y a un amour spirituel quand tu n’aimes l’aimé que pour l’aimé lui-même. Tu ne vis alors qu’en te dépassant : en préférant à la tienne sa joie, sa plénitude d’être. Cet amour t’enseigne le sacrifice.
Il y a un amour divin, le plus haut : tu aimes en toute chose Celui qui l’a créée, et tu n’aimes Dieu que pour lui-même, sans crainte d’un châtiment ni désir d’une récompense. Cet amour que tu portes à Dieu est un reflet de celui qu’Il te porte.
Tu ne peux t’identifier à Lui, mais agir selon le but qu’il a révélé par Son Messager. Le Prophète a dit “Quand Dieu t’aime, Il est l’oreille par laquelle tu entends, l’œil par lequel tu vois, le pas par lequel tu avances, la main par laquelle tu travailles”. Dieu a “insufflé en l’homme de Son Esprit”. Témoignage de cette présence de Dieu en toi, de l’acte de Dieu qui ne cesse de créer.
L’action est l’extérieur de la foi. Tu rends visible l’invisible chaque fois que tu te dépasses : artiste, quand tu exprimes la beauté que Dieu aime, amant, quand tu vois et sers Dieu en celle que tu aimes, savant, quand tu découvres des vérités nouvelles, chef, quand tu crées pour chacun les conditions de son épanouissement.
Voir en chaque être l’acte qui l’a créé et soumettre sa vie entière à la volonté de ce Créateur, c’est ce qui unit tous les hommes de foi. Tout homme est appelé par Dieu. Ne méprise pas ceux qui, en le cherchant, croient Le voir en ce qui n’est pas Lui. L’islam reconnaît tous les prophètes comme messagers du même Dieu. Apprends à découvrir en chaque homme le germe, en lui, du désir de Dieu, même si sa croyance est encore confuse, et parfois idolâtre, pour l’orienter vers la pleine Lumière.
J’écrivis, dans un poème d’amour :
“ Mon cœur est devenu capable d’entrer dans toutes les formes :
pâturage pour les gazelles et couvent pour le chrétien ;
temple pour les idoles et pèlerins de la Ka’ba ;
tables de la Thora et livre du Coran.
Ma religion est de l’amour :
quel que soit le chemin que prenne la caravane de l’amour,
ce chemin est celui de ma foi ”.
Dans un document distribué à la Fondation Roger Garaudy, au centre culturel Torre de la Calahora, à Cordoue, quatre sages andalous s'expriment sur le sens de la vie dans un discours imaginaire, mais parfaitement conforme à l'esprit de leurs écrits.
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Ceci est interdit ! Ceci est permis ! ”, nous disent les juristes. Mais jamais : “ceci est à inventer. Tu es responsable de toi-même. Réfléchis par toi-même !“ Alors que le Coran nous y appelle à chaque page. À les entendre, il n’y aurait, entre Dieu et l’homme, que des rapports de maître à esclave. La foi et la philosophie commencent là où finit ce juridisme desséché !
Le Coran nous dit “ Dieu fera se lever des hommes qu’il aimera et qui l’aimeront ” (V, 54), et aussi : “ Si vous aimez Dieu, Dieu vous aimera ” (III, 31). Dieu est unité. L’unité de l’amour, de l’amant et de l’aimé. Tout amour est désir d’union. Tout amour, qu’il en ait conscience ou non, est amour de Dieu.
Il y a un amour naturel dans lequel tu crois chercher à ne satisfaire que ton propre désir. Mais, il te fait sentir que tu ne suffis pas à toi-même. Même dans l’union des corps, où tu veux trouver l’extase, tu éprouves la nostalgie et le besoin de ce qui n’est pas toi.
Il y a un amour spirituel quand tu n’aimes l’aimé que pour l’aimé lui-même. Tu ne vis alors qu’en te dépassant : en préférant à la tienne sa joie, sa plénitude d’être. Cet amour t’enseigne le sacrifice.
Il y a un amour divin, le plus haut : tu aimes en toute chose Celui qui l’a créée, et tu n’aimes Dieu que pour lui-même, sans crainte d’un châtiment ni désir d’une récompense. Cet amour que tu portes à Dieu est un reflet de celui qu’Il te porte.
Tu ne peux t’identifier à Lui, mais agir selon le but qu’il a révélé par Son Messager. Le Prophète a dit “Quand Dieu t’aime, Il est l’oreille par laquelle tu entends, l’œil par lequel tu vois, le pas par lequel tu avances, la main par laquelle tu travailles”. Dieu a “insufflé en l’homme de Son Esprit”. Témoignage de cette présence de Dieu en toi, de l’acte de Dieu qui ne cesse de créer.
L’action est l’extérieur de la foi. Tu rends visible l’invisible chaque fois que tu te dépasses : artiste, quand tu exprimes la beauté que Dieu aime, amant, quand tu vois et sers Dieu en celle que tu aimes, savant, quand tu découvres des vérités nouvelles, chef, quand tu crées pour chacun les conditions de son épanouissement.
Voir en chaque être l’acte qui l’a créé et soumettre sa vie entière à la volonté de ce Créateur, c’est ce qui unit tous les hommes de foi. Tout homme est appelé par Dieu. Ne méprise pas ceux qui, en le cherchant, croient Le voir en ce qui n’est pas Lui. L’islam reconnaît tous les prophètes comme messagers du même Dieu. Apprends à découvrir en chaque homme le germe, en lui, du désir de Dieu, même si sa croyance est encore confuse, et parfois idolâtre, pour l’orienter vers la pleine Lumière.
J’écrivis, dans un poème d’amour :
“ Mon cœur est devenu capable d’entrer dans toutes les formes :
pâturage pour les gazelles et couvent pour le chrétien ;
temple pour les idoles et pèlerins de la Ka’ba ;
tables de la Thora et livre du Coran.
Ma religion est de l’amour :
quel que soit le chemin que prenne la caravane de l’amour,
ce chemin est celui de ma foi ”.
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