Les présidents turc et arménien ont scellé mercredi le début de la réconciliation entre les deux pays après un siècle d'hostilité en assistant côte-à-côte à un match de football opposant les deux équipes nationales.
Abdullah Gül et Serj Sarksian se sont serrés la main sous les acclamations du stade de Bursa, où des colombes ont été lâchées avant le début du match, remporté 2-0 par la Turquie.
"Nous n'écrivons pas l'histoire. Nous la faisons", a déclaré le président turc lors des discussions qui ont précédé le match, disputé quatre jours après l'accord signé à Zurich visant à l'établissement de relations diplomatiques normalisées et à l'ouverture de la frontière entre les deux pays.
Ce protocole doit permettre de tirer un trait sur une hostilité héritée des massacres à grande échelle, qualifiés de "génocide" par Erevan et plusieurs chancelleries occidentales, d'Arméniens installés dans l'empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
Cet accord, conclu en présence notamment de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, doit toutefois être ratifié par les parlements des deux pays.
Le protocole de Zurich, qui devrait contribuer à stabiliser le Caucase et à sortir l'Arménie, enclavée, de son isolement, est combattu par le camp nationaliste, tant à Ankara qu'à Erevan. L'Azerbaïdjan, allié des Turcs et gros producteur d'hydrocarbures, voit ce rapprochement d'un mauvais oeil.
Le président turc Abdullah Gül avait fait le premier pas l'an dernier en assistant à Erevan au match aller éliminatoire pour la Coupe du monde 2010 entre la Turquie et l'Arménie.
MANIFESTATION NATIONALISTE
Son homologue arménien, Serj Sarksian, lui a rendu la politesse, mercredi soir, pour un match sans enjeu sportif puisque les deux équipes n'ont aucune chance de décrocher leur billet pour l'Afrique du Sud.
Les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène aux abords du stade pour disperser des supporters sans billets. Le stade de 18.600 places a été garni exclusivement sur invitations, dont bon nombre ont été réservées aux écoles de police. La sécurité était assurée par 1.500 agents et autres tireurs d'élite.
Une manifestation contre le protocole de Zurich a par ailleurs réuni quelques dizaines de nationalistes turcs à Bursa.
La rencontre a été l'occasion pour les deux présidents d'évoquer certains dossiers parmi les plus épineux, dont ceux liés aux revendications d'ordre territorial, ainsi que les embûches pouvant découler du texte signé à Zurich.
Le chef de l'Etat arménien fait l'objet de pressions émanant de la mouvance nationaliste dans son pays, et également de la diaspora arménienne, qui ne veulent pas de réconciliation sans reconnaissance préalable du "génocide".
La ratification du protocole de Zurich, outre qu'elle allègera les difficultés économiques des Arméniens, ne pourra que renforcer la candidature, qui s'éternise, de la Turquie à l'Union européenne et ouvrir ses frontières orientales vers la Syrie, l'Iran et l'Irak.
Le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, a fait savoir que le protocole de Zurich serait soumis au Parlement la semaine prochaine.
Ankara a rompu ses relations et fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en raison du soulèvement des Arméniens du Karabakh. Ce soulèvement, qui a fait en tout 30.000 morts, a pris fin l'année d'après avec la conclusion d'un cessez-le-feu.
Des pourparlers sont en cours pour tenter de régler définitivement ce dossier. Mardi, une délégation de députés azéris est arrivée à Ankara pour des entretiens avec les autorités turques, dont Erdogan.
source : Reuters
Abdullah Gül et Serj Sarksian se sont serrés la main sous les acclamations du stade de Bursa, où des colombes ont été lâchées avant le début du match, remporté 2-0 par la Turquie.
"Nous n'écrivons pas l'histoire. Nous la faisons", a déclaré le président turc lors des discussions qui ont précédé le match, disputé quatre jours après l'accord signé à Zurich visant à l'établissement de relations diplomatiques normalisées et à l'ouverture de la frontière entre les deux pays.
Ce protocole doit permettre de tirer un trait sur une hostilité héritée des massacres à grande échelle, qualifiés de "génocide" par Erevan et plusieurs chancelleries occidentales, d'Arméniens installés dans l'empire ottoman pendant la Première Guerre mondiale.
Cet accord, conclu en présence notamment de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, doit toutefois être ratifié par les parlements des deux pays.
Le protocole de Zurich, qui devrait contribuer à stabiliser le Caucase et à sortir l'Arménie, enclavée, de son isolement, est combattu par le camp nationaliste, tant à Ankara qu'à Erevan. L'Azerbaïdjan, allié des Turcs et gros producteur d'hydrocarbures, voit ce rapprochement d'un mauvais oeil.
Le président turc Abdullah Gül avait fait le premier pas l'an dernier en assistant à Erevan au match aller éliminatoire pour la Coupe du monde 2010 entre la Turquie et l'Arménie.
MANIFESTATION NATIONALISTE
Son homologue arménien, Serj Sarksian, lui a rendu la politesse, mercredi soir, pour un match sans enjeu sportif puisque les deux équipes n'ont aucune chance de décrocher leur billet pour l'Afrique du Sud.
Les forces de l'ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène aux abords du stade pour disperser des supporters sans billets. Le stade de 18.600 places a été garni exclusivement sur invitations, dont bon nombre ont été réservées aux écoles de police. La sécurité était assurée par 1.500 agents et autres tireurs d'élite.
Une manifestation contre le protocole de Zurich a par ailleurs réuni quelques dizaines de nationalistes turcs à Bursa.
La rencontre a été l'occasion pour les deux présidents d'évoquer certains dossiers parmi les plus épineux, dont ceux liés aux revendications d'ordre territorial, ainsi que les embûches pouvant découler du texte signé à Zurich.
Le chef de l'Etat arménien fait l'objet de pressions émanant de la mouvance nationaliste dans son pays, et également de la diaspora arménienne, qui ne veulent pas de réconciliation sans reconnaissance préalable du "génocide".
La ratification du protocole de Zurich, outre qu'elle allègera les difficultés économiques des Arméniens, ne pourra que renforcer la candidature, qui s'éternise, de la Turquie à l'Union européenne et ouvrir ses frontières orientales vers la Syrie, l'Iran et l'Irak.
Le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, a fait savoir que le protocole de Zurich serait soumis au Parlement la semaine prochaine.
Ankara a rompu ses relations et fermé sa frontière avec l'Arménie en 1993 en raison du soulèvement des Arméniens du Karabakh. Ce soulèvement, qui a fait en tout 30.000 morts, a pris fin l'année d'après avec la conclusion d'un cessez-le-feu.
Des pourparlers sont en cours pour tenter de régler définitivement ce dossier. Mardi, une délégation de députés azéris est arrivée à Ankara pour des entretiens avec les autorités turques, dont Erdogan.
source : Reuters
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